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stratégie d'internationalisation

 » Réinventer sa stratégie d’internationalisation », tel fut l’un des thèmes abordés le 28 novembre dernier lors de la première journée du salon Classe Export qui se tenait au Marriott Cité Internationale à Lyon. Quatre approches différentes (Emlyon, Visable, Qwant, Business France) avec un même objectif : proposer aux entreprises, de nouveaux modèles d’internationalisation.

Tawhid Chtioui :  » La bonne alternative à ces logiques de déglobalisation, c’est d’évoluer de cette logique d’internationalisation vers une logique de multilocale »

Avant, on parlait de mondialisation, d’internationalisation, de globalisation… Au départ, la notion d’internationalisation était au coeur de la politique des entreprises qui se basait sur le principe d’échanges avec une logique de conquête, une logique de centralisation, d’export et du développement des stratégies internationales.

Puis, la globalisation est arrivée, et avec elle, l’espoir d’une meilleure répartition des richesses. On évoluait désormais dans un monde où les sociétés et les économies se fondent grâce à l’effet du digital. Dès lors, la notion de multinationale est apparue, et les entreprises devaient développer des stratégies de globalisation. Mais ça, c’était avant.

Aujourd’hui, on assiste à un mouvement de repli, de déglobalisation marqué par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Il a donc fallu aux entreprises, trouver de nouvelles stratégies afin d’exploiter de nouveaux terrains de croissance. Pour Tawhid Chtioui, directeur général de l’EMLyon business school :  » pour réinventer leur stratégie d’internationalisation, les entreprises doivent créer des logiques de connexion très fortes avec des écosystèmes leur permettant de continuer à se développer ».

stratégie d'internationalisation
Tawhi Chtioui, directeur général d’Emlyon propose une stratégie via des logiques de connexion

A savoir :

  • Une logique de compréhension

À travers l’économie collaborative qui représente 2 100 % de développement et de progression d’ici 2025. Ainsi, pour les entreprises, il s’agit d’anticiper dans les domaines économiques en développement. Le poids de l’économie collaborative doit être pris en considération dans les stratégies de développement international.

De plus, cela suppose une évolution du digital à travers les objets connectés, l’évolution du M-commerce. Tous ces terrains de croissance sont des stratégies de contournement alternatifs à la logique de déglobalisation. De même, pour avoir une stratégie d’internationalisation très forte, les entreprises doivent innover, avoir des compétences digitales et des applications de très haut niveau. Le but est d’être présent sur tous ces nouveaux terrains de croissance et de toucher de nouvelles cibles.

  • une logique de multilocale

Ici, on attend plus de l’entreprise uniquement une valeur ajoutée financière, une capacité à créer des richesses économiques et des emplois. Désormais, elles doivent jouer un rôle sociétal. En effet, les entreprises doivent prendre en considération, les problématiques sociétales liées à ces pays.  » Aujourd’hui, il faut évoluer de cette logique d’internationalisation vers une logique de multilocale qui est une bonne alternative à ces logiques de déglobalisation qu’on connaît aujourd’hui » explique Tawhid Chtioui.

Aussi, cette logique de multilocale prend en compte la responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), à travers leur capacité à gérer des enjeux sociaux et éthiques dans leurs activités.

  • Logique de flexibilité

Il n’est plus question de la puissance des canaux de distribution des logiques classiques d’export, désormais, les entreprises doivent avoir la capacité à s’ancrer, à créer du multilocal, à s’adapter et à pouvoir développer une logique spécifique dans chacun des contextes pour lesquels ils souhaitent se développer.

Léonard COX  » La solution quoi qu’il arrive, doit venir du business »

Pour Léonard Cox, vice-président des affaires publiques & RSE à Qwant :  » les entreprises françaises vont faire plus de business à hauteur de 65 % supplémentaire avec un pays qui parle français ». L’entreprise propose une stratégie d’internationalisation en B to C en accompagnant les entreprises à faire du E-commerce entre entreprises et consommateurs. Selon lui, le français est une vraie opportunité que les entreprises doivent développer. Tout comme Tawhid Chtioui, il prône une approche multilocale pour permettre aux entreprises de se développer.

Léonard Cox met en exergue, une idée de « souveraineté européenne » puisque le numérique est devenu un levier d’influence à travers le monde. Le coeur de marché de Qwant, c’est l’Europe. Il y a donc une opportunité à configurer l’offre de service et le produit en lien avec les besoins locaux.

Qwant est un moteur de recherche multilingue utilisable par les citoyens, les entreprises et l’administration. L’entreprise a fait du digital, un outil de rayonnement du français à travers le monde :  » Nous nous sommes engagés pour le développement de la francophonie » explique Léonard Cox. Il s’agit d’un modèle de francophonie économique qui permettrait aux entreprises françaises à travers le moteur de recherche, de se réinventer.

Qwant propose un service qui respecte la vie privée, et les données personnelles. Son coeur de compétence repose sur son savoir-faire technologique et son apport culturel et sociétal. L’entreprise vit grâce à la publicité. Elle a été lancée en 2013. Aujourd’hui, c’est une entreprise de 130 personnes disponibles dans 120 pays dans le monde.

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De gauche à droite : Tawhid Chtioui (Emlyon business) school, Léonard Cox (Qwant), Julien Poilleux (Visable), Claire Poimboeuf (Business France)

La digitalisation de l’offre B to B

Contrairement au moteur de recherche Qwant, Visable, spécialiste B to B de la visibilité en ligne, propose plusieurs solutions digitales pour aider les entreprises à développer leur stratégie d’internationalisation. L’idée selon Julien Poilleux, directeur général d’Europages, est d’aider un acheteur à trouver un fournisseur en lui offrant un service adapté à son métier.

Europages est un éditeur de site qui permet aux PME à se développer à l’international grâce à son service de traduction B to B adapté à son métier. L’idée est d’aider les entreprises à développer leur vente.  » 99 % de personnes font une recherche dans leur langue d’origine, et c’est là qu’on apporte une réponse » explique Julien Poilleux.

Ainsi, Europages permet aux entreprises d’attirer du trafic par des moteurs de recherche.  » 70 à 80 % des décisions d’achat en B to B se font avant même d’avoir parlé au fournisseur » ajoute-t-il. Pour lui, il est question de capturer l’opportunité et de changer la façon de travailler des entreprises. Et cela, grâce à sa force qui repose sur le référencement naturel qui implique une démarche B to B d’achat.

Une market Place de l’export avec un point d’entrée digital

France Export est un exemple concret de market Place permettant aux entreprises de se développer à l’international. La plateforme unit des acteurs publics au service de l’internationalisation des entreprises françaises et des acteurs privés en leur offrant des solutions. L’objectif est de proposer aux PME un écosystème lisible, efficace et adapté à leurs besoins de la préparation à la projection à l’international.

France Export accompagne les entreprises sur la manière de développer le E-commerce, met en relation des plateformes étrangères du commerce en ligne. La plateforme propose des solutions adaptées par secteur d’activité et créée des opportunités d’affaires.