Lyon pourrait-elle bientôt être dirigée par l’un de ses plus célèbres chefs d’entreprise ?

Vers une candidature de Jean-Michel Aulas à Lyon en 2026 : opportunité ou pari risqué pour la ville ?
L’éventualité de voir Jean-Michel Aulas se présenter aux élections municipales de 2026 alimente les conversations dans les cercles politiques, économiques et associatifs lyonnais. Ce scénario, longtemps évoqué à demi-mot, semble désormais prendre une tournure plus sérieuse. Derrière cette hypothèse, une galaxie d’alliés se forme, entre jeunes visages dynamiques et figures établies de la droite lyonnaise.
Un profil d’entrepreneur pour une ville en transition
Jean-Michel Aulas, connu pour avoir propulsé l’Olympique Lyonnais au rang de club européen incontournable et pour avoir fondé Cegid, est l’archétype du bâtisseur. Vision stratégique, gestion rigoureuse, capacité à fédérer : son parcours dans le sport et l’entreprise fait de lui un outsider redouté. Il n’a jamais exercé de mandat électif, mais il n’est pas étranger à l’influence. À 75 ans, c’est un homme libre de ses mouvements, aguerri aux décisions complexes et désormais ouvert à un engagement pour “sa” ville.
La perspective d’une candidature d’Aulas séduit une frange de la population lyonnaise lassée des clivages traditionnels. Son nom incarne une réussite locale, une exigence de résultats et un attachement affirmé à la métropole. Dans un contexte de réorganisation des priorités urbaines – mobilités, sécurité, développement économique – son profil de gestionnaire peut rassurer autant qu’il interroge.
Une équipe qui s’étoffe autour de lui
À mesure que l’idée d’une candidature prend de l’ampleur, des figures locales convergent vers ce projet. Plusieurs élus ou personnalités politiques aux parcours variés semblent prêts à l’accompagner ou à s’aligner sur sa vision. L’ancien président de la CCI, Emmanuel Imberton, est souvent cité comme un soutien de poids sur les sujets économiques. On retrouve aussi François-Noël Buffet, sénateur bien implanté à droite, ou encore Gilles Gascon, maire influent dans la métropole lyonnaise.
D’autres profils issus de la mouvance Horizons ou Renaissance, comme Thomas Rudigoz ou Emmanuel Hamelin, pourraient élargir la base politique de cette initiative à un spectre plus centriste. Cela permettrait à Aulas de rassembler au-delà de la droite classique, dans un esprit de grande coalition urbaine.
Des soutiens jeunes et engagés, porteurs d’un nouveau souffle
Autour de cette future campagne se structure aussi un vivier de jeunes talents. Le collectif Génération Aulas, composé de profils dynamiques issus de la société civile, commence à animer le débat public en ligne. Parmi eux, des personnalités comme Quentin Taïeb ou Jean-Arnaud Niepceron militent activement pour une politique municipale plus ancrée dans les attentes concrètes des Lyonnais : logement, emploi, sécurité du quotidien.
Leur approche est pragmatique et souvent inspirée du terrain. Loin des logiques d’appareils partisans, ces jeunes soutiens souhaitent impulser une méthode nouvelle : proximité, écoute, action.
Qui pour l’accompagner à l’Hôtel de Ville ?
Si Jean-Michel Aulas devait confirmer sa candidature, la composition de son équipe sera un enjeu central. Pour le poste stratégique de première adjointe, plusieurs noms circulent déjà. Parmi eux, Béatrice de Montille se distingue. Conseillère municipale, très investie localement, elle bénéficie d’une forte popularité auprès des commerçants lyonnais. Fondatrice de l’association Lyon au Cœur, elle œuvre depuis plusieurs années pour la redynamisation du centre-ville, la mise en valeur du patrimoine commercial et la concertation entre acteurs publics et privés.
Son profil coche de nombreuses cases : expérience municipale, proximité avec le tissu économique, image de femme engagée. Pour Aulas, elle pourrait représenter un atout précieux pour incarner un versant local et humain de son projet. Cela dit, d’autres noms restent en lice et pourraient venir enrichir le ticket : des élus expérimentés comme Étienne Blanc, ou encore des profils plus technocratiques portés sur la gestion.
Une candidature qui interroge autant qu’elle intrigue
L’entrée en politique d’un entrepreneur issu du monde du sport n’est pas sans précédent, mais elle soulève des questions. Le principal défi d’Aulas résiderait dans sa capacité à transformer sa notoriété en légitimité politique. Gérer un club de football, aussi important soit-il, ne se compare pas toujours à l’administration d’une ville aussi diverse que Lyon. Les dossiers sont nombreux et complexes : sécurité, urbanisme, transition écologique, attractivité internationale, logement…
Mais c’est peut-être précisément ce regard extérieur, appuyé sur des compétences de gestion éprouvées, qui attire certains Lyonnais. Dans un paysage politique fragmenté, sa stature pourrait incarner une troisième voie, ni partisane ni populiste, mais tournée vers le résultat.
Un pari ambitieux mais pas impossible
La potentielle candidature de Jean-Michel Aulas est encore à l’état d’hypothèse. Pourtant, les signaux se multiplient : entre constitution d’une équipe plurielle, montée en puissance d’un collectif jeune et reconnaissance locale de figures comme Béatrice de Montille, les éléments d’une campagne cohérente semblent se mettre en place.
Lyon, ville de traditions et d’audace, pourrait-elle être tentée par cette option atypique ? Si Aulas confirme sa volonté d’entrer en lice, le scrutin de 2026 promet d’être l’un des plus imprévisibles de ces dernières décennies.