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Laurent Wauquiez s’inquiète pour le Lyon-Turin : quel ministre décidera entre les trois options menant de Lyon au tunnel et quand ?

Le futur TGV a plutôt l’allure d’un tortillard, sur le plan des décisions de l’Etat, du moins. Tandis que les accès français du Lyon-Turin de Lyon à Saint-Jean-de-Maurienne ont été déclarés d’utilité publique, que l’Europe a annoncé un financement significatif et que l’Italie de son côté avance à grands pas, l’Etat français reste à la traîne et n’a toujours pas annoncé son choix sur les options retenues pour la voie ferroviaire menant de Lyon au…tunnel.

« Mais qu’attend l’État ? », s’est inquiété récemment Laurent Wauquiez le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. « Alors que l’ensemble des acteurs du projet sont activement engagés, l’État français tergiverse et fait encourir un nouveau retard au chantier des accès français à l’ouvrage. Cela malgré des engagements de livrer une décision au premier trimestre de l’année ».

« Le projet du Lyon-Turin ne doit pas accuser de nouveaux retards. L’État français doit être au rendez-vous de ce grand chantier européen indispensable pour notre région et notre pays », a martelé Laurent Wauquiez.

Il faudrait donc que le futur ministre des transports issu du nouveau gouvernement dirigé par le nouveau premier ministre statue rapidement : dès la fin juin.

Quel tracé de Lyon au tunnel  ?

De quoi s’agit-il exactement ?

Du fait que de manière étonnante, la France n’a toujours pas décidé du tracé définitif de la ligne ferroviaire ; et ce, depuis Lyon jusqu’au tunnel lui-même situé sous les Alpes, alors que le reste de la construction dudit tunnel progresse.

Désormais pour ouvrir dès 2030-2032 l’ouvrage international à sa pleine capacité, les délais se révèlent de plus en plus serrés.

La Région enjoint donc “ les autorités françaises à décider.”

Éric Fournier, conseiller régional spécial chargé de l’air, du climat et de l’énergie, maire de Chamonix tire la sonnette d’alarme sur les délais et enfonce le clou.

1,3 milliard d’euros engagés

« Le Lyon-Turin n’est plus un projet, c’est bien un chantier » rappelle Éric Fournier qui concède qu’il y a une sorte de trou médiatique et politique autour de ce dossier.

« 20 % du tunnel sont déjà réalisés dans la section internationale qui doit être livrée en 2030 ».

Le percement du tube de base de 57 km avance à grand pas avec quatre chantiers mis en œuvre simultanément, alors que 1,3 milliard d’euros ont déjà été engagés et 3 milliards d’euros de marchés sont signés.

TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin), la structure qui chapeaute le projet assure que le calendrier de 2030 sera tenu. Sûr ?

Si l’État français ne choisit pas rapidement les accès de Lyon au tunnel ; et ce, entre trois scénarios, « il y aura une sorte d’entonnoir, car dix ans en matière de ferroviaire, c’est très court pour réaliser les travaux », assure l’élu régional au Dauphiné Libéré.

Le conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ajoute dans le même journal, “ il faut se porter sur le scénario le plus ambitieux en faveur du fret ferroviaire qui permettrait de transporter 25 millions de tonnes de marchandises et de supprimer 1 million de poids lourds sur nos routes alpines, et à marche rapide ! »

Reste au futur ministre des transports à inscrire cette décision à l’encre rouge sur son agenda…