Mobilité dans la Plaine de l’Ain : un bilan encourageant pour les solutions partagées

La Communauté de communes de la Plaine de l’Ain (CCPA) dresse un bilan positif de cinq années d’expérimentations autour du covoiturage et de deux années de transport à la demande. Un ensemble de dispositifs qui, à l’échelle du territoire, montre qu’il est possible de réduire la dépendance à la voiture individuelle grâce à une offre pensée en complémentarité.

TOUQUAN : un service ajusté au fil des usages

Lancé en 2023, TOUQUAN constitue aujourd’hui l’un des piliers de la mobilité de proximité mise en place par la CCPA. Conçu initialement pour répondre aux besoins des personnes âgées, le service de transport à la demande a rapidement touché un public plus large : lycéens, habitants de zones rurales isolées ou encore personnes ne pouvant plus conduire.

Chaque année, des ajustements sont réalisés à partir des retours utilisateurs. Après l’instauration en 2024 de trajets traversant l’ensemble des quatre zones du territoire – permettant notamment de rejoindre les gares, les établissements de santé ou les EHPAD – trois nouveaux points de dépose ont été ajoutés en 2025.

Le réseau compte désormais 235 arrêts, dont 49 points de dépose répartis sur tout le territoire. Parmi eux, 27 sont considérés comme « universels », facilitant les déplacements interzones et l’accès aux pôles de vie stratégiques.

La fréquentation confirme l’intérêt du service : 5 000 voyages ont été effectués en 2024, totalisant 44 850 km parcourus. En septembre 2025, TOUQUAN a enregistré 829 voyageurs, un chiffre en progression continue.

Cinq ans de covoiturage structuré

En matière de mobilité partagée, la CCPA s’est positionnée très tôt. Dès 2020, elle a lancé Covoit’ici, un système de covoiturage en lignes dédiées desservant notamment le Parc industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA) et la centrale EDF du Bugey. Le fonctionnement, proche d’une ligne de métro, repose sur des arrêts identifiés où les passagers attendent le passage de conducteurs volontaires. Ces derniers perçoivent une indemnisation de 2 €, dont 1,50 € financés par la CCPA.

Depuis mars 2025, l’offre a été élargie avec En Covoit’ Plaine de l’Ain, opéré par KAROS. Cette application nationale permet un covoiturage plus classique en reliant conducteurs et passagers selon les horaires et itinéraires de chacun. Les passagers résidant dans la CCPA paient 0,50 € pour un trajet entre 2 et 30 km, puis 0,10 € par kilomètre supplémentaire. Les conducteurs, eux, perçoivent 2 € par passager jusqu’à 30 km puis 0,10 € au-delà, dans la limite de 100 € mensuels.

Les deux offres, loin de se concurrencer, couvrent des usages complémentaires et totalisent chaque mois plusieurs centaines de trajets. Depuis l’été 2025, la tendance est à la hausse. Cette organisation fait aujourd’hui référence pour sa cohérence territoriale.

Un territoire engagé dans l’intermodalité

Ces initiatives s’intègrent dans une stratégie plus large de mobilité durable et d’intermodalité. La gare d’Ambérieu-en-Bugey est désormais un pôle d’échanges multimodal, renforcé par un parking de covoiturage et des box vélos sécurisés situés à proximité immédiate.

D’autres équipements complètent cette dynamique : le parking de la gare de Meximieux et celui de covoiturage de Château-Gaillard (sortie A42) disposent de bornes de recharge pour véhicules électriques. À Saint-Sorlin, au rond-point de Lagnieu, le parking de covoiturage situé près de la ViaRhôna est équipé de box vélos sécurisés et d’une station permettant de réparer et recharger son vélo.

La CCPA mène également l’élaboration d’un schéma directeur cyclable. Le tracé est arrêté et fait actuellement l’objet d’études techniques et foncières, avec l’objectif de relier les principaux pôles de vie, d’emploi et de loisirs de la Plaine de l’Ain.

Un modèle territorial qui se consolide

En combinant transport à la demande, covoiturage structuré et infrastructures favorisant les mobilités douces, la Plaine de l’Ain poursuit une trajectoire claire : construire un écosystème de mobilité adapté à un territoire rural et industriel, tout en s’inscrivant dans les impératifs de durabilité. Le bilan souligné aujourd’hui montre qu’une approche progressive, nourrie par l’expérience et les retours d’usage, peut produire des résultats tangibles.