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La société Montagne Neige et Développement (MND) basée en Savoie et spécialisée dans les équipements pour stations de sports d’hiver a l’habitude des pentes glissantes.

Mais elle ne s’attendait pas, mercredi 4 avril, à se retrouver devant le juge de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, lors d’une audience publique.

Elle et son dirigeant, Xavier Gallot-Lavallée se sont retrouvés sur le banc des accusés pour « avoir délivré aux marchés une information trompeuse ». Et ce, lors de son introduction en Bourse, en octobre 2013.

De lourds montants requis

Les montants requis par le collège de l’AMF contre MND sont lourds pour une PME qui réalise un chiffre d’affaires de 76,4 millions d’euros ; à raison de 500 000 euros contre la société et de 150 000 contre son dirigeant.

Selon notre confrère les Echos, le rapporteur de la commission des sanctions de l’AMF a requis « de faire preuve de clémence dans cette affaire », ce qui est plutôt rare.

La question qui se pose en effet : son dirigeant a-il été bien conseillé ? Là est peut-être la question.

Parmi les griefs formulés : MND avait indiqué aux investisseurs que les fonds levés serviraient à des projets d’acquisition ou à accompagner le développement de la société.

Or, ces mêmes fonds ont été directement affectés au paiement des dettes fournisseurs.

Autre grief formulé par le gendarme de la Bourse : le fait que MND ait tardé à communiquer sur son incapacité à atteindre les objectifs annoncés pour les chiffres d’affaires 2014 et 2016.

Ce à quoi Xavier Gallot-Lavallée, le Pdg répond que « les montants levés dans le cadre de l’introduction en Bourse ont bien été alloués aux objectifs de croissance et d’innovation détaillés dans la note d’opération. »

Et concernant le grief d’informations trop tardives pour les chiffres d’affaires 2014 et 2016, la société les met sur le compte « d’opérations de croissances externes qui ont nécessité plusieurs ajustements comptables qui n’ont pu être déterminés avec exactitude que tardivement. »

Le jugement sera observé de près à l’heure où l’on assiste à un-léger-regain des introductions en Bourse : il sera rendu au cours des semaines à venir.

Suspendu du fait de cette affaire, à la demande de la société, le titre MND, a été à nouveau coté le 6 avril. A la reprise, son cours a plongé de 13 % : – 34 % depuis le 1er janvier 2018…

L’entreprise qui avait un projet de forte augmentation de capital dans le cadre de son plan stratégique 2020, a décidé de procéder à son report, suite à cette affaire et à son plongeon boursier.

De nouveaux contrats

Et pour calmer le jeu, l’entreprise savoyarde annonce la signature de nouveaux contrats engrangés récemment en France et à l’international : 4,4 millions d’euros pour un télésiège débrayable nouvelle génération pour la station de ski d’Avoriaz ; 4,2 millions d’euros en Georgie ; et enfin, 4,3 millions d’euros en Asie centrale.

Le rapporteur a également mis en avant lors de la séance de l’AMF « la jeunesse du parcours boursier de la société au moment des faits reprochés ». Une manière là encore de demander la clémence du gendarme de la Bourse. La balance de la justice sera-t-elle équilibrée ? Une trop forte amende pourrait refroidir de futurs candidats à l’arrivée sur les marchés boursiers…