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Relativement épargné par la crise, SEB se lance à l’assaut des réseaux sociaux, avec Chefclub, le “Disney de la cuisine”

S’il reste bien sûr un important fabricant avec un portefeuille de pas moins d’une trentaine de marques à travers le monde, le leader mondial du petit électroménager SEB dont le siège est basé à Ecully, près de Lyon, prend parallèlement le virage des services. Il vient d’investir dans les réseaux sociaux en prenant une participation minoritaire dans la Web-TV parisienne Chefclub au parcours bluffant : la cible, les millenials…

Qu’est ce qui a piqué SEB, le leader mondial du petit électroménager pour l’amener à investir dans Chefclub, une WebTV parisienne, baptisé epar le journal le Monde, “le Disney de la cuisine“ ?

Tout simplement le succès assez phénoménal de cette WebTV parisienne dans un secteur, les recettes de cuisine déjà bien encombré.

Les trois frères Lang (Thomas, Jonathan et Axel), les créateurs de Chefclub se sont lancés en 2016 dans la cuisine de leur appartement avec des vidéos d’environ 80 secondes montrant comment réaliser une recette avec un visuel qui détonne. Un peu plus de quatre ans ans plus tard, la start-up affiche des chiffres assez hallucinants, il faut bien le dire.

Sa présence est déjà mondiale: elle affiche plus de 1 milliard de vues chaque mois cette année, elle a vendu 700 000 livres de recettes ! Des recettes qui permettent aussi de vendre des ustensiles de cuisine divers et variés, co-créés avec la communauté Chefclub, notamment en direction des enfants.

Et surtout, atout important pour le groupe électroménager SEB : Chefclub compte 100 millions de followers : autant de consommateurs qui pourraient être intéressés par les produits SEB pour réaliser les recettes qui détonnent promues par la Web-TV. Pour SEB, aucun doute, Chefclub possède “des capacité de médiatisation inégalées.”

Mais qu’elle est donc la recette miracle de Chefclub pour lui avoir permis de sortir du lot ? Tout simplement des vidéos léchées, mais ludiques, inspirantes et amusantes. En décembre 2020, plus de 50 millions d’Américains et près de 15 millions de Français ont regardé une recette Chefclub…

Chefclub by Tefal

Pour commencer, dans le cadre de ce partenariat, parmi les initiatives communes, SEB annonce le lancement au premier semestre d’une gamme de produits sous la marque “Chefclub by Tefal” : poêles, casseroles, ustensiles de cuisine, petit électroménager…

Ces produits seront vendus en France et à l’international. Le Pdg de SEB, Thierry de la Tour d’Artaise qui se félicite que “la cuisine s’est imposée plus que jamais comme une valeur refuge”, souligne que la collaboration avec Chefclub va permettre au groupe “d’aller encore plus loin dans l’offre de services innovants aux amateurs de cuisine..”.

Le marché apprécie. En Bourse, SEB est le type même des valeurs défensives et non cycliques, décorrélées de la situation économique : on aura toujours besoin de se nourrir…

Ceci explique que l’entreprise lyonnaise a bien surnagé en Bourse. A 156 euros, son cours croît de près de 5 % depuis le début de l’année et de 30 % depuis un an.

Un recul du chiffre d’affaires de seulement 5,6 % en 2020

Il est vrai que le groupe lyonnais a bien surnagé au cours de la crise.

Il affiche un chiffre d’affaires de l’année 2020 de 6,94 milliards d’euros, en repli seulement de 5,6 %, qui se décompose en une baisse organique limitée à 3,8 %, un effet devises de -3 % et un effet périmètre de +1,2 %.

En organique, le leader du petit électroménager a vu son activité grand public terminer l’année avec des ventes quasi-stables (-0,5 %), alors que ses ventes en professionnel ont chuté de 30,7 %, du fait de la fermeture des restaurants.

Attendant une baisse du résultat opérationnel d’activité 2020 plus limitée qu’annoncé fin octobre (fourchette de -25 à -30%), SEB estime qu’il devrait être de l’ordre de 600 millions d’euros, avec in fine une bonne trésorerie d’exploitation sur l’année.

De quoi regarder l’avenir sereinement…