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Gérard Collomb abandonne l’Anneau des Sciences en rase campagne

Changement de pied pour le maire de Lyon qui lors du premier tour des élections municipales et métropolitaines à Lyon s’était fait le seul défenseur parmi les différents candidats de l’Anneau des Sciences, destiné à boucler le périphérique lyonnais pour en faire un “ring” parfait. Il veut désormais donner la priorité aux transports en commun. Un signe que la campagne électorale n’a jamais déserté les esprits des candidats, surtout si le 2ème tour a lieu en juin…

Votera-t-on d’ici un mois, lors de la deuxième quinzaine de juin pour les élus n’ont encore désignés par le scrutin comme à Lyon et sa Métropole ? La décision ne devrait pas tarder à intervenir.

En tout cas, la campagne électorale semble reprendre ses droits, si jamais d’ailleurs elle les avait perdus…

Ainsi, Gérard Collomb, l’actuel maire de Lyon, qui était le plus ardent défenseur du projet, estime qu’il n’est « plus envisageable en l’état » dans un communiqué intitulé “ »bouclage du périphérique: un projet à revoir, mais des finalités qui demeurent ». .

Il a ainsi admis mardi 19 mai que le projet de bouclage du périphérique lyonnais, l’Anneau des sciences devait être revu pour donner la priorité aux transports en commun.

En cause la nouvelle donne des collectivités locales due au Covid-19

« Le bouclage du périphérique ne peut plus être une réalisation envisageable en l’état, même si ses finalités demeurent pertinentes », souligne le premier magistrat lyonnais, en mettant en avant la nouvelle donne pour les finances locales de la crise économique provoquée par l’épidémie de Covid-19.

“ Les finances des collectivités locales, en particulier leurs capacités d’autofinancement vont être profondément touchées, avec pour conséquence une contraction de leur investissement. Dans ce contexte le bouclage du périphérique ne peut plus être une réalisation envisageable en l’état même si ses finalités demeurent pertinentes…”, précise-t-il.

Il s’agit désormais, explique-t-il  de « libérer de l’espace en surface pour les bus, les vélos et les véhicules plus propres« ,  » mailler le réseau de transport tous modes en améliorant les liaisons Ouest-Est et en offrant une desserte circulaire de l’agglomération ou « fluidifier l’A450 et l’A7 et accompagner la bascule modale vers les transports propres, qui doit se faire au plus vite, mais les milliers de voitures qui circulent ne vont pas disparaître immédiatement« .

Bref, pour Gérard Collomb, « la priorité aujourd’hui pour notre métropole, c’est donc le renforcement des transports en commun, plan métro pour l’Est comme pour l’Ouest de notre agglomération (ligne E), la création d’un RER à la lyonnaise, dans une logique qui devra prendre en compte une mobilité globale des personnes comme des marchandises« , ajoutent les signataires.

Ce communiqué qui évidemment fait beaucoup de bruit est, outre Gérard Collomb, signé par l’ensemble des candidats qui avaient ardemment défendu le projet pendant des mois : Michèle Vullien, Jean-Luc Fugit, Blandine Brocard, Renaud George, Roland Crimier, Yann Cucherat, Nathalie Frier et Julien Ranc.

Un enjeu majeur des élections

Rappelons que la réalisation de cet Anneau des Sciences, en l’occurrence le tronçon sud-ouest du périphérique lyonnais, à plus de 80 % en souterrain, ce qui en fait un investissement très lourd, a été l’un des enjeux majeurs des campagnes municipales et métropolitaines à Lyon.

Appuyé notamment par le Medef qui y était favorable, Gérard Collomb était le seul candidat à assumer totalement la réalisation de ce vieux projet que l’on croyait enterré et qui avait resurgi à l’occasion de ces élections.

La droite y était favorable, à conditions que le projet soit repensé et adapté à l’époque ; tandis que les écologistes qui ont été les grands gagnants de ce premier tour à Lyon et au sein de la Métropole y étaient farouchement opposés.

Contacté par nos confrères de Lyon-Capitale, David Kimelfeld, l’actuel président de la Métropole qui avait été candidat contre Gérard Collomb a salué cette décision de manière narquoise : « Je me réjouis que Gérard Collomb admette le fait qu’il était impossible de le financer… »

Néanmoins, il ajoute : « J’ai envie de dire, encore un petit effort Mr Collomb pour reconnaître que c’est un projet qui ne va pas dans le sens du climat… »

Reste que le projet d’Anneau des Sciences est ce qui différenciait Gérard Collomb des autres candidats.

Une question se pose donc désormais : quel nouveau projet majeur présentera-il au 2ème tour ?

 

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