Jacques Moyrand, Pdg de Gatefossé, sacré Entrepreneur rhônalpin de l’année

Organisé par Ernst&Young et l’Express, le prix de l’Entrepreneur de l’année vient de distinguer en Rhône-Alpes, le Pdg de l’entreprise Gatefossé : Jacques Moyrand.

 A la tête de l’entreprise depuis 1997, Jacques Moyrand (Droit, IAE de Grenoble) a su faire passer le chiffre d’affaires de cette société familiale de 31 millions d’euros à l’époque à près de 80 millions aujourd’hui.

 Il a réussi à lui donner une vraie dimension internationale, tout en préservant son indépendance capitalistique. C’est notamment cette stratégie persévérante de conquête de marchés en forte croissance que le jury, au sein duquel on retrouve le gotha des entrepreneurs rhaônalpin et qui est présidée par l’ex-Pdg d’Aldes, Bruno Lacroix, a voulu saluer.

 Comment réduire le déficit de notre commerce extérieur ? En multipliant celles que l’on appelle désormais les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), ces grosses PME réputées être efficaces à l’international.

 Gatefossé, société de 250 salariés est l’exemple même de l’ETI dont l’entreprise France a besoin pour redresser ses comptes extérieurs. Cette entreprise spécialisée dans la création, le développement, la fabrication et la commercialisation d’ingrédients de spécialité pour la santé et la beauté exporte…75 % de son chiffre d’affaires.

 Son moteur est la Recherche&Développement : celle-ci rassemble pas moins de 32 salariés, regroupés depuis l’année dernière dans un seul et même bâtiment sur le site de Saint-Priest : un investissement de 6 millions d’euros. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les excipients qui accompagnent les formules actives des médicaments ou que l’on retrouve dans les produits de beauté, ne sont pas des produits banaux.

 De leur choix et surtout de leur bonne combinaison permet de rendre le principe actif plus ou moins efficace. Il peut accentuer l’efficacité du produit, lui permettre de jouer plus longtemps son rôle dans le corps, etc.

 C’est cette capacité d’innovation qui a fait le succès de Gatefossé qui, pour son Pdg, ne peut que passer par l’international. « Dans le cahier des charges que nous signons avec les entreprises pharmaceutiques avec lesquelles nous travaillons, il est indiqué que nous devons fournir directement leurs filiales dans les pays où elles sont implantées. »

 La onzième filiale vient d’être créée au Brésil, après Bombay et Shanghai. Désormais, le groupe lyonnais vend ses excipients dans plus d’une soixantaine de pays, par l’intermédiaire d’agents.

 Une stratégie que Jacques Moyrand entend encore accentuer en installant à l’international un nouveau site de production. Ainsi Gatefossé ouvrira en 2013 sa première unité de production en dehors de Saint-Priest, à Singapour, en partenariat avec une autre société européenne l’Italien Facci : un investissement de 2 millions d’euros.

 Jacques Moyrand vise également l’Amérique latine et notamment le Brésil, via une opération de croissance externe, actuellement à l’étude.

 Pour expliquer le succès de cette société, toujours indépendante 132 ans après sa création, son Pdg énonce ses trois maîtres-mots : « exigence, simplicité, engagement ».