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Fête de l’entreprise : François Turcas se propose de jouer le « Monsieur bons offices » entre Laurent Wauquiez et David Kimelfeld

 Yoann Alarçon, le créateur de « Potager city » et Isabelle Vray-Echinard qui dirige Mirima, une société rachetée par cette ancienne cadre salariée, ont reçu les trophées de chef d’entreprise de l’année au féminin et au masculin, lors de cette soirée visant à célébrer l’entrepreneuriat. Et ce, devant plus de trois mille dirigeants.

On pensait que la tension s’était apaisée entre la Région et la Métropole en opposition pour le leadership économique pour lequel ces deux collectivités ont toutes deux la compétence.

A entendre François Turcas, président de la CGPME du Rhône, organisatrice de la Fête de l’Entreprise qui cette année, vu l’affluence (plus de 3 000 personnes) s’est déroulée à la Halle Tony Garnier à Lyon, on pourrait craindre que non.

Celui-ci a en effet à la tribune « lancé un appel solennel au dialogue : il faut que les deux collectivités s’assoient ensemble et mettent en place une structure permanente de dialogue. »

 Il se propose lui-même, si nécessaire, au nom de la communauté économique, de jouer les bons offices entre les deux dirigeants.

Cette volonté de mettre les « pieds dans le plat » lors d’une manifestation réunissant les deux protagonistes tient au fait que cette gué-guerre entre la Métropole lyonnaise et la Région, bloque un nombre grandissant de projets. Et, alors que traditionnellement, la Métropole lyonnaise était caractérisée par le « faire ensemble » du monde économique et politique, toutes étiquettes politiques confondues. La fin d’une époque ?

Parmi les dossiers bloqués : le futur Campus Numérique qui doit s’installer au sein de l’ancien hôtel de Région à Charbonnières ou l’Agence économique Auvergne-Rhône-Alpes entreprises qu’a mis la Région sur les fonts baptismaux. Et plusieurs autres encore dont le Contrat de Plan Etat Région que refuse pour l’heure de signer le Préfet, faute d’accord, Lyon Ville de l’Entrepreneuriat, etc. La liste s’allonge.

Cet appel au dialogue et au travail en commun avait pour objectif d’être entendu par les deux protagonistes. Et pour cause : Laurent Wauquiez et David Kimelfeld étaient tous les deux présents à cette Fête de l’entreprise…

Le parrain de la soirée était Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre qui, de son côté, a rappelé sa passion de la Chine et a défendu la société de la connaissance.

 Comme le veut la tradition de cette manifestation qui fêtait ce soir là sa treizième édition, des trophées ont ensuite été remis aux chef(fe)s d’entreprises : pas moins de treize prix cette année, avec une tonalité très RSE : Responsabilité Sociale de l’Entreprise.

Chefs d’entreprise de l’année au féminin et au masculin

 En final de la soirée, les deux principaux trophées ont permis de sacrer les chefs d’entreprise de l’année au féminin d’abord, puis au masculin.

C’est Isabelle Vray-Echinard qui emporte le trophée de cheffe d’entreprise de l’année.

Ayant la volonté de sauver des TPE-PME « dont les savoir-faire sont menacés de disparition », Isabelle Vray-Echinard a racheté Mirima, un créateur et fabricant lyonnais de mobilier design ; mais aussi repris Classhotel, un producteur de mobilier 100 % français pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration.

Remis par une femme, en l’occurrence Isabelle Bourgade, directeur général du CIC Lyonnaise de Banque, le Trophée de la femme chef d’entreprise a constitué une surprise pour cette ancienne cadre salariée, qui « estime que pour réussir dans le grand bain de l’entrepreneuriat, il faut avoir la foi, être optimise et ne pas avoir peur de prendre des risques ». Elle l’a amplement prouvé dans son parcours, salué donc par ce prix.

Egalement sur le podium, Yoann Alarçon, créateur de « Potager city » a été sacré chef d’entreprise de l’année.

Avec un effectif de 80 salariés, 200 000 clients et un objectif de 100 millions de chiffre d’affaires en 2018, la petite start-up a désormais pris une grande dimension saluée par ce prix.

Il est vrai que cette société lyonnaise qui commercialise des box de fruits et légumes responsables enregistre chaque année entre 50 % et 100 % de croissance !

Pour Yoann Alarçon, dirigeant-fondateur, ce Trophée est la récompense de dix ans de travail durant lesquels a-t-il expliqué devant une partie de ses salariés présents dans la salle, «  le collectif a primé ». Il va se développer cette année dans trois nouvelles régions de France.