Abandon du téléphérique, aéroport St Exupéry, Cité de la gastronomie, absence d’étoilés Michelin, etc. : Lyon perd du terrain…
On pourrait appeler cela des signaux faibles, ou forts au choix. Mais au fil des mois, des événements, les chiffres se succèdent indiquant le reflux d’une dynamique qui a tiré Lyon et sa métropole pendant plusieurs décennies, mais qui semble désormais retomber. Pour combien de temps ?
Loin de nous de vouloir défendre le téléphérique voulu par l’exécutif écologiste, de Gerland à Francheville. C’était sans nul doute le mauvais endroit, il a de surcroît été très mal vendu. Il existait sans doute aussi des sites où il aurait été plus approprié.
Mais force est de constater qu’une ville comme Toulouse a pu récemment, depuis le 14 mai, lancer son téléphérique (Urbain Sud) qui apparaît dans cette ville comme un témoignage de modernité.
Autre signal significatif, toujours en matière de transport : longtemps l’aéroport de Lyon, après les deux aéroports parisiens et celui de Nice dotés de nombreux vols longs courriers, tenait son rang de 4ème aéroport français en termes de trafic aérien. Selon les derniers chiffres officiels, il vient d’être doublé par celui de Marseille qui a affiché en 2021, 4,7 millions de passagers contre 4,5 millions pour Lyon (10,1 millions en 2019 pour Marseille, contre 11,74 millions à Lyon).
Certes, la pandémie est passée par là dans ce qui constitue plus d’une division par plus de deux du trafic enregistré en 2019. Mais le redémarrage de Lyon-Saint Exupéry apparaît plus lent qu’à Marseille-Marignane, ce qui est nouveau. Le rattrapage va-t-il s’opérer ensuite ?
Gastronomie
Le dernier signal est encore plus dur à avaler si l’on ose dire, puisqu’il concerne la gastronomie. Il n’est pas là question d’incriminer l’exécutif écologiste car il a hérité d’une situation qui n’était pas la sienne, mais initiée par l’équipe précédente menée par Gérard Collomb qui avait mis beaucoup de temps et peu de moyens publics pour s’emparer du projet de Cité de la Gastronomie installée au Grand Hôtel-Dieu. Un échec cuisant puisque l’équipe choisie a dû mettre la clef sous la porte.
Et le projet destiné à la remplacer ne brille pas par sa clarté. Il s’agit de tenter de tester de nouveaux concepts pour relancer un musée qui subiste, mais n’a que peu de visiteurs et surtout qui n’a plus aucun rayonnement.
Mais pendant ce temps là, à 200 km de Lyon, sous l’impulsion de son maire, François Rebsamen, Dijon vient d’inaugurer (le 8 mai) sa Cité internationale de la Gastronomie et du vin, qui se déploie sur 20 000 m2, très protéiforme et qui semble démarrer sous de bons auspices. Et qui désormais n’a aucun mal à faire de l’ombre à celle de Lyon. Or l’image que véhicule une telle structure aurait été importante pour une ville comme Lyon qui dans le passé s’est revendiquée comme capitale gastronomique.
N’oublions pas pour terminer ce tour d’horizon non exhaustif, l’autre douche froide reçue en février, toujours en termes de gastronomie : l’absence totale de nouveaux étoilés Michelin, cette année, et pire encore, une soustraction, le restaurant “Les 3 Dômes” ayant perdu son macaron, une situation inédite.
De l’OL à l’Idex
Ne parlons pas non plus, en matière sportive de la 8ème place de l’OL cette saison en Ligue1 qui l’exclut pour la première fois depuis longtemps de compétition européenne ; ou dans un domaine très différent, en l’occurrence universitaire, du douloureux abandon du projet enthousiasmant d’une grande entité (l’Idex) fédérant les Universités lyonnaises et les grandes écoles et les importantes subventions qui auraient dû l’accompagner, mais que d’autres métropoles comme Bordeaux ont su mettre en place.
La notion de décroissance fait partie du vocabulaire du moment. Celle de Lyon et de sa Métropole serait-elle engagée ?
Il faut bien avoir conscience que les grandes métropoles se concurrencent vigoureusement entre elles pour bénéficier de la meilleure image, susceptible d’attirer les meilleurs talents, les meilleures entreprises et que la faiblesse de l’une d’entre elle, fait le bonheur des autres…
Photo-malgré l’échec de la Cité de la Gastronomie de Lyon au Grand-Hôtel Dieu, l’expo permanente n’a pas été démontée. Reste à savoir ce que ce site va devenir…