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Les anciennes usines Fagor Brandt dédiées à la culture : c’est bientôt fini, et c’est bien dommage…

Ça grogne dans le monde de la culture à Lyon.

Depuis qu’elles avaient été transformées en friches culturelles, les anciennes usines Fagor Brandt situées dans le quartier de Gerland à Lyon, ne cessaient de voir à chaque nouvelle manifestation un public enthousiaste les envahir.

Ce fut d’abord la Biennale d’art contemporain et la Biennale de la Danse, puis les Nuits Sonores, ainsi que le récent Lyon Street Food qui s’est révélé un succès d’affluence. On pourrait imaginer d’ailleurs bien d’autres utilisations de ces lieux

Bref un site idéal pour les méga-manifestations culturelles, grâce aux 29 000 mètres carrés déployés, sa structure en plusieurs bâtiments permettant de nombreuses adaptations et sa présence au cœur de l’agglomération lyonnaise.

Bruno Bernard, président de la Métropole a fixé un terme à cette belle aventure culturelle : novembre 2023. Sans que ce soit encore officiel, ces anciennes usines pourraient être transformées en local technique ou de dépôt pour les bus et tramway pour les TCL, à la demande du Sytral dont Bruno Bernard est également président.

On attend les arbitrages

“La Métropole travaille à un projet d’occupation pérenne de cette friche industrielle” est-il seulement indiqué pour l’heure ; en ajoutant “que les arbitrages sur la vocation définitive de ce site ne sont pas encore définitivement pris.” Exit en tout cas, la vocation culturelle.

Une décision qui illustre un manque évident d’ambition culturelle et de créativité.

Pour une fois comparons Lyon à Saint-Etienne qui a su transformer les locaux de l’ancienne Manufacture d’armes de Saint-Étienne, au cœur du quartier créatif Plaine-Achille en Cité du Design qui accueille en son sein bien d’autres manifestations dont tout récemment avec le peintre Combas, à travers un intéressant mariage entre la musique de Jazz et l’art contemporain lors du dernier Festival Rhino Jazz qui vient de fermer ses portes.

La capitale ligérienne a su gérer ces anciennes usines en leur attribuant une destination à la fois de formation au design, mais aussi, en tout cas, créative ; et ça marche car elles sont situées non loin de l’hyper-centre stéphanois.

Et la Métropole lyonnaise d’indiquer en ce qui concerne les anciennes usines Fagor Brandt qu’elle “a d’ores et déjà entrepris un travail partenarial avec les acteurs culturels afin de trouver pour les éditions 2024, un nouveau lieu d’accueil pour ces événements incontournables à la vie culturelle métropolitaine et lyonnaise”. Alors même qu’elle reconnaît que l’utilisation de ces anciennes usines à des fins culturelles “fut un véritable succès”.

Où, maintenant ?

Le seul problème est que de retrouver un tel lieu au cœur même de la Métropole risque de s’avérer mission impossible, sinon à devoir s’installer bien à l’extérieur de Lyon vers des lieux où le public sera bien moins enclin à se rendre.

Bref, voilà après l’abandon du projet d’Ateliers de la Maison de la Danse dans l’ancien musée Guimet, ce deuxième recul illustre une absence de volonté de voir Lyon assurer le rayonnement culturel qui devrait être le sien, et derrière, une véritable absence d’ambition et donc un recul. Et c’est bien dommage…

Photo: lors d’une récente édition des “Nuits Sonores” au sein des anciennes usines Fagor-Brandt.