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1ère introduction de l’année : la prometteuse biotech lyonnaise Adocia bien dotée pour son arrivée en Bourse

Cela faisait longtemps qu’une société rhônalpine n’avait fait le pas de l’introduction en Bourse. L’explication tient bien sûr à la crise et à la volatilité des cours. Pourtant la société lyonnaise Adocia dirigée par Gérard Soula a décidé de sauter prochainement le pas. Cette société biotech d’une cinquantaine de salariés produit des médicaments visant à soigner des pathologies de masse en optimisant grâce à des technologies complexes des médicaments tombés dans le domaine public. Une arrivée sur la cote accompagnée d’une corbeille bien dotée : suite à un important contrat, elle devrait recevoir d’ici la fin du mois 10 millions de dollars de l’Américain Eli Lilly.

Adocia ? Cette jeune entreprise basée dans le 3ème arrondissement de Lyon, née en 2005, est encore peu connue. Elle va pourtant prochainement s’afficher sous les projecteurs car ses trois fondateurs, Gérard Soula et ses deux fils, Olivier et Rémi, tous les trois docteurs en chimie, ont prévu une introduction prochaine en Bourse sur Nyse-Euronext, la Bourse de Paris, en l’occurrence. En février, si tout se passe bien.

Une opération menée par DSF en compagnie d’Invest Securities.

Vendre le métier d’Adocia aux investisseurs ne sera pas trop difficile. « En fait, nous sommes des bio-physiciens. Nous reprenons des médicaments tombés dans le domaine public, et qui en leurs temps furent mis sur le marché en des formes que nous appelons “primitives”. Nous cherchons à en optimiser les performances, tant thérapeutiques qu’en termes de coûts ou de minimisation des effets secondaires. Mais, n’allez pas croire que cela ne serait qu’une sorte de lifting… Nous réinventons quasiment tout, jusqu’à faire la preuve de concept », décrit Gérard Soula.

Cette société de biotechnologies se consacre au développement de thérapies efficaces en médecine régénérative.

Cette entreprise rassemblant pour l’heure plus d’une cinquantaine de salariés vise le traitement de pathologies dues à l’âge : l’ostéoporose et d’autres affections de l’os, maladies qui se multiplient avec le vieillissement de la population, mais aussi les ulcères du pied diabétique.

Pourquoi ce nom d’Adocia ? Il s’agit de la dénomination d’une éponge marine. Un symbole : c’est l’espèce animale qui a la capacité à se régénérer de la manière la plus spectaculaire.

Ancien directeur Recherche&Développement de Rhône Poulenc, Gérard Soula a été le fondateur de Flamel Technologies, une société cotée en 1996 sur le Nasdaq américain. Cela fait vingt ans qu’il œuvre dans les biotechnologies et la gestion d’entreprise.

La stratégie qu’il a développée avec Adocia est tout bonnement de devenir un des leaders mondiaux en médecine régénérative, grâce à sa technologie innovante « BioChaperone ».

Celle-ci est utilisée pour l’identification de polymères. Le but thérapeutique est de permettre la régénération locale du cartilage par exemple avec une intervention chirurgicale limitée, dans le cas d’arthrite ou de lésion locale du cartilage.

« Le vieillissement de la population entraîne une augmentation rapide des maladies chroniques liées à l’âge, telles que l’ostéoporose, les maladies de dos ou encore le diabète. Il y a un besoin urgent de traitements innovants qui permettent la régénération des organes touchés par ces maladies. Cela représente un enjeu de santé publique majeur », explique le créateur d’Adocia.

Adocia développe d’abord elle-même ses technologies, puis les valorise au travers d’accords de co-développement ou de licence avec des majors de l’industrie bio pharmaceutique et de matériel médical.

C’est ce qu’elle vient de réaliser à travers un contrat de licence exclusive et mondial avec la Big Pharma américaine Eli Lilly pour le développement d’une insuline ultra-rapide.

Ce très important contrat prévoit le versement d’ici la fin de ce mois de janvier 2012 de 10 millions de dollars, mais aussi des versements d’étapes supplémentaires pour un montant qui pourrait atteindre 156 millions de dollars « sous réserve bien sûr des résultats », précise Gérard Soula. Ce qui va remettre les comptes dans le vert de cette start-up fort déficitaire dont le chiffre d’affaires 2010 s’établissait à 119 657 euros pour une perte de 4,53 millions d’euros.

Outre la famille Soula qui détient 35 % du capital, Adocia compte comme actionnaires les plus grands fonds d’investissement spécialisés dans l’innovation : Innobio, IdInvest, BiaAm, Amundi, Viveris, Oréo Finance et Sham.

Elle est également accompagnée depuis 2007 par la banque des PME, Oséo, qui l’a propulsée dans son classement de tête des entreprises qu’elle accompagne, « Oséo Excellence », une sorte de première division pour start-up, illustration des belles promesses recelées par cette société lyonnaise.

Photo (Adocia) : Gérard Soula et ses deux fils, Olivier et Rémi : pour commencer un contrat de 10 millions de dollars avec Eli Lilly.