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Violences urbaines à Lyon
Après quatre nuits glaçantes à bien des égards et plus de tranquillité dimanche soir, le calme semble revenu ce lundi sur la presqu’ile lyonnaise. Passant le week-end à protéger leurs commerces ou à nettoyer les stigmates de violences urbaines inédites, l’heure est désormais au constat pour les commerçants.

La rue Victor Hugo la plus touchée

L’association My presqu’île, qui regroupe un grand nombre de professionnels dans différents domaines (commerces, banques, grandes enseignes),  évoque une cinquantaine de commerces impactés pour le moment. Cela passe par les vitrines cassées, les rideaux métalliques endommagés jusqu’au pillage de la boutique.

Au sein de la Presqu’île, cela concerne différentes rues : rue Victor Hugo, rue de la République, rue Edouard Herriot, les pentes ou encore la rue de la Charité. Pour l’heure, la rue la plus touchée est celle de Victor Hugo avec 14 commerces concernés toujours selon les données de My Presqu’île.

Dans un premier temps, le temps est au constat. Il s’agit de voir qui est concerné et de voir l’étendue des dégâts. My Presqu’île va donc jouer un rôle de relai auprès de la CCI et de la Ville de Lyon. Comme nous le confiait Johanna Benedetti, vice-Présidente de l’association, il aura aussi un effort de communication à fournir. En effet, ces scènes d’une extrême violence peuvent ternir l’image de la Presqu’île et impacter plus encore les commerçants.

Les compagnies d’assurance face aux violences : importance cruciale mais limitée

Après le choc et les émotions fortes, vient le temps de la « paperasse » et d’une période difficile pour tous les commerçants. Cela implique des périodes de fermeture pendant les soldes, des frais non négligeables et parfois même un chômage technique.

Les crises exceptionnelles, comme celle connue par Lyon ces derniers jours, sont généralement mal prises en charge par les compagnies d’assurances. Pour les commerçants indépendants, les assurances coûtent chères et ne couvrent pas tout ce qui est stock. En cas vol, le stock n’est donc pas couvert comme nous le disait Johanna. Ces mauvaises prises en charge impliquent ainsi des pertes considérables. De surcroît, peu d’assurances proposent d’assurer une perte d’exploitation. Comme cela peut être le cas par exemple en cas de fermeture d’une boutique.

Depuis la crise des gilets jaunes, les relations entre assurances et assurés sont plus tendues et ne vont pas dans le sens d’une meilleure couverture pour ce type de crise. La situation devrait se tendre encore avec l’augmentation des violences urbaines depuis ce début d’année. Les délais sont généralement extrêmement longs, les sommes reversés sont trop faibles et la part à la charge du commerçant reste salé. Les protections apportées aux commerçants semblent donc trop maigres.

Des annonces gouvernementales en demi-teintes pour les commerçants

Samedi matin, Bercy a présenté son plan pour aider les commerçants victimes de dégradations ou de pillages. Bruno Le Maire a notamment demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration. Mais aussi de réduire les franchises et d’indemniser rapidement les professionnels concernés. Il a appelé les assureurs à faire « preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures ». Par ailleurs, le ministre de l’Économie a demandé aux banques « la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances ». Enfin, du côté étatique, le report de paiement de charges sociales et fiscales a été annoncé.

Ces exhortations vont-elles être respectées ? L’Etat va-t-il faire pression et va-t-il s’assurer du respect de ses annonces auprès des banques et assurances ? Une chose est sûre, cette période va être difficile pour les commerçants concernés. L’impact économique est flagrant là où l’impact psychologique n’est pas à négliger. Comme nous le rapportait Johanna, certains commerçants sont restés à veiller sur leurs boutiques pour les défendre. Parfois même en tentant de dissuader eux-mêmes les casseurs. Ou en se rendant sur les lieux pour constater les dégâts avec une forte émotion.