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La Métropole de Lyon et Dalkia viennent de mettre en service, à Gerland, la plus vaste installation de récupération de chaleur sur fumées du pays. Baptisé KTD, ce dispositif inédit valorise la chaleur issue de la combustion de la biomasse pour renforcer les performances du réseau de chaleur lyonnais et réduire drastiquement les émissions polluantes.

Une première technologique au service de la transition énergétique

Implantée sur la chaufferie biomasse de Surville, l’installation KTD (récupération de chaleur sur fumées) permet de capter et valoriser l’énergie contenue dans les gaz de combustion. Ces fumées, auparavant rejetées à 120°C, sont désormais refroidies à 40°C grâce à un procédé de condensation avancé. Cette technologie, inédite à cette échelle, capte également les microparticules, ramenant les rejets atmosphériques à des niveaux inférieurs aux seuils de détection et bien en dessous des normes réglementaires.

Cette chaleur récupérée alimente le réseau de chaleur urbain Lyon Centre Métropole, exploité par Dalkia. Le dispositif fournit ainsi de l’énergie renouvelable à 5 700 logements supplémentaires et permet d’éviter chaque année plus de 10 000 tonnes de CO₂, soit l’équivalent de 5 000 voitures retirées de la circulation.

Un investissement majeur soutenu par l’ADEME

Le montant total des travaux s’élève à 16 millions d’euros, dont 7 millions financés par l’ADEME, opérateur de l’État. L’organisme salue une réalisation exemplaire en matière d’efficacité énergétique. « Grâce à la récupération de chaleur sur fumées, nous transformons une perte énergétique en ressource majeure pour le réseau de chaleur lyonnais », souligne Franck Dumaitre, directeur régional de l’ADEME. L’installation de Surville marque également le début du déploiement de cette technologie sur les réseaux de Vaulx-en-Velin et de La Duchère.

Une synergie entre innovation et engagement local

Le projet s’inscrit dans la politique énergie-climat menée par la Métropole de Lyon, axée sur la réduction des émissions et le développement des énergies renouvelables. En complément, une centrale photovoltaïque de 250 m², d’une puissance installée de 36 kW, a été installée sur le toit de la chaufferie. Exploitée dans le cadre d’une convention de 25 ans avec l’association citoyenne 1 2 Toits Soleil, elle sera prochainement raccordée au réseau électrique d’Enedis.

Pour le président de la Métropole de Lyon, ce projet illustre une vision globale : « Nous faisons d’une contrainte – la gestion des rejets – une ressource utile pour chauffer des milliers de logements sans énergie supplémentaire. C’est une transition énergétique au service du pouvoir d’achat et de l’emploi local. »

Une étape clé vers la décarbonation des territoires

Jérôme Aguesse, directeur régional de Dalkia, voit dans cette innovation une avancée majeure pour le secteur : « En valorisant une source de chaleur jusqu’alors inexploitée, nous ouvrons la voie à de nouvelles solutions d’efficacité énergétique pour une énergie plus propre et plus durable. »

Avec cette installation unique, Dalkia et la Métropole de Lyon confirment leur rôle moteur dans la transition énergétique régionale, associant performance technologique, sobriété carbone et engagement citoyen.