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Olivier Ginon « J’ai une ambition tranquille et progressive »

Olivier Ginon, le président de GL Events, actionnaire majoritaire du Lou Rugby, annonce la phase 2 des aménagements autour du stade de Gerland : construction d’un hôtel, d’une piscine couverte et rénovation du bassin existant. Et ne cache pas ses ambitions pour le palais des sports et la halle Tony-Garnier.

Après les Jardins du Lou, vous reste-t-il des droits à construire autour du Matmut Stadium

On va reprendre l’origine du programme. On a une parcelle de 15 hectares qui a été mise dans un bail emphytéotique pour permettre la restauration du stade de Gerland. Le Lou, qui est propriétaire de ce bail, va aller au bout du projet économique pour que le rugby puisse vivre dans un stade qui était pour lui surdimensionné. Force est de constater que Gerland s’est beaucoup développé et que le Lou a pu faire ce programme Jardins du Lou de 27 000 m2 de constructions.

Avec de très belles entités qui vont s’installer : la Société Générale, la Matmut. On pense que fin avril on aura trouvé un accord avec un grand groupe pour deux autres immeubles. Le cinquième immeuble, c’est une banque régionale. Quant au sixième, on est en pourparlers.
Ensuite, il y a le sujet de la piscine, qui est la phase deux du dossier.

Vous allez pouvoir la rénover ?

Nous avons une demande forte de la Ville pour rénover la piscine et compléter par un bassin intérieur pour les écoles. Nous étudions favorablement cet investissement et attendons les réponses de la collectivité aux questions juridiques qui se posent sur notre bail. Ce serait dans un bâtiment en R+1 ou R+2, le long de l’avenue Jean-Jaurès. On estime qu’on a un rôle social et sociétal. Cet équipement avec spa sera aussi utilisable pour le grand public et pour les joueurs du Lou. On va faire un centre de santé dans ce nouveau bâtiment.

La piscine extérieure bénéficie de protections…

On respectera les protections.

À quelle échéance allez-vous réaliser ce projet ?

Nous souhaitons avancer rapidement, dès que nous aurons reçu un avis positif de la Ville sur nos propositions.

Avez-vous d’autres projets de construction ?

Le Lou devrait être propriétaire d’un hôtel entre 110 et 150 chambres, à l’angle entre l’avenue Tony-Garnier et l’avenue Jean-Jaurès, à côté de la station de métro. Le Lou devrait exploiter cet hôtel pour continuer de faire de l’événementiel sportif mais aussi de l’événementiel économique sur tout le site. Il s’agit par exemple de pouvoir recevoir des équipes pour la Coupe du monde et la Coupe de rugby. On pense faire aussi un centre de formation. Après, on va s’arrêter. L’objectif n’est pas de sur-construire.

Quand va-t-on retrouver des concerts à l’intérieur du stade qui a reçu Michael Jackson et les Rolling Stones ?

J’ai une ambition tranquille et progressive. On va attendre que les Jardins du Lou soient terminés. On a une autorisation dans le bail de cinq concerts par an. Mais, si c’est pour abîmer la pelouse du stade… On se pose la question de planter une surface hybride. Le coach ne souhaite pas de synthétique. Il faut que le Lou trouve ses fondamentaux économiques.

Avec l’hôtel, la piscine, l’ensemble qui sera autour, l’activité économique…, un grand chemin sera fait vers cet équilibre. Qu’il y ait quelques concerts par an, c’est envisageable. En termes d’image, c’est sympa… Faisons en sorte que chaque site trouve sa nomenclature. On a la chance d’avoir le Groupama Stadium qui peut réunir jusqu’à 60 000 personnes. Le Matmut Stadium est configuré pour beaucoup moins : 35 000 sièges au total et une jauge de 25 000 pour les concerts.

Quel projet imaginez-vous dans le palais des sports ? La Ville devrait-elle le vendre ?

On a un projet qui a été présenté aux collectivités locales il y a cinq ou six ans, au moment où on réfléchissait au stade. On estime qu’il faut rénover ce site ou implanter ici une nouvelle génération d’équipement. Il faut que la collectivité lance un appel d’offres. On y répondra. C’est dans notre environnement direct. L’académie Tony-Parker s’est installée à côté. Il y a une logique à avoir une salle multisport, multi-événement. Cela ferait un ensemble très cohérent.

Vous voyez une délégation de service public ?

Une délégation de service public [DSP], une cession ou un bail emphytéotique comme le Matmut Stadium. L’intérêt pour les collectivités, c’est que cela ne coûte rien aux deniers publics. L’équipement serait rendu à la fin du bail. Il faut une volonté politique de lancer un appel à projets et qu’on ait une possibilité de s’exprimer par des projets. Il peut y avoir un projet de restructuration, un projet de démolition et de reconstruction d’un nouvel outil. On peut tout imaginer.

C’est vrai qu’il y a un immense parking qui offre un peu de place, entre le palais des sports et l’avenue Tony-Garnier…
Il pourrait y avoir un parking souterrain avec une Arena décalée. L’U Arena de la Défense montre ce que l’on peut faire dans un cadre urbain. Il y a ici une desserte formidable : un métro, un tram pas loin, des bus, le périphérique…

Vous appréciez beaucoup Gerland…?

Gerland, c’est notre jeunesse. Ce que j’apprécie aussi, c’est qu’il se ré- nove beaucoup plus vite que certains ne l’imaginaient. Avec une volonté très forte des gens de s’y investir.

Imaginez-vous des concerts au palais des sports ? Ceux qui ont assisté à des spectacles là-bas disent qu’il n’est pas adapté…

Les problèmes d’acoustique se traitent. On ne peut pas évoquer le sujet du palais des sports sans parler de la halle Tony-Garnier. Est-ce qu’elle est très adaptée aux concerts ? Je ne suis pas capable de répondre. Mais il faudrait une cohérence entre les deux équipements.

Selon vous, la Halle est plus adaptée aux salons et événements et le palais des sports rénové aux concerts ?

On a plusieurs types de salles à Lyon. Le palais des sports a une jauge de 7 000 à 8 000 places, la Halle 15 000, le Matmut Stadium 25 000, le Groupama Stadium 60000. Il y a aussi l’Amphithéâtre à la Cité internationale, le Transbordeur, le Radiant… Une ville internationale comme Lyon se doit d’avoir des bâtiments à différentes échelles pour répondre à tous les besoins. S’il y a un appel à projets, nos équipes y répondront.

Y compris pour une activité de concert ?
Nous gérons le Zénith de Clermont-Ferrand. On a une Arena à Rio de Janeiro de 15 000 ou 16 000 places. On se produit dans 25 pays et 90 villes et on n’investira pas à Lyon s’il n’y a pas un consensus pour une solution pérenne et économiquement viable. On n’est pas là pour se battre pour faire un bâtiment. Se pose aussi la question de la Sucrière. Les collectivités locales ont décidé de supprimer la Biennale d’art contemporain de manière un peu arbitraire. Je rappelle qu’on avait investi 20 millions d’euros avec la filiale de la Caisse des dépôts pour accueillir sur le long terme cette biennale… Nous réfléchissons aujourd’hui à des spectacles numériques.

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