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Kimelfeld / Collomb : duel fratricide pour la Métropole

Malgré des rencontres régulières tout l’été, David Kimelfeld et Gérard Colomb ne sont pas arrivés à s’entendre. Et l’on se retrouve avec une situation à la parisienne avec deux candidats en lice, issus des rangs de la République en Marche l’un officiellement investi, Gérard Collomb et l’autre qui part seul à l’abordage, l’actuel président de la Métropole, David Kimelfeld. Pour compliquer la situation, les « Jeunes avec Macron » se déclarent supporters de l’actuel président de la Métropole et Georges Képénékian qui avait assuré l’intérim de Gérard Collomb à la mairie de Lyon se déclare aussi candidat !

L’affrontement que l’on subodorait entre David Kimelfeld et Gérard Collomb pour la présidence de la Métropole de Lyon aura bien lieu.

Devant un millier de personnes et entouré de ses soutiens, dont deux députés LREM, Thomas Rudigoz et Jean-Louis Touraine, lors de son premier grand meeting de campagne, David Kimelfeld n’a laissé planer aucun doute : il sera bien candidat.

« Soyez certains de ma détermination. Nous irons jusqu’au bout et nous l’emporterons ! » a-t-il lancé devant une salle comble.

« LREM ne doit pas tourner le dos à ceux qui l’ont fondée » a poursuivi le président de la Métropole en revendiquant la présence dans la salle de « nombreux militants de la République en Marche ».

Un véritable pied de nez donc, à la formation qui vient d’adouber Gérard Collomb comme candidat LREM pour la Métropole.

Comme décidément, rien n’est simple dans ces élections lyonnaises, les « JAM » (Jeunes avec Macron) ont pris fait et cause pour le dissident, taclant au passage très sévèrement dans un communiqué Gérard Collomb renvoyé dans le vieux monde…

Enfin pour complexifier encore les choses, Georges Képénékian qui a assuré l’intérim entre 2017 et 2018 lorsque Gérard Collomb était ministre de l’Intérieur et qui, lui, s’est retiré à son retour, s’est rapproché de David Kimelfeld, mais s’est également déclaré candidat… à la mairie de Lyon !

« Proposer quelque chose de nouveau »

Georges Képénékian ne sollicitera pas l’investiture de La République en Marche « Nous arrivons à la fin d’un cycle de 20 ans, déclare-t-il ainsi dans Tribune de Lyon. Je crois qu’il faut aujourd’hui proposer quelque chose de nouveau. »

Bref, ça tangue sérieusement dans la Macronie lyonnaise, et ce au risque de faire passer l’opposition.

Il ne faut pas oublier et Gérard Collomb s’en souvient bien : il avait réussi en 2001 à arracher Lyon à la droite, alors qu’elle était déchirée dans un autre duel fratricide, entre Michel Mercier et Charles Millon.

Une certitude d’abord, si tout va se jouer au premier tour de l’élection, avant un ralliement contraint pour l’un ou l’autre au 2ème tour, il ne faut pas que la campagne soit trop agressive au risque de mauvais reports de voix.

C’est sans doute pour cela que pour l’heure, Gérard Collomb se la joue grand seigneur : « Alors que nous avons été par le passé sur la même liste, portant le même projet sous la même étiquette, solidaire d’un mandat, je ne vois pas comment cela ne se ferait pas. La porte est toujours ouverte. Nous devons ce rassemblement à l’ensemble des habitants de la Métropole !  ».

Quelles sont les chances des uns et des autres, en attendant les premiers sondages qui ne devraient pas tarder ?
L’handicap de David Kimelfeld, ancien chef d’entreprise qui a le soutien d’une bonne part de la sphère économique lyonnaise, est de ne pas être très connu des habitants des 59 communes de la Métropole.

Certes, la campagne peut participer à le faire mieux connaître ; mais c’est vrai que là, Gérard Collomb à la très forte notoriété peut par ce fait même engranger quelques points supplémentaires, après avoir trouvé les bons angles d’attaque pour sa campagne.

Une campagne dont l’actuel maire de Lyon a déjà évoqué les grandes lignes : construction de logements pour donner naissance à de nouveaux quartiers, nécessité d’inscrire la métropole dans de grands chantiers, comme le Lyon-Turin et le Nœud ferroviaire lyonnais, reprise du projet REAL (réseau express de l’agglomération lyonnaise), création d’un péage urbain pour les véhicules en transit entre Villefranche-sur-Saône et le sud de l’agglomération, etc.

Comme tous les candidats, Gérard Collomb rajoute une forte couche verte, en misant sur l’attractivité économique du territoire, doublé d’une forte empreinte écologique.

De son côté, David Kimelfeld va poursuivre dans le sillon qu’il a tracé depuis qu’il est à la tête de la Métropole : un pragmatisme économique doublé de social et là encore, le tout assorti d’une bonne couche écologique.

Une campagne semée de mines

Au final, deux programmes proches, même s’ils sont colorés l’un et l’autre un peu différemment. Reste que cette campagne sera semée de mines pour la Macronie, avec à l’arrivée, toujours possible du fait de ces divisions, in fine, d’un vainqueur surprise tant à la Ville qu’à la Métropole.

Une certitude pour l’heure, à droite, François-Noël Buffet pour la Métropole et Etienne Blanc pour Lyon et quelques autres, se frottent les mains…