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Cyclopolitain lève 300 000 euros pour accélérer la commercialisation d’un petit véhicule de livraison électrique

La société lyonnaise n’est plus seulement une société de services. Elle se lance aussi sur le marché des véhicules de livraison verts. Elle a conçu, fait fabriquer et commercialise un « cyclocargo » au design étudié, capable de transporter jusqu’à 180 kilos et notamment destiné aux livraisons en ville. Gérald Lévy le co-fondateur de la société prévoit d’en vendre un millier à l’horizon 2012.

« Les constructeurs automobiles ne cessent d’annoncer des véhicules de livraison électriques. Or, on ne les voit toujours pas arriver! Notre véhicule, le cyclocargo, est, lui, opérationnel, on le trouve déjà dans les villes », lance un brin provocateur Gérald Levy, 31 ans. Il est le co-fondateur, il y a dix ans des très médiatisés cyclopolitains, ces cyclo-taxis mus par les mollets avec l’aide d’une assistance électriques, nés à Lyon et qui se développent partout en France.

Cette société très créative qui n’a cessé de croître et de prospérer se lance un nouveau challenge. : fabriquer et commercialiser le cyclocargo. Ce petit dernier est alimenté par une batterie ion-lithium de 3 kilos et peut atteindre 25 km/h. Il bénéficie d’une autonomie de 50 km, avec possibilité d’aller jusqu’à 100 km en embarquant une deuxième batterie.

Mais surtout, il se distingue de son petit frère cyclotaxi par un coffre d’une capacité importante pour un véhicule tiré par simple vélo : 180 kilos pour un volume de 1,5 mètre cube. « Une bonne partie des livraisons ne concerne que des colis pesant au total entre 50 et 150 kilos, il est bien adapté », estime Gérald Lévy.

La société lyonnaise a conçu et commercialise avec ses équipes le nouveau cyclocargo. C’est une entreprise sous-traitante, Automobile Dangel, installée en Alsace qui assemble les différents éléments provenants d’industriels du sud-est. Le chassis en aluminium est fabriqué dans le Rhône, la coque en polyéthylène est produite dans le Doubs. La société lyonnaise se positionne donc désormais en tant que concepteur et distributeur. Les éléments mécaniques ne sont pas brevetables, mais le design, original, a été déposé à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle).

Si, pour le montage, Gérald Lévy a fait appel à une société spécialisée dans la transformation de véhicules utilitaires à quatre roues motrices, ce n’est pas un hasard. Le principal concurrent du cyclopolitain est et sera l’automobile thermique ou électrique.

C’est la raison pour laquelle le cyclo cargo s’inspire clairement des codes automobiles, tant sur le design que sur les équipements. On y trouve une boîte à gant, des vide poches et même deux porte-bouteilles. « Nous avons voulu créer la référence du triporteur utilitaire en gardant l’essence d’un utilitaire automobile, l’essence en moins », plaisante le co-créateur de cyclopolitain.

L’ambition de la société lyonnaise (dix salariés et chiffre d’affaires prévisionnel 2010 de 1,3 million d’euros en hausse de 50 %) sur ce nouveau marché est loin d’être négligeable. Si cette année, Gérald Levy envisage de vendre une centaine de cyclocargos, il escompte en commercialiser 500 en 2011 et près d’un millier en 2012.

« Notre marché n’est pas seulement français, mais aussi européen, voire mondial. Selon les pays, il peut bénéficier d’un grand nombre d’applications : livraison de colis, mais aussi propreté ou espaces verts, la vente ambulante… », assure le co-fondateur de Cyclopolitain.

Le succursaliste stéphanois Casino est en train de tester cinq cyclocargos pour ses livraisons. Si celui-ci est positif, il pourrait en commander une centaine.

Pour financer cet ambitieux projet de développement, Gérald Lévy a fait appel à son actionnaire historique, la société de capital investissement lyonnaise « Siparex », qui, accompagné d’un business angel lyonnais, « la Financière la Rochette », lui a permis de lever 300 000 euros.

Ultime atout de poids, sur lequel Gérald Lévy compte pour vendre son véhicule de livraison vert : le cyclocargo reste un vélo et n’a donc pas de plaque d’immatriculation. Il se gare facilement sur un trottoir ou entre deux voitures et ne risque en aucune manière les foudres des polices municipales…