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RER « à la lyonnaise »-Réaction de Gilles Gascon, maire de Saint-Priest  : « Les promesses d’Emmanuel Macron déconnectées de la réalité du terrain»

Gilles Gascon, maire LR de Saint-Priest a réagi à notre édito concernant les déclarations d’Emmanuel Macron, préconisant le développement de tels RER dans dix métropoles dont celle de Lyon :

« Prenant tout le monde par surprise, y compris son propre gouvernement, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé dimanche 27 novembre la création de RER dans les grandes métropoles de France. Une annonce façon « youtubeur » qui n’a pas manqué de susciter des espoirs, tant du côté des responsables politiques que des usagers.

Mais une annonce qui, dans le cas de la Métropole de Lyon, doit aussi être accueillie avec précaution tant elle apparaît déconnectée de la réalité du terrain.

« Le RER « à la lyonnaise », pour moi, c’est OUI, mais pas par un simple effet d’annonce sur Youtube, pour un Président en mal d’actions et d’échanges directs avec les Français.

Sur ces sujets des transports qui impactent le quotidien des Français, leur santé et leur porte-monnaie, et qui nécessitent des infrastructures d’envergure et des budgets conséquents, il faut cesser avec les coups de com du dimanche soir, au risque de voir une population qui se révoltera bien plus fort encore que le mouvement des gilets jaunes.

En 2014, j’avais été l’un des premiers à relancer l’idée du RER « à la lyonnaise », car je suis convaincu que notre territoire mérite une desserte en transports publics, et notamment ferroviaire, à l’échelle de la 2e métropole de France. Mais pour réussir ce RER à la lyonnaise, il faut d’abord régler la question du CFAL Nord et Sud.

En effet, nos lignes ne peuvent prétendre aujourd’hui à accueillir le cadencement nécessaire à ce RER en l’absence d’un véritable contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise.

Nous ne pouvons admettre par ailleurs que la chance offerte par ce projet de renforcer la place du train dans les déplacements quotidiens soit compromise par une autoroute du Fret de transit et ses trains de 800 mètres de long avec les nuisances sonores, vibratoires et visuelles qui vont avec.

Ensuite, ce RER métropolitain aurait dû être un prérequis à l’application de la Zone à Faibles Emissions (ZFE) que l’exécutif écologiste est en train d’imposer à marche forcée, et figurer parmi les alternatives crédibles à la voiture, comme je le réclame depuis des années, pour permettre les déplacements vers et depuis la Métropole, sans aggraver la fracture qui existe déjà entre les différents territoires.

Accompagné d’une vraie prise en compte des besoins des habitants en termes de lignes urbaines, il aurait ainsi contribué à la mise en œuvre apaisée d’une ZFE qui tienne compte des enjeux du territoire. Mais encore une fois, les choses se font dans le mauvais sens.

Alors si la proposition du Président de la République n’est pas une énième promesse sans lendemain, je le redis, les maires de la Métropole qui sont les premiers élus concernés par ces enjeux, sont prêts à travailler ce sujet qu’ils connaissent bien avec les services de l’Etat, et que les habitants attendent sans plus y croire depuis si longtemps. Et il serait grand temps que le Président s’honore enfin à tenir ses promesses et à respecter les Français. »