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Cela faisait très longtemps qu’il n’avait connu une telle progression. Au cours du premier trimestre 2019, le trafic de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry a progressé de 9,7 %, frôlant les 10 %, alors que la moyenne actuellement du transport aérien est de l’ordre de 6 % (+ 6,4 % pour l’ensemble des aéroports gérés par Vinci). Il superforme donc le trafic.

Bien nécessaire car l’aéroport est bien en deçà du niveau auquel il pourrait prétendre. Il n’était l’année dernière que le 51ème aéroport européen, alors qu’Auvergne-Rhône-Alpes affiche le 8ème PIB européen et Lyon, le 14ème rang des métropoles de l’UE.

 Différents facteurs expliquent cette croissance, notamment l’ouverture d’une nouvelle ligne vers Tel Aviv par easyJet, le doublement par Aeroflot des fréquences sur sa ligne de Moscou, ainsi que la bonne performance du trafic des compagnies low-cost et régulières sur les lignes domestiques.

L’exemple Volotea

Un exemple : à l’instar de la toute jeune compagnie Volotea qui relie entre elle les « petites  capitales » nationales et régionales d’Europe. Ainsi, triplant sa capacité, la compagnie espagnole a lancé à la mi-avril quatre nouvelles destinations  vers Prague, Valence, Dubrovnik et Split, après avoir débuté son réseau en développant l’année dernière, lors de son arrivée à Lyon, des lignes sur Palerme, Palma de Majorque, Alicante et Cagliari.

Faut-il voir dans cette croissance, la main de Vinci qui est depuis l’actionnaire majoritaire de l’aéroport depuis le début de l’année 2017. Oui, sans doute. Car la filiale aéroportuaire du géant du BTP jouit d’un réseau et de synergies importantes si l’on sait que Vinci Airport assure le développement et l’exploitation de 46 aéroports en France, au Portugal, au Royaume-Uni, en Suède, en Serbie, au Cambodge, au Japon, aux États-Unis, en République dominicaine, au Costa Rica, au Chili et au Brésil.

Vinci Airport est ainsi en contact avec 250 compagnies aériennes qu’il peut flécher vers  Lyon-Saint-Exupéry.

Vu cette forte croissance, il va falloir désormais que la filiale du Groupe Vinci fasse flèche de tout bois pour rattraper le retard pris dans le passé par Lyon-Saint Ex, en développant des liaisons longs courriers auxquelles il peut désormais prétendre et qui manquent encore, vers l’Amérique et l’Asie notamment. Et fortement réclamées par le monde économique régional.

Une arrivée qui change la donne

Et justement, une opportunité pourrait bien se présenter : l’arrivée d’un nouvel avion, à long rayon d’action, mais moins consommateur de kérosène.  

Son nom ? L’A321LR (long range), un monocouloir qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’A321 Neo, un avion spécialisé sur les vols moyen-courriers, mais qui, grâce à l’installation d’un troisième réservoir, peut franchir des distances de 7 400 kilomètres, et relier ainsi l’Europe à la côte Est américaine ou les Emirats arabes Unis avec  200 passagers à bord dans une configuration biclasse et 240 dans une version monoclasse.

Combinée à des coûts unitaires similaires, voire inférieurs à ceux des gros porteurs, sa faible capacité permet d’envisager le développement de manière rentable de lignes long-courriers à faible flux de trafic.

Des avions comme l’A321 LR peuvent donc être l’outil qui permettra aux compagnies low-cost long-courriers (ou non) d’ouvrir à grande échelle des vols long-courriers au départ d’aéroports dont les zones de chalandise ne justifient pas de positionner des gros-porteurs. Et notamment au départ de villes régionales françaises, comme Lyon, justement.

On en voit déjà les effets sur les aéroports comme Marseille ou Nantes où de telles liaisons sont actuellement en cours de lancement. Quelle compagnie fera le grand saut à Lyon-Exupéry, ce qui aurait pour effet d’accentuer encore la vive croissance actuelle de l’aéroport rhônalpin ? A suivre de près…