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Véhicules d’occasion : acheter sans tarder
Après une année de ventes record en 2021, le marché des véhicules d’occasion se réveille en ce début d’année avec la gueule de bois. Ce ne sont pas les conducteurs qui boudent le secteur, il reste au contraire très plébiscité à l’heure où la voiture est en passe de devenir un produit de luxe. Il faut y voir la conséquence directe de la dégringolade du marché des véhicules neufs, qui mécaniquement limite l’offre disponible en seconde main. Il s‘agit donc de ne pas tarder à réaliser son acquisition d’occasion, les avantages restent en effet très attractifs, mais le choix se raréfie et l’avenir est incertain. 

Un secteur en tension

Plus de 6 millions de transactions en France en 2021, et des résultats qui ont posé le jalon d’un nouveau record : 3,6 véhicules de seconde main se sont vendus pour 1 véhicule neuf. Que s’est-il donc passé pour encaisser deux mois plus tard un repli de 9,4% (sur janvier et février cumulés) tous canaux confondus ?

C’est un dommage collatéral de la pénurie de semi-conducteurs qui pénalise cruellement les constructeurs automobiles et le marché des véhicules neufs : allongement inédit des délais de livraison, recul des ventes (-18,6 % en janvier par rapport à janvier 2021, à l’issue d’une année de relative stagnation). Forcément, en aval aussi, la chaîne s’est grippée et le marché surchauffe : moins de véhicules disponibles et des prix qui affichent déjà une petite tendance à la hausse (+ 2% en janvier).

Toutefois, le secteur de l’occasion sera en avril prochain, et pour la première fois, représenté au Salon Automobile de Lyon, à travers un espace dédié baptisé « L’Univers d’Occasion ».

Des prix toujours concurrentiels

Les arguments de la seconde main restent en effet attractifs. En moyenne, selon l’Argus, la facture pour une voiture neuve s’élève à 27 000 euros. Près de 15 000 euros pour une micro-citadine, pas moins de 30 000 pour un SUV familial sans options. Quant aux modèles sportifs, leur prix moyen a grimpé de plus de 5000 euros en 10 ans.

En occasion, toujours selon l’Argus, le prix d’un véhicule de plus de 15 ans tourne autour de 3000 euros. Dans cette catégorie, en outre, l’offre reste parfaitement stable. Entre la toute jeune occasion et ces modèles bien plus âgés, l’éventail reste large, et permet aux conducteurs à budget serré comme à budget confortable de dénicher une seconde main répondant à leurs besoins comme à leurs moyens.

Cependant, c’est au choix du segment qu’il faudra être attentif : puisqu’il s’en vend moins à neuf, la disponibilité des modèles de moins d’1 an se raréfie, et les ventes ont plongé de plus de 30%. Cette catégorie sera logiquement beaucoup plus impactée par une hausse des tarifs en occasion. Les professionnels du secteur en région Rhône-Alpes ont d’ailleurs été parmi les premiers à prédire une flambée des prix, évoquant leurs difficultés actuelles à dénicher des occasions très récentes. Toutefois, pour les voitures d’occasion à proximité de Lyon comme d’ailleurs, le segment des 2-5 ans ainsi que les segments suivants, ont en revanche beaucoup mieux résisté et il reste de belles affaires à faire.

Pas d’attente, moins de décote

Pour les voitures neuves, la crise des composants électroniques a engendré des délais de livraison sans précédent : 6 mois d’attente en moyenne et jusqu’ à 1 an chez certains constructeurs. De toute évidence, il y a de quoi s’en détourner pour les conducteurs ayant un rapide et impératif besoin de voiture.

L’occasion présentent donc un atout non négligeable : les véhicules sont présents sur le territoire, disponibles et accessibles immédiatement, que ce soit en concession, sur les plateformes en ligne ou auprès des particuliers. Mais c’est aussi un second point de vigilance, puisque le report sur la seconde main de très nombreux clients pressés risque bien d’aggraver la diminution des stocks.

Enfin, au regard des prix actuels sur le marché du neuf, il y a de quoi prendre en compte la décote : une voiture perd 20 à 25 % de sa valeur durant ses deux premières années de circulation, jusqu’ à 50% après 3 ans. Cruel pour l’acheteur à neuf, opportun pour l’acheteur d’occasion : pour un même budget, on pourra en effet acquérir un modèle mieux équipé qu’à neuf, ou de catégorie supérieure. Tout en s’épargnant lors d’une éventuelle revente une perte de valeur vertigineuse, puisqu’avec le temps la cote se stabilise.

L’occasion, pourquoi pas, de commencer à jeter un œil du côté des véhicules hybrides et électriques : ils font à peine leur arrivée sur le marché de l’occasion, mais tirent très nettement leur épingle du jeu puisqu’ils sont les seuls à afficher une encourageante progression : +34,7% pour les hybrides, et +60% pour les électriques.