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La nouvelle bataille du rail : 11 maires de la Métropole se mobilisent contre les Ecologistes pour le Métro E

Après le le projet de téléphérique Gerland/Francheville via Sainte-Foy-lès-Lyon contre lequel une manifestation a eu lieu ce week-end, un deuxième front sur le plan des transports publics dans la Métropole est en train de s’ouvrir sous les pas de Bruno Bernard. Le président écologiste de la Métropole qui est également le président du Sytral, l’instance organisatrice des transports dans l’agglomération est à nouveau en première ligne.

Cette fois, il s’agit de la ligne du Métro E, un projet qui avait été mis sur rail de longue date, soutenu par tous les élus concernés et pour laquelle Bruno Bernard n’a jamais montré un réel enthousiasme, c’est le moins que l’on puisse dire.

Ce qui améne la fronde de onze élus de l’Ouest lyonnais pour une bonne part LR, il est vrai, mais il ne faut pas voir dans cette fronde un coup politique à l’heure des élections régionales et départementales ; mais un fort dépit face au probable abandon du projet qui pour eux serait à même de résoudre les problèmes de déplacements vers l’ouest lyonnais, face aux flux importants qu’est susceptible de transporter une ligne de métro, contrairement à un téléphérique.

Dans une lettre ouverte, ces onze élus (*) lancent un appel à la mobilisation en faveur d’un retour vers ce projet.

“Le projet de la nouvelle « ligne E » reliant Bellecour à l’Étoile d’Alaï a été abandonné par la Métropole de Lyon. Une décision surprenante contre laquelle les élus du territoire se fédèrent et appellent à la mobilisation des habitants”, expliquent-ils d’entrée de jeu.

“Les signaux étaient au vert”

Et d’expliquer les raisons de leur dépit : “Alors que tous les signaux étaient au vert pour débuter la phase d’études de faisabilité du projet de  » ligne E « , qui doit prolonger l’offre de métro dans l’Ouest lyonnais de Lyon Bellecour jusqu’à l’Étoile d’Alaï, le nouvel exécutif de la Métropole de Lyon a décidé de revenir sur le processus enclenché dès 2019 et de ne pas s’engager sur la réalisation de ce projet. “

Et ce, alors que le Métro E est “ la seule solution viable et massive de transport en commun pour désengorger l’ouest lyonnais.”

Ces élus estiment que le téléphérique ne sera pas capable de transporter plus de 10 000 passagers par jour contre 50 000 pour une ligne de métro, les déplacements quotidiens vers l’Ouest lyonnais étant estimés chaque jour à près de 200 000.

Et de lancer : “ Une décision surprenante contre laquelle les élus du territoire se fédèrent et appellent les habitants à se mobiliser à leur tour !”

Bref, ces élus tablent pour parvenir à leur fin sur une mobilisation de leurs populations : ils ont lancé une grande enquête d’opinion qui a déjà rassemblé plusieurs milliers de participants.

Pour ces onze élus , “ Malgré l’engagement des citoyens et des élus locaux en faveur du métro E, la Métropole de Lyon a annoncé vouloir l’abandonner à la faveur d’un système de transport aérien par câble. Ce projet ne répond ni aux attentes en termes de desserte, de tracé, ou de capacités de transport qui étaient la force du Métro E. Et ce, sans consultation préalable des populations concernées !”

“Un déni de démocratie”

Un nouveau débat sur les infrastructures est programmé en septembre prochain, mais pour ces élus, il s’agit là de poudre aux yeux : “ À la suite des premières remontées émises par nos territoires concernant ces décisions annoncées sans aucune information ni concertation, la Métropole de Lyon a avancé la mise en place d’un nouveau débat public programmé pour septembre 2021 renvoyant dos-à-dos l’ensemble des projets de métro du territoire, sans pour autant remettre en cause son projet de transport par câble.”

Pour ces élus, ce futur débat consistera à noyer le poisson : “Nous, élus de l’Ouest lyonnais, dénonçons fermement le processus en cours de déni de démocratie, ainsi que cette consultation sur différents projets de métro, qui vise finalement à faire s’opposer des territoires et des projets aux enjeux et à l’avancement différents, au détriment du projet de la ligne E pourtant attendu par nos habitants depuis plus de deux ans.”

Et pour conclure, un appel “ Nous appelons donc de nos vœux une vraie vision de long terme pour l’aménagement d’infrastructures de transport à l’échelle de la Métropole. Nous souhaitons une stratégie globale qui tienne compte de l’avis et des besoins des populations concernées, et des transformations démographiques et environnementales de nos communes.”

Pourquoi ces frondes ?

Pourquoi ces frondes successives d’élus fort inusitées à Lyon ? Parce que les Ecologistes en arrivant aux affaires ont transgressé une tradition qui voulait que chaque maire de Lyon, de Michel Noir à Raymond Barre, puis à Gérard Collomb, mette ses pas dans ceux de son prédécesseur concernant les grands projets d’agglomération. Ce coup d’arrêt brutal pour des raisons plus idéologiques que pragmatiques est mal vécu.

(*) Les maires de Tassin la Demi-Lune, Sainte-Foy-lès-Lyon, Charbonnières-les-bains, Francheville, Craponne, Marcy-L’étoile, Lyon 02, La Mulatière, Saint-Genis-les-Ollières, Grézieu-la-Varenne et Oullins.