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Hop ! a dû suspendre six liaisons en 2013 pour trouver sa vitesse de croisière

Un an après sa création, la filiale moyens courriers d’Air France, créée pour lutter contre la concurrence des compagnies low cost semble avoir trouvé son altitude de croisière. Mais pour ce faire, elle a dû suspendre six liaisons, en direction de Barcelone, Düsseldorf, Stuttgart, Budapest, Limoges et Lorient. Le trafic affaires pèse lourd : 60 % des passagers transportés.

 Dans un paysage aérien chamboulé par la croissance très rapide des compagnies low cost, pas facile de trouver sa place.

 On se souvient que pour répondre à cette vive concurrence qui l’a plongé dans le rouge depuis plusieurs années, Air France s’est dissocié en trois entités : Transavia pour les vols loisirs, notamment en direction de la Méditerranée, Hop ! pour les moyens-courriers, puis Air France pour les longs courriers.

 On l’a vu dernièrement, via une campagne de publicité de grande ampleur, l’ex-compagnie nationale a décidé de rebondir, en développant un nouveau siège business à 100 000 euros pièce et en ouvrant de nouvelles routes, le tout en le faisant largement savoir.

 Mais quid de Hop !, une des cartes essentielles dans la nouvelle configuration du groupe Air France qui, avec vingt-six destinations, fait la moitié de son trafic au départ de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry.

 « Si elles restent déficitaires, nous les supprimerons »

 Lorsqu’il a lancé il y a un an, très précisément le 31 mars 2013, cette nouvelle compagnie Lionel Guérin, le Pdg de Hop ! avait été très clair : « Nous lançons notre programme 2013 avec plusieurs destinations déficitaires. Si elles le restent, nous les supprimerons. Nous avons l’intention de faire évoluer en permanence notre offre pour répondre au marché : nous voulons être créatif ! »

 Dans la stratégie d’Air France, Hop ! est destinée à gagner de l’argent, ou du moins dans un premier temps d’en perdre le moins possible et d’arriver le plus rapidement à l’équilibre.

 La compagnie a donc dû trancher dans le vif en supprimant les vols dont le taux de remplissage était insuffisant. Ce fut d’abord le cas du Lyon Barcelone, fortement concurrencé par d’autres compagnies aériennes, mais surtout par Idébus avec un tarif de départ à 9 euros !

 Ce fut également le cas de la ligne Lyon-Düsseldorf, puis celle en direction de Stuttgart et de Budapest. Elle a également perdu une ligne opérée en délégation de service public, en direction de Lorient, au bénéfice d’une compagnie anglaise ; puis de Limoges, désormais opéré par une autre compagnie française. Ce qui au total a représenté selon la compagnie, une perte de 1,5 % des sièges.

 Recul du trafic à Saint Exupéry de 2,5 % en février

 Bilan, dans un paysage aérien encore difficile-en février, le trafic de Lyon-Saint Exupéry a chuté de 2,5 %- Hop ! affiche dès sa première année d’existence des chiffres qu’elle estime satisfaisants.

Selon Hélène Abraham, directrice générale adjointe chargée en charge du commercial, « pour cette première année d’exploitation, le trafic est resté stable au départ de Lyon-Saint-Exupéry. »

 Et surtout, élément clé, son taux de remplissage, condition essentielle de la rentabilité dans le transport aérien s’est maintenu à 66,5 %.

 L’objectif fixé à Hop ! « est de porter cette année le taux de remplissage à 67 %, soit une hausse de 1,7 point, soit encore, un objectif de 1,68 million de passagers », précise Hélène Abraham.

 Dans le cadre du constant équilibre vis à vis de la demande, Hop ! a, parallèlement aux suspensions de lignes, augmenté d’une fréquence ses routes vers Bordeaux et Nantes, ce qui porte le trafic quotidien vers les deux grosses liaisons phares de Hop ! à sept. La compagnie moyen courrier a également rajouté une quatrième fréquence sur Prague.

 Nouveauté cette année : un accord de code share (partage de code *) avec la compagnie Air Corsica permettra, à partir du 8 avril, de proposer un total de 230 000 sièges vers l’île de Beauté. Une politique de partage de code qui va également s’appliquer cette année aux vols moyens courriers d’Alitalia.

 Soixante pour cent de passagers affaires

 A noter que dans cet ensemble, le trafic affaires pèse lourd et s’avère donc important pour l’économie régionale : il pèse près de 60 %, à travers notamment le tarif Maxiflex dédié aux entreprises. Pour attirer plus d’entreprises dans ses avions, Hop ! a d’ailleurs décidé de baisser son tarif abonnement qui passe de 640 à 399 euros.

 On l’aura compris, l’heure de reconquête et l’ouverture de nouvelles lignes n’a pas encore sonné en 2014, mais pour sa responsable commerciale, le plan de vol de Hop ! est respecté. L’heure du rebond est fixé à 2015 avec en ligne de mire, un taux de remplissage de 70 %.

 (*) Le code share ou partage de code est une forme de coopération entre compagnies aériennes qui consiste dans l’exploitation d’une destination par deux ou plusieurs transporteurs. Étant précisé que l’une des compagnies aériennes est chargée d’effectuer directement le vol et l’autre compagnie, son partenaire sur cette destination, dispose du droit de vendre des places sur ce vol sous son propre code.