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Bioaster à Lyon-Gerland : inauguration d’un accélérateur de projets innovants pour l’industrie de la Santé

Cent-vingt scientifiques issus de dix-sept nationalités : l’Institut de Recherche Technologique de Lyon a été conçu comme le lieu de rencontre entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée ; mais aussi entre la recherche publique et privée, le tout en totale interdisciplianrité : un cocktail complexe qui semble bien fonctionner.

Une ministre, Nadjat Vallaud Belkacem, un secréaire d’Etat, Thierry Mandon, chargé de la Recherche, le préfet de région, de nombreux élus parmi lesquels Gérard Collomb : l’inauguration de Bioaster était jeudi 3 février empreint d’une certaine solennité.

 En fait ce site qui se déploie sur près de 3 600 m2 dont deux-tiers de laboratoires, au cœur du Biodistrict de Gerland a été inauguré très tardivement puisqu’il a été livré en réalité… en juin 2015 !

 Le jour même de son inauguration on pouvait déjà donc tirer un premier bilan. Depuis son ouverture, les différentes équipes qui œuvrent en son sein ont travaillé sur quarante-cinq projets de recherche, dix-sept avec des partenaires publics, dix-neuf, avec des partenaires privés.

 La construction de l’immeuble, ainsi que l’achat des premiers équipements représentent un budget global de 14 millions d’euros.

 Pour le financer, la région Auvergne Rhône-Alpes et le Grand Lyon ont participé à hauteur de 5,2 millions d’euros, Sanofi Pasteur a effectué une donation d’un million d’euros et Bioaster a enfin contracté un emprunt auprès de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes d’un montant de 2,6 millions d’euros.

 Le recherche technologique, maillon faible

 Le rôle de Bioaster, et plus largement des IRT (Instituts de Recherche Technologiques) est de jeter un pont entre la recherche fondamentale et les produits mis sur le marché ; et ce, au travers de la recherche technologique, jusqu’à présent le maillon faible en France. D’où la multiplication des IRT sur le territoire dans le cadre des Emprunts d’Avenir. Ce qui permet à Lyon d’en récupérer un et non des moindres !

 C’est la raison pour laquelle, Bioaster, dont le budget total pour 2017, est de 20 millions d’euros, a l’ambition d’être ce lieu de rencontre qui manque tant en France entre la recherche académique (le CNRS, le CEA et l’Inserm figurent parmi ses nombreux parrains) et les entreprises, qu’il s’agisse de Big Pharmas comme Sanofi ou de bioMérieux, voire de Danone, de PME, au nombre d’une trentaine à être partenaires du site, voire même de start-up.

 Seul IRT consacré à la Santé

 Bioaster a été porté à l’origine par Lyonbiopole avec le soutien de l’Institut Pasteur. Sur les huit IRT qui ont vu le jour en France, il est le seul qui concerne la Santé et il est donc à Lyon.

 Il est vrai que la Grenobloise Geneviève Fioraso a beaucoup œuvré pour qu’il soit basé en Rhône-Alpes, lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat à la Recherche du gouvernement Ayrault.

 Ainsi, grâce à ce nouvel outil de recherche, les entreprises peuvent avoir accès à de nouvelles technologies, qu’elles n’auraient pu seules financer ; le tout, en mutualisant les risques.

 Bref, son rôle est de permettre une accélération de la mise sur le marché des produits. Trente mois , en moyenne, par projet ce qui est court, sachant qu’un projet représente un investissement de 0,5 à 8 millions d’euros.

 Les quatre principaux champs d’actions de Bioaster concernent la nouvelle frontière de la recherche actuellement, en l’occurrence, le Microbiote, mais aussi les diagnostics, les vaccins et les antimicrobiens. Le tout, avec un maître-mot : l’interdisciplinairité.

 Un test ultra-sensible de la tuberculose

 Un test ultra sensible de la tuberculose est ainsi né au sein du Bioaster, souligne Nathalie Garçon, sa directrice générale.

 Le rythme ne faiblit pas : en décembre 2016, quatre nouveaux projets ont été signés, notamment avec la biotech lyonnaise MaaT Pharma, la grande spécialiste du Microbiote et la société pharmaceutique Imaxio.

 Et ce, comme le soulignent à l’envi, les responsables de Bioaster, cette accélération de l’innovation technologique a d’abord un objectif essentiel : bénéficier au patient. Mais là, il faudra encore un peu temps pour que les fruits des travaux réalisés se muent en produits efficaces diffusés dans le public…