Toute l’actualité Lyon Entreprises

Soutenant le gouvernement, Bruno Bernard s’oppose à trois maires de la Métropole de Lyon concernant un projet immobilier privé

Ça n’a jamais été la lune de miel entre Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon et trois des maires, classés à droite, qui en font partie, ceux de Francheville, Tassin-le-Demi-Lune et Craponne ; ça va l’être encore moins.

Dans un premier temps, les trois élus font part de leur courroux après avoir “ appris de manière fortuite la réquisition par l’Etat de l’hôpital Antoine Charial, situé sur les territoires de Francheville et de Craponne, aux fins d’y voir implanté dès la semaine prochaine un centre d’hébergement à destination de personnes en situation d’isolement et d’exclusion sociale. Une décision incompréhensible de l’Etat, prise sans concertation avec les élus locaux, et qui remet en cause un projet structurant pour le bassin de vie.”

Michel Rantonnet, le premier magistrat de Francheville gronde et précise ce projet : “nous travaillons depuis près de quatre ans sur la requalification du site en un projet de parc sport/santé, en lien avec la Métropole et les habitants. Ce projet structurant avait pour objectif de créer de l’emploi, d’ouvrir de nouveaux commerces et d’offrir de nouveaux services de santé. Ce projet de territoire, visant à redonner une nouvelle dynamique dans ce bassin de vie, est balayé par l’État !”

Ces trois élus, Michel Rantonnet (LR) pour Francheville, Pascal Charmot (LR) pour Tassin-la-Demi-Lune et Sandrine Chadier (DVD) pour Craponne, sont appuyé dans cette opposition au gouvernement par Alexandre Vincendet, le maire LR de Rllieux-la-Pape et Etienne Blanc, le nouveau sénateur du Rhône, également LR.

Une superficie totale de 7 hectares

Le moins que l’on puisse dire est dans dans cette affaire il n’ont pas reçu le soutien du président de la Métropole, Bruno Bernard qui leur a plutôt envoyé une volée de bois verts !

Pour Bruno Bernard, aucun doute à avoir, “ propriété des HCL, l’hôpital Charial situé sur le territoire de Francheville et de Craponne, va être confié à l’Etat pour transformer les locaux en centre d’hébergement d’urgence, notamment pour des femmes isolées avec enfants. Cette initiative est pleinement soutenue par la Métropole de Lyon dans le cadre de ses compétences sociales et ses responsabilités vis-à-vis des personnes les plus vulnérables vivant sur son territoire.”

Et d’expliquer l’opération en cours : “L’hôpital Charial est actuellement en cours de fermeture et une convention entre l’Etat et les Hospices Civils de Lyon est en phase de finalisation pour utiliser ces locaux vacants en lieu d’hébergement d’urgence pour trois ans renouvelable trois ans.”

L’idée est en effet, “ très vite, d’offrir plusieurs dizaines de places d’hébergement d’urgence en plein cœur du territoire métropolitain. Libéré de toute activité début 2021, le lieu représente une surface totale de 7 hectares dont des bâtiments composée de chambres, mais aussi des équipements sportifs et des espaces verts.”

La Métropole va accompagner financièrement le projet

La métropole va s’engager financièrement dans ce projet qui permettra potentiellement d’offrir 130 places. Depuis début novembre, une petite partie du site a déjà permis de mettre à l’abri des familles à la rue grâce au travail des associations partenaires du projet que sont l’Armée du Salut et le Foyer Notre Dame des Sans-Abris.

Et Bruno Bernard de lancer : « Alors que la crise sanitaire frappe le plus durement les personnes les plus vulnérables, j’appelle l’ensemble des communes de notre territoire à prendre toute leur part dans la mise à l’abri des plus fragiles. C’est notre responsabilité de faire preuve de la plus élémentaire solidarité envers eux afin de leur permettre d’être protégés et abrités. Ce devoir de solidarité, la Métropole que je dirige l’assumera et c’est aussi la raison pour laquelle nous soutenons pleinement ce projet commun HCL-Etat », explique Bruno Bernard, Président de la Métropole.

“Nous privilégierons toujours l’intérêt public”

Il rappelle au passage que “la loi SRU impose à chaque commune de plus de 3 500 habitants située dans une agglomération de plus de 50 000 habitants de disposer d’au moins 25% de logements sociaux. Si le taux moyen sur l’ensemble du territoire de la Métropole est légèrement supérieur à ce chiffre (25,30%), il est très largement inférieur à ce taux à Francheville (18,22%) mais aussi à Craponne (16 ,25%) et encore davantage à Tassin (13,44%).”

Et de conclure :« La maîtrise foncière publique est un enjeu fort pour la Métropole de Lyon. Nous priviligierons toujours l’intérêt public plutôt que les intérêts privés, c’est l’un de nos principaux engagements et ce projet de centre d’hébergement d’urgence correspond en tous points à cet engagement ». Fermez le ban !

Photo : l’ancien hôpital Charial des Hospices Civils de Lyon.