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Pour soutenir les PME, l’État lance un nouveau type de prêts
Le jeudi 4 mars, le ministre de l’Économie a annoncé la mise en place d’un nouveau type de prêt pour soutenir les PME. Alors que la crise sanitaire dure et s’intensifie, la crise économique qui en résulte s’installe progressivement. Placées en première ligne, les PME sont considérablement fragilisées. L’État tente de voler à leur secours, mais la plupart d’entre elles ne l’avaient pas attendu pour trouver d’autres solutions.

Les entreprises investissent leur trésorerie pour survivre

C’est un fait assez nouveau et surprenant, mais le nombre de PME qui ont décidé d’investir une partie de leur capital a augmenté. Une augmentation qui accompagne celle du nombre de particuliers ayant pris la même décision. Effectivement, l’économie réelle ayant du plomb dans l’aile depuis un an, beaucoup d’entreprises et de particuliers ont décidé d’investir ailleurs.

Ainsi, le nombre de souscriptions à des contrats à terme a énormément augmenté ces derniers mois. Ces investissements appelés futures permettent de miser sur le cours d’une valeur et d’y gagner quand il croît. Ce sont des investissements peu risqués quand ils sont menés prudemment. Les entreprises aussi peuvent les utiliser et elles ne s’en sont pas privées.

Les nouveaux prêts aux PME seront distribués par les banques

Dans la foulée de son annonce, Bruno Le Maire a précisé la nature de ces prêts et leur fonctionnement. La première information qui a capté l’attention de tous, c’est la prise en charge par les banques de la distribution de ces prêts. Les PME ont évidemment été déçues par ce dispositif qui risque de leur fermer beaucoup de portes. Effectivement, les entrepreneurs ont l’habitude de rencontrer les portes fermées des banques.

Une telle décision donne l’impression que le gouvernement souhaite offrir l’illusion d’une aide massive alors qu’il sait qu’elle ne sera pas aussi bien distribuée que nécessaire. Le gouvernement a beau promettre une tarification avantageuse pour ses prêts (entre 4,5 et 5,5 %) les entrepreneurs n’en craignent pas moins certaines dérives.

Enfin, le ministre de l’Économie a également précisé que ces prêts existeraient dans deux versions : soit des obligations, soit des prêts participatifs. Il reviendra à l’entrepreneur lui-même de choisir le modèle de prêt qui l’intéresse. Les prêts seront distribués à partir du mois d’avril et imposeront une durée d’amortissement de quatre ans et une maturité de huit ans. L’entreprise pourra également choisir de rembourser l’intégralité du prêt en une fois.

La trésorerie des PME au plus haut malgré tout

Ces prêts proposés par l’État non pas vraiment convaincu aussi parce qu’ils ne semblent pas répondre au vrai problème des entreprises. Effectivement, la trésorerie des PME est actuellement au plus haut. En revanche, elles manquent cruellement de perspectives de croissance et de développement. L’économie est au point mort et elles ne trouvent pas les partenaires nécessaires pour croître et élargir leur part de marché.

Pour certaines entreprises, la conséquence directe, c’est évidemment la faillite. Si le carnet de commandes ne se remplit pas, l’entreprise ne réalise pas de bénéfices et elle doit fermer. Pour d’autres, la trésorerie est encore au plus haut, mais l’absence de perspective ne laisse rien présager de bon. Même si elles ont réussi à tenir jusque-là, elles ne peuvent pas seulement se reposer sur leur trésorerie en attendant de faire faillite.

Dans de telles conditions, l’intérêt d’un nouveau prêt semble maigre. Pis encore, il augmente les risques de faillites et d’impayés si l’économie ne se relance pas. Sans bénéfices, comment rembourser un crédit ? Le gouvernement tente donc le tout pour le tout en sauvant le maximum d’entreprises en attendant que l’économie se remette en marche. Un pari risqué qui pourrait coûter très cher à tout le monde si les faillites ne sont pas évitées et les prêts non remboursés.