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Quand resurgit la déconfiture d’Erai qui pourrait coûter 10 millions d’euros à la Région…

Souvenez-vous, en 2015, bien embarrassés, les élus rhônalpins menés par Jean-Jack Queyranne, alors président n’avaient pu effectuer un dernier effort financier pour boucler le dossier Erai qui affichait un gros déficit. De ce fait la liquidation qui est survenue ensuite va peut-être condamner la collectivité régionale, désormais dirigée par Laurent Wauquiez, à verser une indemnité record !

Le problème est que les dettes d’Erai n’ont pas vraiment été épongées. C’est bien pour cette raison que le liquidateur judiciaire d’Erai, réclame très précisément 10 465 000 euros à la Région, comme à l’ancien président d’Erai, Daniel Gouffé.

C’est le 26 juin que ce dossier sera jugé devant le tribunal de grande instance de Lyon.

 Ce recours se base sur de nombreux et lourds griefs : “investissements inadaptés ou excessifs”, “exploitation déficitaire au moyen d’une trésorerie artificielle” ou encore “opérations étrangères à l’objet social”…

« Passif colossal »

Au cœur de l’affaire, les “lourdes fautes de gestion” justifieraient le montant demandé. En particulier la décision “brutale” de la Région, à laquelle le liquidateur judiciaire reproche d’avoir “sonné le glas d’Erai en dépit du passif colossal accumulé et une conscience pleine et entière du préjudice pour les créanciers de l’association”, selon les déclarations faites à notre confrère Lyon-Capitale.

 En cas de condamnation par les juges du TGI, c’est bien la Région qui devrait alors régler la facture.

Souvenez-vous. Le sort d’Erai (Entreprise Rhône-Alpes International), qui était alors le bras armé de Rhône-Alpes à l’international, avait été scellé il y a très précisément trois ans, en juin 2015 par une liquidation judiciaire et 210 suppressions d’emplois en France et à l’étranger.

Un dossier qui était devenu très politique puisque la droite, le FN, avec le renfort des Verts avaient refusé leur aide       

Et pour cause : depuis le 6 mars 2018, l’association créée en 1987 par Alain Mérieux était privée des subsides régionaux, après le refus d’une majorité d’élus de voter une subvention de 4,7 millions d’euros.

En liquidation judiciaire le 30 juin 2015

Erai est alors en situation de cessation de paiement.Un ultime plan de sauvetage concocté par l’exécutif régional présidé par le socialiste Jean-Jack Queyranne avait échoué le 18 mai. Comme deux mois plus tôt, l’exécutif régional s’est heurté à une alliance FN-Droite-EELV.

A six mois alors du scrutin des élections régionales pour lesquelles les Républicains et les écologistes nourrissaient de sérieuses ambitions, l’exécutif de Rhône-Alpes avait crié à la manœuvre politicienne mais n’avait rien pu faire. Erai est ainsi mis en liquidation judiciaire le 30 juin 2015.

Il est vrai que depuis le début du mandat, la Région avait mis plus de 40 millions d’euros dans Erai en subventions ordinaires, exceptionnelles et autres avances remboursables.

En 2014, le résultat net de -4,6 millions d’euros était ainsi fortement alourdi par les créances des filiales à la maison-mère, son endettement étant estimé officiellement à 5,55 millions d’euros.

Si la Région est condamnée à payer par le TGI ces lourdes indemnités, cela rendrait dans une certaine mesure, a posteriori juridiquement pertinent le plan de sauvetage qui avait été initié par l’ancienne majorité…