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Mobilité Hydrogène : Auvergne-Rhône-Alpes dans le peloton de tête, mais la compétition entre régions s’accentue

Il y a du monde sur le terrain de la nouvelle frontière de l’énergie, en l’occurrence l’hydrogène. La France se voit déjà en leader européen de l’hydrogène si possible vert, “d’ici 2030”, c’est-à-dire décarboné issue d’énergie durable ; mais dans le même temps plusieurs régions françaises ont pris déjà une option s’affirmant chacune comme la 1ère région hydrogène de France ! À commencer par Auvergne-Rhône-Ales dont le président, Laurent Wauquiez affirme à qui veut l’entendre que la région qu’il préside sera bien la 1ère région hydrogène de France, voire même d’Europe…

On l’a compris, il y a beaucoup de monde pour lorgner ce leadership hydrogène.

Il est vrai qu’un premier pas a été effectué très tôt en Auvergne-Rhône-Alpes à travers le plan ZEV : Zero Emission Valley, lancé bien avant tout le monde par Laurent Wauquiez : dès 2017. Un temps d’avance donc pour la région.

Ce plan qui a obtenu des financements européens vise à favoriser l’utilisation de l’hydrogène comme carburant.

La région entend ainsi devenir « le leader de la mobilité hydrogène en Europe en accélérant le déploiement de véhicules à pile à combustible et de stations à hydrogène » sur son territoire.

Ce projet représente un budget de 70 millions d’euros sur dix ans, dont 10,1 millions d’euros de fonds européens. Auvergne-Rhône-Alpes investira pour sa part « 15 millions d’euros, sous forme de subventions et/ou de prise de participation » avait-il été alors annoncé.

Ce partenariat public-privé intègre également des industriels comme Michelin et Engie.

Ce programme ZEV prévoit la mise en service d’un millier de voitures à pile à combustible zéro émission, ainsi que vingt stations de recharge à hydrogène et quinze électrolyseurs pour produire de l’hydrogène sans émettre de CO2. Un plan donc qui continue à avancer, croître et prospérer.

“Un pas de géant”

Dans cette compétition entre régions autour de l’hydrogène, il était intéressant de voir comment est récompensée Auvergne-Rhône-Alpes pour son intérêt sur l’hydrogène au vu de la dernière initiative gouvernementale en la matière, pilotée le mercredi 28 septembre dernier par Elisabteh Borne, 1ère ministre.

Elle a en effet annoncé à l’occasion d’un déplacement sur le site de l’entreprise lyonnaise Plastic Omnium, la liste des dix premiers projets-parmi un total de 41 projets européens-retenus par Bruxelles et Paris “pour amorcer la création d’une véritable filière hydrogène en France.”

“Un pas de géant” , a lancé la 1ère ministre.

En tout cas, un pas important pour accompagner la filière car l’’État va donc investir 2,1 milliards d’euros pour développer la filière sur le territoire dont une partie va bénéficier à Auvergne-Rhône-Alpes.

Pas de gigafactories dans la région

On remarque d’abord que deux de ses entreprises phares qui ont suivi le grand virage de l’hysdrogène, Plastic Omnium et la Grenobloise McPhy vont bien bénéfiicer d’aides importantes : mais pour PlasticOmnium… dans l’Oise pour fabriquer des réservoirs hydrogène et la Grenobloise McPhy qui va construire avec l’accompagnement de l’Etat une gigafactory d’électrolyseurs alcalins de nouvelle génération à…Belfort.

Tout n’est cependant pas négatif pour la région dans ces dix projets.

Ainsi, à Grenoble, Genvia Hy2Tech va développer des prototypes permettant de décarboner l’industrie lourde. Ses bureaux d’études sont à Grenoble, mais il est vrai que c’est à Béziers que Genvia va construire, là encore avec l’aide de l’Etat, une gigafactory.

Il s’agit là du déploiement industriel d’une technologie de rupture de production d’hydrogène décarboné par électrolyseurs haute température à oxyde solide, initialement développée par le CEA Grenoble.

Parmi les projets situés sur le sol de la région, Symbio, l’un des principaux acteurs de la filière hydrogène dans la région va travailler sur un projet porté sur les piles à combustible de dernière génération à Saint-Fons dans la Vallée de la chimie : des piles à combustible plus performantes et à cout réduit.

Enfin, Arkema a proposé un projet portant sur le développement de matériaux durables de haute performance dans le secteur de la mobilité.

La première ministre promet la création de 5 200 emplois directs grâce à ces 10 projets. Combien dans la région ? Difficile à dire pour l’instant…

Si l’on peut être déçu par cette distribution de subventions dont le but est de bénéficier à un maximum de régions, d’autres projets émergeront sans nul doute par la suite, puisqu’une nouvelle série de projets est actuellement à l’étude par la Commission européenne.

Bref, il manque encore un projet phare dans la région, façon gigafactory, pour braquer franchement les projecteurs sur Auvergne-Rhône-Alpes.. Et sans doute un coup de boost pour alimenter le moteur à hydrogène…