L’extension du stationnement payant à Lyon, contrebalancée par une nouvelle offre pour les professionnels

Les contraintes pèsent très lourd sur le budget de la Ville de Lyon, à l’instar des autres collectivités, même si la démographie naturelle lyonnaise se révèle toujours favorable, avec l’arrivée de nouveaux habitants.

 D’où la mise en place d’un plan « marges de manœuvre », avec Richard Brumm, adjoint aux Finances, justement à la manœuvre.

 Pour répondre à la baisse des ressources, il s’agit pour l’exécutif municipal lyonnais de dégager 40 millions d’euros d’économies de fonctionnement et de recettes nouvelles, d’ici à 2020.

 Pour commencer, Richard Brumm jugule les charges de fonctionnement, ce qui passe par la maîtrise de la masse salariale qui représente entre 56 à 57 % du budget !

 Les effectifs municipaux sont à la baisse : l’an prochain, 20 postes équivalents temps plein (ETP) devraient être supprimés en solde net sur un total de 7 500 employés municipaux.

 Trois millions d’euros de revenus supplémentaires

 Un autre levier a été mis en œuvre : le stationnement. Ainsi, 3 millions d’euros de revenus additionnels sont escomptés, suite à l’extension du périmètre des zones payantes. Ce qui va se traduire par 6 800 places supplémentaires payantes mises en place entre 2016 et 2018 : les automobilistes lyonnais vont devoir passer à la caisse !

Pour être appliquées, ces mesures ont été soumises au vote du conseil municipal programmé le lundi 14 novembre.

On sait déjà qu’actuellement sur les 91 000 places de stationnement répertoriées à Lyon, 33 500 sont payantes.

D’ici trois ans, ce dernier chiffre sera porté à… 40 300.

En effet, 6 800 places supplémentaires payantes seront instaurées au cours des trois prochaines années.

Ainsi, d’ici la fin de cette année, 1 900 places concernant le secteur Bellecombe dans le 6ème arrondissement de Lyon deviendront payantes, ainsi qu’une centaine à la Duchère dans le 9ème arrondissement de Lyon.

La potion la plus forte interviendra en 2017 avec le passage de 2 700 places payantes dans le quartier de la Part-Dieu « en accompagnement du projet Part-Dieu », précise-t-on à la municipalité ; mais aussi de 400 places passant toujours en mode payant, dans les 1er et 4ème arrondissement de Lyon sur le Haut des Pentes, le périmètre de l’Hôpital de la Croix-Rousse, mais aussi cours d’Herbouville.

Le dernier volet de ce passage du gratuit au payant se déroulera en 2018 avec 800 places prévues dans le secteur nord du 6ème arrondissement, puis 500 avenue Berthelot, boulevard Jean XXIII et sur Montplaisir dans les 7ème et 8ème arrondissement ; et enfin 400 places sur la ZAC de l’Industrie.

De trois à deux zones tarifaires

Dans le même temps, les tarifs seront simplifiés passant de trois à deux zones tarifaires dont l’automobiliste ne sortira pas forcément gagnant.

Première zone où les besoins d’une forte rotation sont importants : ce sera le tarif Presto : 1 euro jusqu’à trente minutes, puis 10 centimes par tranche de 5 mn jusqu’à 35 minutes, puis ensuite, de plus en plus cher.

Enfin la zone Tempo où les besoins de rotations sont moindres : 0,50 euros jusqu’à 20 mn, puis 10 centimes par tranche de 4 minutes, jusqu’à 2 heures 46. Dans les deux cas, la durée minimale de stationnement est de 16 minutes dont 15 gratuites.

Contrôles accrus

Sans surprise , ces nouvelles mesures seront accompagnées d’un contrôle accru. La Ville de Lyon va donc « augmenter progressivement le contingent de personnel ASVP (Agent de Surveillance de la Voie Publique). »

Quels aménagements pour les professionnels ?

Reste une dernière question sensible : quels aménagements pour les professionnels ?

Pour faire passer la pilule, une nouvelle offre de stationnement a été mise en place pour les professionnels de la santé ou du dépannage urgent, bref ceux que l’on appelle « les professionnels mobiles ».

Cette offre qui n’est plus limitée géographiquement entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2017 : elle se traduira par un système par abonnement qui prendra la forme d’une vignette.

Celle-ci offrira aux médecins, kinés, infirmières ou aux pros du dépannage à domicile, une heure de stationnement gratuite ; puis un paiement à la minute au-delà de la première heure. Un tarif préférentiel qui peut être utilisé pendant une durée de 10 heures.

Ainsi par exemple, il en coûtera au « pro » utilisant l’ensemble de cette plage horaire de 10 heures, en l’occurrence de 9 h à 19 h, un montant maximum de 11,68 euros.

En outre, ces mêmes « pros » pourront bénéficier dès le 1er janvier d’une application qui leur permettra de régler leur horodateur par smartphone et ce grâce à un service conçu par la société « Pay by Phone » qui permet de payer son stationnement en quelques clics et au plus juste ; et ce, à la minute.

Un système high tech qui sera utilisation grâce à un QR Code sur Internet, mais aussi sur une montre connectée.

Les rétifs à la technologie ne sont pas oubliés : pour ceux ne possédant pas de smartphone, une fonction gérée par un serveur vocal sera aussi disponible…