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Brexit : l’Irlande a pris les devants en installant une agence “Enterprise Ireland” à Lyon, avec de bons résultats malgré le Covid

On saura d’ici quelques jours ou quelques heures si, au 1er janvier 2021, nous allons au devant d’un Brexit solft ou un Brexit dur, suite à un no deal. L’Irlande avec ses 5 millions d’habitants regarde les négociations en cours avec beaucoup d’inquiétude et a même pris les devants en installant à Lyon, il y a un an, “Enterprise Ireland”, un bureau qui vise a accentuer les liens entre la verte Erin et la France, en l’occurrence, là, Auvergne-Rhône-Alpes qui présente de fortes similitudes avec l’économie du pays du trèfle. Depuis un an à Lyon, sa directrice, Claire Tobin Mercier n’a pas chômé. Grâce au Brexit, les liens de la région avec l’Irlande s’intensifient. Interview.

Il y a un an, presque jour pour jour, vous ouvriez “Enterprise Ireland” un bureau de représentation à Lyon. Pourquoi ?

Claire Tobin Mercier-C’était une réponse directe au Brexit. Il existait un bureau à Paris depuis trente ans. Le ministère de l’économie irlandais a estimé qu’une présence à Lyon était nécessaire, les économies de la région Auvergne-Rhône-Alpes présentant des similitudes.

Il faut comprendre que l’Irlande est un petit pays, donc un petit marché de 5 millions d’habitants et que le marché européen va devenir de plus en plus nécessaire. Historiquement, l’Irlande commerce beaucoup avec le Royaume-Uni. Il est probable qu’avec le Brexit, cette part diminue. Or, pour commercer, notre voisin le plus proche est la France…

Comment s’est passée la première année d’existence de cette agence ?

Il est bien évident que le Covid nous a obligé à nous adapter. Ordinairement, nous travaillons beaucoup avec les salons, les événements B to B. Nous avons donc opéré en direct avec un certain nombre de PME irlandaises qui voulaient travailler avec la région et s’installer sur le marché d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Nous avons un programme qui nous permet d’accompagner les PME irlandaise sur le marché français.

Et à l’arrivée, pour quels résultats ?

Le bilan est positif. Ainsi par exemple, avant le Covid, lors du salon Solutrans 2019, un fabriquant irlandais de remorques porte-containers, Dennison Trailers, a réussi à signer des contrats avec trois clients, alors qu’il n’avait encore aucune présence en France. L’entreprise pense créer dans un deuxième temps, un établissement à Lyon.

D’autres exemples ?

Oui, celui de Life scientific qui a ouvert un bureau à Lyon pour promouvoir des produits phytosanitaires géniques : la société a créé une filiale à Limonest et a recruté au mois de juin.

Quel potentiel estimez-vous posséder après un an de présence à Lyon ?

Actuellement, nous sommes en contact avec une quarantaine d’entreprises irlandaises. A ce jour, une dizaine d’entreprises irlandaises sont implantées en Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans une certaine mesure donc, vous faite un peu le travail de l’Aderly, l’Agence de développement économique de la région de Lyon, dont le rôle est d’aider l’implantation d’entreprises étrangères à Lyon ?

Oui effectivement, nous facilitons son travail : l’aide à l’implantation des entreprises irlandaises en Auvergne-Rhône-Alpes… Mais cela peut passer aussi par la créations de partenariats de distribution, commerciaux, etc.

Quelle est la traduction chiffrée des efforts irlandais vers la France ?

En 2017, l’Irlande exportait pour 960 millions d’euros vers la France. En 2019, nous avions dépassé le milliard d’euros d’exportations (1,09 milliard d’euros). Un chiffre destiné à progresser…