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David Kimelfeld, s'exprime sur la hausse des prix de l'immobilier à Lyon

Le président du Grand Lyon assume une politique plus interventionniste en matière de logement. Il précise son plan : doublement des acquisitions foncières, mise en place d’un office foncier solidaire et réactivation du plan 3A.

Coup de barre à gauche. À quelques mois des élections, le président du Grand Lyon, David Kimelfeld, assume une inflexion dans sa politique du logement, pour endiguer la hausse des prix de l’immobilier. Lors d’un temps d’échanges avec la presse, il a pris un contre-exemple : les arrondissements centraux parisiens où les écoles ferment “parce qu’il n’y a pas assez de familles”. Est-ce un mea culpa ou une pique à son prédécesseur ? Il a reconnu qu’“on a longtemps considéré que le marché seul allait pouvoir réguler tout ça”. À l’entendre, ce temps est révolu. “Il faut être beaucoup plus volontaire. On prend la main, on ne laisse plus faire, on fait avec”, a-t-il martelé.

Il a alors détaillé son plan d’urgence pour l’accès au logement.

En premier lieu, la Métropole assumera une augmentation de ses acquisitions foncières, avec un budget annuel de 40 millions d’euros contre 20 ces dernières années. Celles-ci se feront de gré à gré ou via le droit de préemption urbain. Objectif : enrayer la spéculation liée à l’achat de terrains et mieux contrôler les prix de sortie des programmes. De telles opérations sont déjà menées aux Girondins, au Puisoz, à Gratte-Ciel, Meyzieu ou Dardilly.

Deuxième axe de ce plan : le vote en septembre d’une délibération créant un office foncier solidaire, qui pourrait être effectif en fin d’année. Il conservera la propriété de terrains où seront lancées des opérations immobilières avec une décote de 20 à 30 % par rapport au marché. Les futurs acheteurs n’auront pas à supporter le prix d’achat du terrain et verseront à l’office un loyer de l’ordre de 1,50 euro/m2/mois.

Parmi les autres bénéfices, une TVA réduite et une taxe foncière possiblement abaissée. L’offre sera réservée aux primoaccédants ou foyers sous critères de ressources. Des règles de non-spéculation à la revente seront précisées. L’objectif est de produire ainsi 400 logements par an. Il est à parier que les maires se saisiront du dispositif qui est éligible à la loi SRU (laquelle fixe un taux de 25 % de logements sociaux aux communes de plus de 3500 habitants).

Enfin, la collectivité réactive le plan 3A : une aide de 2 à 6000 euros pour tout primoaccédant (sous condition de ressources). Le prix d’achat est plafonné. Lyon, Saint-Priest et Rillieux devraient compléter par une subvention communale. David Kimelfeld a enfin envisagé un nouveau “tour de vis” contre Airbnb. En revanche, il ne souhaite pas instaurer l’encadrement des loyers.


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