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Réponse à la pénurie de semi-conducteurs : avec  “ST” comme chef de file, une usine de “puces” va être créée à Grenoble pour… 5,7 milliards d’euros, 1 000 emplois
Tapis rouge à Versailles pour les investisseurs étrangers, lundi 11 juillet. Emmanuel Macron a comme chaque année joué les « VRP » auprès de ces patrons qui choisissent la France pour investir, à travers l’opération “Choose France”. Alors que la situation économique s’avère plus compliquée et que la croissance commence à patiner, le président de la République veut montrer que la politique de l’offre qui pourrait mener la France vers le plein emploi reste un axe fort de la stratégie de ce second quinquennat.

Parmi les 180 dirigeants présents à Versailles, issus pour la plupart de grandes multinationales, étaient présents ceux de la société franco-italienne ST-Microelectronics et de l’Américain GlobalFoundries.

Sur les quatorze projets d’investissement en France, ce sont eux qui mettent le plus d’argent sur la table : 5,7 milliards d’euros !

Et ce, pour résoudre l’un des problèmes majeurs auquel l’industrie française, dont notamment l’automobile, est confrontée depuis près de deux ans : la pénurie de semi-conducteurs issue de la pandémie de Covid.

Des “puces” que l’on retrouve partout et pas seulement dans les voitures : dans tous les objets du quotidiens, comme dans nombre d’équipements industriels.

Coopération américano-européenne

Et justement, l’investissement annoncé en grandes pompes sous les ors versaillais qui va même amener Emmanuel Macron sur place à Grenoble le mardi 12 juillet : la construction d’une usine de semi-conducteurs par GlobalFoundries et STMicroelectronics.

Un investissement qui, de surcroît s’inscrit dans le cadre du « Chips Act », un vaste plan de la Commission européenne pour doubler (à 20 %) la part des puces produites en Europe d’ici à 2030. Dans ce cadre, les deux industriels vont recevoir un soutien financier important de la part de l’État.

STMicroelectronics, société franco-italienne et GlobalFoundries viennent en effet de signer un protocole d’accord portant sur la construction d’une nouvelle unité de production d’une large gamme de semi-conducteurs en France, représentant un investissement de 5,7 milliards d’euros.

« Cet investissement d’ampleur sur plusieurs années vise non seulement à produire des semi-conducteurs en technologies avancées en Europe, mais aussi à soutenir le leadership et la résilience des écosystèmes technologiques européens, de la Recherche&Développement à la production en grands volumes », indiquent les deux entreprises.

“Des technologies complexes et avancées”

Ainsi, STMicroelectronics et GlobalFoundries veulent avec cet investissement « répondre à la demande des clients européens et mondiaux avec des capacités supplémentaires dans des technologies complexes et avancées pour servir les marchés finaux clés, tels que l’automobile, l’industriel, l’IoT et les infrastructures de communication ».

La nouvelle unité de production sera contigue à l’usine de fabrication de semi-conducteurs en 300 mm existante dont dispose déjà STMicroelectronics à Crolles, près de Grenoble.

Cette nouvelle unité devrait atteindre sa pleine capacité d’ici 2026 pour produire jusqu’à 620 000 plaques de 300 mm par an.

A la clef, la création de près d’un millier d’emplois d’ingénieurs et de techniciens. “ST” emploie déjà près de 4 700 salariés dans cette usine qui plus que jamais deviendra un site majeur pour les semi-conducteurs en Europe dont rappelons-le la plupart sont fabriqués pour l’heure et pour une grande part en Asie et notamment à Taïwan.

Autre conséquence pouvant s’avérer bénéfique : ce projet d’ampleur pourrait bien innerver tout l’écosystème grenoblois : GlobalFoundries, STMicroelectronics, Soitec, un autre fabricant de “puces”, installé à Bernin, non loin de là et le CEA-Leti de Grenoble ont annoncé en avril dernier collaborer sur le développement de puces basse consommation avec des fonctionnalités comme la connectivité radiofréquence (RF), les ondes millimétriques (mmWave) et la sécurité… Des “puces” au marché très prometteur dont Soitec s’est déjà fait une spécialité.

Auvergne-Rhône-Alpes, déjà 1ère région industrielle de France va, avec cet investissement majeur, se renforcer pleinement à cet égard ; et ce, dans des technologies du futur…