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Le pôle de compétitivité Axelera crée avec Lyonbiopôle un groupement d’employeurs pour répondre aux besoins des entreprises…

L’un des reproches récurrents fait aux pôles de compétitivité est de ne pas clairement et visiblement créer de nouveaux emplois dans la branche qu’ils sont sensés animer.

Un reproche qui aura désormais moins de portée : les deux plus importants pôles de compétitivité de la région Auvergne-Rhône-Alpes : Axelera, le pôle dédié à la chimie-environnement et Lyonbiopôle, celui concernant la santé, ont signé, en partenariat avec la structure régionale spécialisée Genipluri, une convention de collaboration basée sur le dispositif de groupement d’employeurs.

Objectif : répondre aux besoins en compétences de leurs entreprises adhérentes.

Ce partenariat, explique Thierry Raevel, le nouveau président d’Axelera qui est par ailleurs le délégué régional d’Engie, vise à construire une collaboration inter-filière.

Il veut faciliter le recrutement de salariés en temps partagé sur les fonctions support de ses membres, notamment les TPE et les PME ; et ce sur les bassins d’emplois de l’Isère et du Rhône.

 Selon un processus bien défini, ce nouveau groupement d’employeurs Genipluri s’engage à analyser de manière approfondie les besoins de recrutement de l’entreprise, ayant pour missions de réaliser un « sourcing » des candidats, de présenter une « short-list » de candidats à l’entreprise et de gérer ensuite toute la partie administrative du recrutement.

Rappelons que le groupement d’employeurs est une structure qui permet à plusieurs entreprises du même secteur de recruter ensemble les mêmes salariés et de mutualiser ainsi les compétences. Ce dispositif vise à répondre aux besoins des entreprises en ressources humaine : une vingtaine d’entreprises seraient actuellement intéressées pour utiliser cette nouvelle structure.

Avant la fin de la première année de partenariat, un bilan sera réalisé dans le but d’évaluer le bénéfice du service procuré aux entreprises adhérentes, ainsi que son modèle économique.

 Pour « optimiser leur budget »

 « Avec ce nouveau service proposé avec Lyonbiopôle, nous souhaitons accompagner les entreprises (plus particulièrement les TPE/PME) de nos deux réseaux dans leurs besoins en recrutement, en leur permettant d’optimiser leur budget tout en mettant en place les conditions d’un bon fonctionnement de leurs structures », insiste Jean-Manuel Mas, le directeur d’Axelera.

La mise en place effective de ce partenariat figure dans la feuille de route fort étoffée que Thierry Raevel, le nouveau président du pôle de compétitivité chimie-environnement.

Cet ingénieur de formation va devoir également ouvrir encore plus le pôle à l’international et renforcer le partenariat avec la nouvelle agence régionale « Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises ».

Label Gold des pôles pour Axelera

Pour l’international, l’obtention par Axelera, du label Gold lors de l’audit réalisé par le gouvernement devrait faciliter les partenariats avec d’autres pôles et clusters internationaux, seul moyen d’accès aux sources de financement européennes.

Il va falloir également que ce pôle de compétitivité qui emploie une douzaine de salariés affine encore son modèle économique.

On sait que l’Etat se désengage de plus en plus du financement des pôles, à charge pour eux de trouver leurs propres ressources.

Un équilibre entre le privé et le public

Pour l’heure, Axelera est déjà arrivée à trouver un équilibre tournant autour de 50 % de ressources privées et 50 % de ressources publiques. Mais pour Thierry Raevel, « il faut s’attendre qu’à l’avenir ce dernier pourcentage diminue encore. »

Parmi les pistes envisagées : le paiement de certaines prestations pour les adhérents qui conserveront néanmoins un tarif privilégié, mais aussi le renforcement d’un système de success fee (entre 0,5 et 1 %) pour les dossiers de financement des projets de ses membres, selon l’adage : « Tu gagnes, je gagne, tu perds, je perds… »

Le nouveau président d’Axelera l’assure : « Notre volonté est d’être agile. Il faut que nous ouvrions de nouveaux horizons vers un nouveau modèle économique… »