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La promesse de Jean-Charles Naouri de maintenir le siège de  Casino à Saint-Etienne a du plomb dans l’aile : 2 500 salariés dans la balance
C’est son dernier combat. Il risque de le perdre vu les derniers développement du feuilleton du dépeçage du succursaliste stéphanois Casino.

Jean-Charles Naouri, l’ancien conseiller de Pierre Mauroy à Bercy sous Mitterrand devenu le principal actionnaire de l’emblématique entreprise stéphanoise avait promis à Antoine Guichard, lors du rachat qu’il maintiendrait envers et contre tout, toujours le siège du l’ex-mastodonte stéphanois dans la capitale ligérienne.

Il a toujours jusqu’à présent tenu promesse avec un nouveau siège près de la gare de Chateaucreux et 2 500 emplois qui pèsent lourds dans l’économie ligérienne.

Mais le problème est désormais qu’il a de moins de moins de prise sur une entreprise qui lui échappe déjà et lui échappera définitivement en mars 2024.

Telle est en effet la date fixée du passage de témoin, désormais acté du succursaliste stéphanois au profit du multi-investisseur tchèque Daniel Krestinsky associé au président de la holding Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière qui ont pris Casino dans leurs filets.

La raison de la déconfiture de Jean-Charles Naouri est l’écroulement progressif de la cascade de holdings construite au fil des années qui lui a permis de devenir l’actionnaire majoritaire. La dette s’établit à ce jour à près de 60 milliards d’euros !

Problème : mars 2024 dans ces conditions, c’est loin et Jean-Charles Naouri pourrait bien être obligé de vendre d’ici là ses hypers et supermarchés Casino pour maintenir le groupe à flot.

Déjà des offres

Et déjà, les candidatures affluent : un duo Auchan-Intermarché a déposé mercredi 29 novembre une offre commune surprise pour la reprise de la branche super et hypermarchés de Casino.

Et Leclerc et Carrefour auraient pour leur part rendu des offres partielles en solo !

Ces offres de reprise globale concernent l’ensemble des 50 hypermarchés et 290 supermarchés sous enseigne Casino encore « sur le marché ». …

Ces hypers dont il a déjà vendu une partie à Intermarché, ainsi que ses supermarchés sont mal en point.

Ils ne rentrent pas assez de cash dans la holding de tête suite à une guerre des prix qui s’est exacerbée avec l’inflation, le tout couplé à la hausse des taux alourdissant, s’il en était encore besoin, la charge d’une dette de Jean-Charles Naouri qui fait eau de toutes parts.

Daniel Krestinsky vise surtout les pépites du Groupe que sont Monoprix et Franprix. Il s’était pourtant engagé à conserver le siège de Casino à Saint-Etienne lors de sa prise de contrôle prévue en mars prochain.

Mais si, alors, Casino ne faisait plus partie de la corbeille, ou s’il n’en restait que des bribes ? C’est le sort des 2 500 salariés ligériens du siège stéphanois qui se jouerait alors.

Très inquiets, les salariés comptent le faire savoir : les cinq organisations syndicales de Casino ont annoncé vendredi 1er décembre avoir déposé auprès de la direction un préavis de grève à compter du 5 décembre…

Bref, une épée de Damoclès pèse sur le succursaliste et de facto sur Saint-Etienne qui n’a pas besoin de cela…