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Représentativité patronale : la gué-guerre CGPME/UPA continue de faire rage…

On a le sentiment que les relations entre les syndicats patronaux sont apaisées et que les conflits se réglent à fleurets mouchetés. On se trompe.

 On en a eu un avant-goût lors des dernières élections aux Chambres de Métiers et de l’Artisanat dans la région Auvergne-Rhône-Alpes où la bagarre, d’un côté entre les douze listes de l’Union Professionnelle Artisanale (UPA) et celles de l’Alliance entre la CGPME et la Fédération Française du Bâtiment (FFB) a bien failli se terminer au tribunal.

 D’autant que du côté de l’UPA on n’a pas digéré la déroute : sept Chambres de Métiers et de l’Artisanat sont tombées dans l’escarcelle de la CGPME et de la FFB. Ouille !

 Le deuxième épisode est en train de se dérouler. La riposte est en cours.

 Stupeur : lors d’une conférence de presse qui a eu lieu à Paris, les dirigeants nationaux de l’UPA ont annoncé qu’ils créaient un nouveau syndicat patronal, en fusionnant avec les professionnels libéraux de l’Unapl. Fruit de ce rapprochement :   l’U2P.

 Objectif de cette union pour l’UPA : retrouver la place qu’elle estime mériter dans les instances de dialogue social et « rééquilibrer les forces patronales dans les organisations paritaires ». De quoi effectivement fortement déplaire aux deux principaux syndicats, installés dans le paysage depuis des lustres : le Medef et la CGPME.

 « On vend beaucoup de sirop en ce moment, il y en a qui tousse ! », a lancé à cette occasion, en se moquant du Medef et de la CGPME, Patrick Liébus, le président de la Capeb, une des composantes les plus influentes de l’UPA.

 « Les strapontins, c’est fini ! »

 A l’occasion de cette conférence de presse des nouveaux dirigeants de l’U2P, la nouvelle « Union des entreprises de proximité », le Medef et la CGPME en ont pris pour leur grade.  

 « Les strapontins, c’est fini. On va prendre la place qui est la nôtre », a détaillé Patrick Liébus.

 La mesure de la représentativité patronale prévue en 2017, qui prendra en compte le nombre d’entreprises adhérentes, et le nombre de salariés représentés au total, pourrait en effet fortement rebattre les cartes.

 C’est tout simple : la nouvelle U2P assure représenter deux tiers des entreprises hexagonales et 25 % des salariés. Avec l’arrivée du syndicat des professions libérales aux côtés de l’UPA, l’organisation patronale longtemps reléguée à un rôle de spectateur dans les instances de dialogue social, entend bien voir sa présence et son rôle légitimés.

 « Notre union aura forcément des répercussions en terme de postes, s’est félicité Michel Chassang, président de l’Unapl. La progression devrait aussi se voir s’agissant du financement. »  

 Se répartir les 0,16 % de la masse salariale

 Il s’agit en effet de se répartir entre organisations syndicales patronales, les 0,16 % de la masse salariale qui, désormais, va à fonds commun. Et ce, en fonction de la représentativité de chacun…

 Une manière de déclaration de guerre : la CGPME a sorti les arguments juridiques pour contrer l’U2P.

 Selon le syndicat, le décret qui organise la prochaine mesure de la représentativité prévoit d’apprécier cette dernière au 31 décembre 2015. Or, à cette époque, l’Unapl n’était pas encore adhérente de l’UPA.

 Il ne peut y avoir de « prise en compte rétroactive » des entreprises adhérentes, estime ainsi François Turcas, président de la CGPME Auvergne-Rhône-Alpes qui, comme beaucoup. n’avait pas vu venir cette fusion qui change le paysage de la représentation patronale: « Je l’ai appris en lisant le Figaro », s’étrangle-t-il.

 « Mariage de la carpe et du lapin »

 Et de préciser : « Ce rapprochement de l’UPA et de l’Unapl est le mariage de la carpe et du lapin. On voit mal ce que viennent faire les avocats, les notaires ou les professionnels libéraux de la santé chez les artisans ! »

Pour lui, il aurait été plus logique que l’Unapl rejoigne la CGPME, plutôt que les artisans…

 Selon lui, il s’agit pour l’UPA de répliquer à la déroute subie sur le front des Chambres de Métiers et de l’Artisanat.

 L’UPA va-telle pouvoir obtenir la rétroactivité pour sa fusion avec l’Unapl ? Sinon, ce serait simplement reculer pour mieux sauter, mais la CGPME et le Medef auraient déjà gagné trois ans…

 En tout cas, ambiance assurée..

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