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Une grande absente dans les élections législatives : la création de richesse qui était si chère au social-démocrate Gérard Collomb…

Gérard Collomb, l’ancien maire socialiste de Lyon aimait citer Saint-Simon : « avant de les distribuer, il faut créer les richesses… »

Bref, il a toujours été convaincu que « sans créer de valeur économique, vous ne faites rien ».

Un précepte que ce social démocrate a appliqué avec succès dans sa gestion de Lyon et de la Métropole, mêlant l’économique et le social comme on sait si bien le faire à Lyon, ce laîque qu’était Gérard Collomb rejoignant le profond sillon du catholicisme social qui imprègne encore nombre de chefs d’entreprises entre Rhône et Saône.

Il semble bien que ces préceptes frappés au coin du bon sens ont été oubliés lors de ces élections législatives issues de la dissolution surprise de l’assemblée nationale.

En effet, alors que la France fait l’objet d’une procédure pour déficit excessif, les programmes ressemblent pour certains au fameux quoi qu’il en coûte de l’époque Covid.

Ainsi, les candidats de tous bords promettent d’ouvrir le chéquier public, alors même que les alertes se sont multipliées depuis plusieurs mois sur les comptes publics.

Ainsi, ce concept de création de richesse est totalement absent de la campagne. Tout autant que son corollaire, le fait d’être business friendly car comment créer de la richesse contre les entreprises et les entrepreneurs ? Ça tombe tellement sous les sens qu’on l’a oublié !

On voit ainsi le Nouveau Front Populaire (NFP) programmer une hausse du Smic à 1 600 euros net contre 1 400 actuellement qui, brutalement appliquée pourrait se révéler destructrice pour l’emploi, notamment dans les PME, les plus fragiles. Et donnant un coup de canif à notre compétitivité déjà pas bien vaillante.

Certes un système de péréquation entre grandes entreprises et PME qui ressemble à une usine à gaz et que l’on n’a pas encore bien compris, est mis en avant au NFP. L’idée mérite considération, mais pas de cette manière là.

Leurs représentants le disent à tout va : à peu près tous les secteurs, du bâtiment à la distribution, à l’immobilier, à l’industrie, s’inquiètent.

L’incertitude est grande aussi pour EDF et la filière nucléaire très importante à Lyon et dans la Métropole où l’on s’interroge sur la pérennité de certains programmes EPR juste relancés et qui pourraient être plombés.

Même la French Tech, chouchoute d’Emmanuel Macron,
craint une hémorragie des talents à l’étranger si les extrêmes l’emportent.

Valérie Rabault, ancienne rapporteur générale du budget qui évaluait dans les Echos à 106 milliards d’euros le coût du programme NFP, estimait que celui-ci relancerait la croissance à 3% en 2025 et 2026 et prenait quelques distances avec LFI notamment sur les retraites.

Un chiffrage pourtant déjà élevé qui a provoqué l’ire de LFI qui le juge « insuffisant » pour relancer la machine.

Rien n’est encore perdu.

Pour le moment, heureusement, nos créanciers continuent de faire confiance à la signature de la France. Ouf ! Le Trésor a placé la semaine dernière un peu plus de 10 milliards d’euros de dette à moyen terme et 2,5 milliards indexées sur l’inflation ; et ce, sans difficulté particulière.

Mais pour combien de temps encore..?