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En 2023, les hôpitaux publics français ont vu leur déficit atteindre un niveau inédit, s’élevant à 2,4 milliards d’euros, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux. Ce montant, qui représente 2,3% des recettes des établissements, marque une dégradation financière sans précédent, exacerbée par la fin progressive des dispositifs de soutien instaurés pendant la crise sanitaire. L’analyse de la Drees souligne que cette situation financière critique est la plus mauvaise observée depuis le début des relevés en 2005. Alors que le Ségur de la santé avait permis une certaine amélioration des capacités financières des établissements, l’endettement des hôpitaux continue de poser problème. Bien que l’endettement global ait diminué à 45% des capitaux permanents, la proportion d’établissements surendettés a augmenté, atteignant 36% en 2023 contre 34% en 2022, bien qu’elle reste inférieure aux 41% de 2019.

Une année 2024 avec un déficit record de 3,4 milliards d’euros

Les perspectives pour 2024 ne sont guère plus optimistes. La Fédération hospitalière de France anticipe une nouvelle dégradation des finances publiques hospitalières, avec un déficit qui pourrait atteindre 3,4 milliards d’euros. Cette tendance inquiétante contraste avec la situation des cliniques privées à but lucratif, qui, bien que globalement bénéficiaires, ont vu leur bénéfice net diminuer à 1,8% des recettes, contre 3,4% l’année précédente. De plus, la proportion de ces établissements en déficit a augmenté, passant de 25% en 2022 à 32% en 2023. Cette situation soulève des questions cruciales pour l’avenir du secteur hospitalier en France. Les mesures mises en place pour atténuer les effets de la pandémie ne suffisent manifestement plus à garantir la viabilité financière des hôpitaux publics. L’augmentation du nombre d’établissements en difficulté financière pourrait à terme impacter la qualité des soins et la pérennité des services proposés.

Pour les professionnels du secteur, il est essentiel de comprendre les racines de cette crise et d’explorer des solutions viables. Les discussions autour de la réforme du financement des hôpitaux et de la gestion de la dette publique deviennent inévitables. Une approche intégrée et concertée, impliquant toutes les parties prenantes, pourrait être nécessaire pour inverser cette tendance inquiétante et assurer un avenir durable au système hospitalier français. En conclusion, la situation financière des hôpitaux publics nécessite une attention immédiate et des actions décisives pour éviter que le déficit croissant ne compromette davantage la stabilité et l’efficacité du système de santé en France.