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Selon la dernière étude de l’Insee publiée en janvier 2025, l’accession à la propriété en Auvergne-Rhône-Alpes varie fortement selon le profil des ménages et leur lieu de résidence. Si les couples sans enfants peuvent dans certains cas acquérir un logement dans les zones les plus tendues, la majorité des autres configurations familiales se heurtent à des prix devenus inaccessibles, en particulier dans les métropoles et les secteurs touristiques.

Lyon : une métropole devenue inabordable pour la plupart des ménages

Dans la Métropole de Lyon, seuls les couples sans enfants pourraient accéder à la propriété dans les CTM (Conférences territoriales des maires) du nord et de l’ouest, où les prix au m² atteignent des niveaux élevés, tirés par une forte présence de cadres. À Lyon même, le prix médian s’élève à 5 070 €/m², contre 2 730 €/m² pour la médiane régionale. La commune figure parmi les rares zones totalement inaccessibles à l’ensemble des types de ménages étudiés.

Dans l’est et le sud de la Métropole, la situation est légèrement plus favorable. Les couples sans enfants ou avec un ou deux enfants pourraient envisager un achat immobilier, les prix au m² y étant compris entre 3 100 € et 3 500 €.

La CTM des Portes du Sud constitue une exception locale : avec un prix médian de 3 090 €/m², elle apparaît comme la zone la plus accessible de la Métropole, seuls les ménages composés d’une personne seule ne pouvant y acheter un logement adapté.

Haute-Savoie et Genevois français : des prix tirés par l’activité transfrontalière

Dans l’axe Annecy-Genève, seuls les couples sans enfants sont en mesure d’acquérir un logement. La pression foncière s’explique par une forte part de cadres et de travailleurs frontaliers, avec des prix au m² allant de 3 500 € à 4 800 €. La tendance est similaire à Annemasse, dans le Genevois et le pays de Gex, malgré des revenus parmi les plus élevés de la région.

Dans des territoires touristiques comme Chamonix-Mont-Blanc ou la Tarentaise, où les prix dépassent les 5 000 €/m², l’accession reste réservée aux couples sans enfants.

Clermont-Ferrand et Grenoble : un accès partiel à la propriété

Les métropoles de Clermont-Ferrand et Grenoble offrent une accessibilité plus large. Dans l’ouest clermontois, les couples sans enfants ou avec un enfant peuvent accéder à la propriété. Le centre de la métropole permet également l’achat d’appartements pour les personnes seules ou les couples avec deux enfants.

À Grenoble, les ménages avec trois enfants ne peuvent pas acheter dans le nord et le centre de l’agglomération. Seule la partie sud permet l’accession pour tous types de ménages, à condition de se tourner vers des appartements, les maisons restant rares et onéreuses.

Le périurbain et les petites villes sous tension

Autour de Lyon et de Grenoble, ainsi que le long de la vallée du Rhône, les couples avec trois enfants se trouvent exclus du marché. Certaines villes comme Valence, Montélimar ou Bourg-en-Bresse offrent encore des possibilités, principalement via des appartements à prix modéré. À Cluses, dans l’Oisans ou dans le Grand Chambéry, les couples sans enfants ou avec un enfant restent en capacité d’achat, en raison de prix plus contenus (2 990 € à 3 270 €/m²).

Des territoires accessibles à tous types de ménages

Les zones rurales de l’ouest de la région constituent les derniers bastions où l’ensemble des ménages, y compris ceux avec trois enfants, peuvent acheter un logement. Les prix y sont souvent inférieurs à 1 600 €/m².

Saint-Étienne Métropole se distingue également : avec un prix au m² variant de 1 370 € à 1 990 €, elle reste la seule grande agglomération régionale accessible à tous. Albertville, la vallée de la Maurienne ou encore le Grésivaudan présentent également une accessibilité généralisée grâce à un bon équilibre entre revenus disponibles et prix de l’immobilier.

Un marché ralenti par les conditions de financement

En 2022, le volume de ventes régionales (87 250 logements de cinq pièces ou moins) n’a pas retrouvé le niveau d’avant-crise (95 450 en 2019). Les taux d’intérêt élevés et des conditions d’octroi de prêts plus strictes ont freiné l’accession à la propriété. Cette tendance s’est poursuivie jusqu’en 2024, marquant une inertie durable du marché immobilier.