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Selon les dernières données publiées par Allianz Trade, au 2e trimestre de 2025, les défaillances d’entreprises ont augmenté de +3 % en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce constat confirme une tendance de fond : de nombreuses structures, y compris des TPE et PME historiquement stables, doivent aujourd’hui envisager leur cessation d’activité.

Pourtant, mettre fin à une entreprise ne s’improvise pas. Que la décision découle d’une stratégie assumée ou d’un contexte économique défavorable, la dissolution d’une société est encadrée par des règles strictes. Parmi les démarches obligatoires, figure la publication d’une annonce légale, souvent sous-estimée, mais pourtant essentielle pour acter juridiquement cette décision.

Dans cet article, nous faisons le point sur les obligations légales, les étapes de la dissolution et les bonnes pratiques pour publier efficacement votre annonce sur un journal d’annonces légales (JAL).

Dissolution : une procédure encadrée

La dissolution d’une entreprise marque la fin de son activité juridique, bien qu’elle puisse parfois intervenir alors que l’activité économique est déjà arrêtée. Elle se distingue de la liquidation, qui vient ensuite pour solder les comptes et répartir les éventuels actifs entre les associés.

Il existe plusieurs types de dissolutions :

  • Volontaire anticipée : votée par les associés ou l’actionnaire unique, en dehors de toute procédure collective. C’est la situation la plus fréquente pour les sociétés saines souhaitant cesser leur activité.
  • Dissolution judiciaire : imposée par le tribunal de commerce, notamment en cas de mésentente grave entre associés ou de blocage de fonctionnement de la société.
  • Dissolution automatique : prévue par les statuts lors d’un événement particulier comme l’arrivée au terme de la durée de vie statutaire, la réalisation ou la disparition de l’objet social, ou encore la réunion de toutes les parts en une seule main.

Dans le cas de la dissolution volontaire anticipée, la procédure s’articule autour de plusieurs étapes obligatoires :

  1. Organisation d’une assemblée générale extraordinaire décidant de la dissolution anticipée.
  2. Nomination d’un liquidateur, souvent le représentant légal, mais il peut s’agir aussi d’un tiers désigné par les associés.
  3. Publication de l’avis de dissolution dans un journal d’annonces légales (JAL), dans le département du siège social.
  4. Dépôt au greffe du tribunal de commerce du procès-verbal et des pièces justificatives (formulaire M2, attestation de parution, etc.).

Chaque étape doit être respectée dans les délais imposés, sous peine de voir le dossier rejeté ou de devoir recommencer certaines formalités.

Publication de l’annonce légale : une obligation réglementaire

La publication de l’annonce légale est une formalité obligatoire qui permet d’informer officiellement les tiers de la décision de dissoudre la société. Elle vise à garantir la transparence de la procédure auprès de l’ensemble des partenaires économiques et de l’administration.

Depuis le 1er janvier 2025, les tarifs ont été actualisés. On distingue deux types de tarification :

  • Forfaitaire : pour les cas les plus courants, selon la nature de l’acte.
  • Au caractère : lorsque l’annonce ne peut bénéficier du forfait (formes sociales particulières, mentions multiples…).

Voici les montants forfaitaires applicables en métropole :

  • Annonce de dissolution avec nomination du liquidateur : 152 € HT
  • Avis de clôture de liquidation : 110 € HT

À noter que pour certaines sociétés (SCA, SCS, sociétés en liquidation complexe), la tarification au caractère s’applique. Elle dépend du département de publication. Par exemple :

  • Rhône (69), Isère (38), Drôme (26) : 0,193 € HT / caractère
  • Seine-Maritime (76), Eure (27) : 0,204 € HT
  • Paris (75), Hauts-de-Seine (92) : 0,237 € HT

Source

Pour être valable, l’annonce doit impérativement comporter les mentions suivantes :

  • Raison sociale et forme juridique
  • Montant du capital social
  • Adresse complète du siège
  • Greffe compétent
  • Nom, prénom et adresse du liquidateur

Une omission ou une erreur dans l’annonce peut entraîner l’obligation de publier une nouvelle insertion, avec un surcoût non négligeable.

Les bonnes pratiques pour réussir sa dissolution

Voici quelques conseils pour mener à bien une dissolution dans les règles :

  • Anticiper les délais : certaines étapes peuvent prendre plusieurs semaines (publication, réponse du greffe, vérification des pièces).
  • Utiliser un modèle validé : des erreurs dans les mentions peuvent retarder le traitement ou générer des frais supplémentaires.
  • Passer par un JAL reconnu : des plateformes en ligne comme sur un journal d’annonces légales (JAL) permettent une publication rapide, sécurisée et conforme aux exigences du greffe.
  • Se faire accompagner : un avocat ou un expert-comptable est recommandé pour vérifier les statuts, les PV, et garantir une dissolution sans incident.
  • Respecter le délai de dépôt : après la publication, vous devez envoyer le dossier complet au greffe sous 1 mois.

Et après ? La clôture de liquidation

La dissolution n’est que le début du processus. Une fois les créances recouvrées et les dettes réglées, le liquidateur doit présenter les comptes définitifs aux associés lors d’une dernière assemblée générale.

Cette AG approuve les comptes de liquidation, donne quitus au liquidateur et prononce la clôture des opérations. Une nouvelle annonce légale doit être publiée. Ensuite, les documents sont déposés au greffe pour demander la radiation définitive du RCS.

Conclusion

La dissolution d’une société est une opération juridique sérieuse. Elle requiert rigueur, anticipation et conformité. La publication de l’annonce sur un journal d’annonces légales (JAL) en est une étape clé. Elle permet d’assurer la transparence vis-à-vis des tiers et de valider officiellement les décisions prises.

En respectant chaque étape avec méthode, les dirigeants peuvent mettre fin à l’existence juridique de leur entreprise dans les règles, en toute sécurité. Une clôture bien menée est aussi un acte de responsabilité envers les partenaires, les salariés et l’environnement économique de l’entreprise.