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La Rhônalpine Air Marrel tombe dans l’escarcelle du Chinois CIMC, le n°1 des conteneurs

Le conglomérat chinois CIMC riche de 65 000 salariés vient de reprendre à la barre du Tribunal de Commerce de Saint-Etienne, la société de Saint-Chamond (Loire), Air Marrel, spécialisée dans la fabrication de « loaders », ces plate-formes de chargement de soutes d’avion. L’entreprise compte trente salariés. Procédant à de multiples acquisitions dans le monde, la société chinoise compte devenir à travers sa division spécialisée, le n°1 mondial des équipements aéroportuaires.

 La liste encore courte-une dizaine- des entreprises rachetées en Rhône-Alpes par des capitaux chinois s’allonge. A l’instar des silicones de Rhodia, à Saint-Fons dans la vallée de la chimie, rachetés par Bluestar ou le fabricant lyonnais de tunneliers NFM, repris par Nothern Heavy Industrie Group, une nouvelle entreprise régionale entre dans le giron d’une entreprise de l’Empire du Milieu : Air Marrel.

Quatrième fabricant mondial de « loaders »

Installée à Saint-Chamond dans la vallée du Gier, cette société de trente salariés et de 9 millions d’euros de chiffre d’affaires (2012) est le quatrième fabricant mondial de « loaders », ces plates-formes de chargement des soutes d’avion.

Ce n’était pas le choix préféré des salariés du fait d’un risque potentiel de délocalisation, mais le Tribunal de Commerce de Saint-Etienne vient de trancher : Air Marrell va tomber dans l’escarcelle du chinois CIMC : 65 000 salariés. Et ce, dès le 1er novembre.

CIMC est le premier producteur mondial de conteneurs avec plus de la moitié du marché mondial. Elle est cotée à la bourse de Shenzhen depuis 1994.

 L’entreprise possède près d’une vingtaine de sites de productions à travers la Chine, fabricant tous types de conteneurs : conteneurs secs, réfrigérés, citernes, etc. L’entreprise est aussi présente dans la fabrication d’engins de manutention de conteneurs, d’équipements de citernes. C’est à partir de là qu’elle s’est développé dans les équipements aéroportuaires à travers une filiale dédié : CIMC-TianDa. C’est elle qui a porté la candidature du rachat d’Air Marrel.

 Deux autres candidats étaient en lice

Les juges consulaires ont préféré l’offre du Chinois, face à celle de deux autres candidats : Juventis Holding, qui avait le soutien de la société de capital-développement Sofimac Partners et d’une société tourangelle, Blackbird, qui avait ouvert son capital à la Banque publique d’investissement pour les besoins de l’opération.

Pour emporter la partie, CIMC-TianDa s’est engagé à injecter 1,7 million d’euros pour les besoins en fonds de roulement d’Air Marrel et a proposé un prix de rachat de 1 million d’euros, contre 450 000 euros pour Blackbird.

Mais l’offre du candidat retenu, tout comme celle de Blackbird, équivalente au plan social, a tout de même reçu un avis favorable des représentants du personnel.

Air Marrel a été créée en 1996 à partir d’un essaimage de Marrel, un fabricant d’équipements hydrauliques pour poids lourds basé à Andrézieux-Bouthéon dans la Loire.

Elle avait été vendue en février 2012 à l’homme d’affaires russe Vladimir Zagaynov, qui n’avait pas tenu ses engagements de recapitalisation. De ce fait, la société avait dû être placée en redressement en avril dernier.

La filiale aéroportuaire de CIMC : six mille salariés

CIMC-TianDa, la division aéroportuaire du groupe chinois qui compte six mille salariés, entend devenir le numéro 1 mondial du secteur des équipements aéroportuaires. Et se donne les moyens d’y parvenir.

Elle a déjà jeté son dévolu sur un fabricant chinois d’autobus destinés à transporter les passagers sur les tarmacs.

Elle détient déjà 40 % du marché européen des passerelles télescopiques, en ayant vendu près de cent-cinquante ces six dernières années.

CIMC-TianDa compte ne pas s’arrêter là : la division chinoise aéroportuaire négocie en ce moment l’achat de deux autres fabricants d’équipements aéroportuaires terrestres en Allemagne et en Grande-Bretagne, dont un fabricant de tracteurs d’avions.

Reste à savoir quelle place prendra Air Marrel, un nain, au sein de la galaxie aéroportuaire qu’est en train de constituer la société chinoise. C’est une question dont les salariés aimeraient bien avoir d’ores et déjà la réponse.

Dans l’escarcelle de la société reprise, CIMC-TianDia a trouvé une pépite : un « loader » de 7 tonnes auto-suffisant, car alimenté par une pile à combustible développée en collaboration avec Air Liquide.

Photo (DR)– « Loader » Air Marrel en action.