Défaillances d’entreprises : la région Auvergne-Rhône-Alpes enregistre une hausse de 14 % au troisième trimestre 2025
                                                    Selon les données publiées par Allianz Trade, la région Auvergne-Rhône-Alpes concentre 12,3 % des défaillances d’entreprises enregistrées en France au troisième trimestre 2025. Avec 1 781 cas recensés, la hausse atteint +14 % par rapport à la même période de 2024. Si le Rhône, l’Isère et la Loire sont les départements les plus touchés, les disparités départementales restent fortes.
Une progression marquée dans plusieurs départements
Au troisième trimestre 2025, la région Auvergne-Rhône-Alpes enregistre une nette progression des défaillances d’entreprises. Sur un an, leur nombre s’élève à 1 781, soit 12,3 % du total national. Cette augmentation de +14 % s’inscrit dans la continuité d’une tendance haussière déjà observée en 2024 (+17 %) et en 2023 (+37 %).
Les hausses les plus marquées concernent l’Allier (+67 %), la Savoie (+31 %), l’Isère (+24 %), le Cantal (+22 %), le Puy-de-Dôme (+21 %) et le Rhône (+21 %). À l’inverse, trois départements affichent un recul : l’Ardèche (-22 %), la Haute-Loire (-6 %) et la Haute-Savoie (-2 %). En volume, le Rhône reste le plus touché avec 523 cas, suivi de l’Isère (297) et de la Loire (152).
Les services, la construction et le commerce en première ligne
Les défaillances se concentrent toujours dans trois grands secteurs : les services (34 % du total régional), la construction (23 %) et le commerce (19 %). Le secteur de l’hébergement et de la restauration arrive en quatrième position, représentant 14 % des défaillances recensées sur les douze derniers mois.
Une dynamique nationale en tension
À l’échelle nationale, la France a enregistré 14 438 défaillances au troisième trimestre 2025, soit une hausse de +5 % par rapport à 2024. Allianz Trade prévoit désormais un minimum de 67 500 cas pour l’ensemble de l’année, soit +2 % par rapport à 2024. Cette progression s’inscrit dans un contexte de “normalisation” après les niveaux exceptionnellement bas de 2020-2021, mais témoigne également de la fragilité persistante des entreprises face à la succession de crises économiques.
« Nous nous attendons à un nouveau record de défaillances d’entreprises en France pour 2025 », indique Maxime Lemerle, responsable de la recherche défaillances chez Allianz Trade. Il anticipe « un nombre élevé de cas pendant une période prolongée en 2026 », avant une possible amélioration en 2027.
Les grandes entreprises aussi concernées
Si la hausse des défaillances avait initialement touché les plus petites structures, elle s’étend désormais à toutes les tailles d’entreprises. Fin septembre 2025, le cumul du chiffre d’affaires des sociétés défaillantes atteignait 33,2 milliards d’euros, soit +43 % par rapport à la moyenne des années 2006 à 2024. Le passif fournisseurs, estimé à 6,6 milliards d’euros, progresse lui aussi de +53 % sur la même période de référence.
Des secteurs sous pression
La remontée des défaillances touche presque tous les secteurs, avec une intensité particulière pour la construction et l’hébergement-restauration. Les services aux particuliers (+13 %), l’agriculture (+13 %), les services aux entreprises (+10 %) et le transport-entreposage (+9 %) figurent parmi les plus exposés. En nombre absolu, les services aux entreprises (+791 cas), les services aux particuliers (+755) et la construction (+455) enregistrent les plus fortes progressions.
Un effet domino à craindre pour les entreprises françaises
Allianz Trade met également en garde contre des risques en chaîne liés aux tensions internationales et à la hausse des droits de douane américains. Si certains marchés bénéficient encore d’effets protecteurs, la France pourrait, dans le pire scénario, enregistrer jusqu’à 6 000 faillites supplémentaires d’ici la fin de l’année. Les entreprises fortement exposées à l’exportation, notamment dans les secteurs industriels et logistiques, sont les plus vulnérables.
La vigilance reste de mise pour 2026
Pour Allianz Trade, la prudence reste essentielle : « La vigilance doit rester de mise face à ce haut niveau prolongé du risque de défaillances en France comme à l’international », conclut Maxime Lemerle. L’indice de défaillance à l’export, mesurant la part des risques liés aux marchés extérieurs, a déjà progressé de +8 % en 2025, confirmant la persistance des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et les créances.
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