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Il craint la disparition de 10 à 15 de salles de fitness dans la métropole lyonnaise : Patrick Mazerot, le créateur du réseau l’Appart conteste les fermetures en justice

Créé à Lyon, le réseau l’Appart Fitness compte cent salles à ce jour sur l’ensemble de l’Hexagone. Or, actuellement, selon son créateur et Pdg, Patrick Mazerot, 63 ans, la moitié de ses salles ont été fermées pour cause de Covid-19. Le syndicat national dont il est le vice-président a saisi la justice en référé et a déjà gagné, comme à Rennes, mais pas à Saint-Etienne… Interview.

Où en est votre combat judiciaire, concernant la fermeture des salles de Fitness imposées par le gouvernement dans onze métropoles françaises ?

Nous avons centralisé nos actions à travers notre syndicat, France Active. Nous représentons, avec 1 700 adhérents, un tiers d’un marché qui compte en France 4 700 salles.

Il faut savoir que le marché français pèse près de 2,5 milliards d’euros et 45 000 salariés !

Vous contestez être à l’origine dans vos salles de nombreuses contaminations ?

Dans toutes les salles de fitness en France, on n’a comptabilisé du 2 juin au 25 septembre que 200 ou 300 cas de Covid-19 ; ce qui représente un taux d’incidence de 0,2 ou 0,8 pour 100 000, bien moins que ceux constatés ailleurs : 200 fois plus faible !

Tout cela parce que notre profession a su instaurer des règles très strictes dès le début de la pandémie

Vous même à l’Appart Fitness, où en êtes-vous ?

Sur les 100 salles qui dépendent de notre réseau, en propre ou en franchise que nous gérons à partir de Lyon, près de la moitié sont fermées. Mais pire encore, comme les salles détenues en propre sont surtout situées dans les grandes métropoles les plus touchées, ce sont 70 % de nos salles/filiales qui actuellement ont dû mettre la clef sous la porte !

Quels sont les dégâts provoqués ?

Après le confinement, il y a eu une première vague d’une centaine de salles en France qui n’ont pas pu réouvrir.

Avec cette deuxième vague de fermeture, on estime qu’entre 400 et 600 clubs ne passeront pas l’hiver.

Pour la seule métropole lyonnaise, on risque de voir disparaître de 10 à 15 salles sur les 80 actuellement recensées.

Quel type de salles risquent d’être les plus touchées ?

Ce sont malheureusement celles développées par de petits indépendants qui n’ont pas suffisamment de trésorerie pour tenir le coup.

Comment voyez vous l’avenir de vos propres salles de fitness ?

La première vague m’a coûté 25 % de mon chiffre d’affaires. La deuxième vague actuelle, si elle ne perdure pas trop va encore coûter de 10 à 15 % de plus, alors que tout semblait bien repartir et qu’on s’apprêtait à récupérer 10 % de chiffres avant que le couperet des fermetures ne tombe.

C’est d’autant plus rageant que nous étions à l’Appart Fitness dans un processus dynamique, avant le Covid. Nous avions en effet racheté les 50 salles d’Amazonia que nous avions passées sous l’étendard de l’Appart Fitness. Nous avons été fauchés en plein élan.

Risquez-vous aussi de disparaître aussi comme dans les petites salles ?

Non, je ne pense pas, car nous avons de la trésorerie et nous sommes accompagnés par le fonds d’investissement Amundi. Un réseau comme l’Appart Fitness et comme la plupart des grands réseaux réalise de 15 à 25 % d’Ebitda (excédent brut d’exploitation), contre 5 à 10 % pour les salles indépendantes ; mais nous allons avoir besoin de beaucoup de temps et de moyens pour remonter la pente.

Vous avez eu des contacts avec un conseiller sports à l’Elysée et la ministre des Sports, que demandez vous ?

Nous demandons à ce que les PGE (Prêts Garantis par l’Etat) que nous avons touchés et ne compensent pas nos pertes, soient transformés en fonds propres ou en quasi-fonds propres. Ce PGE a explosé nos ratios d’endettement et les banques ne veulent plus nous prêter.

Et nous demandons pour nous en sortir, la mise en place d’un second PGE et d’une augmentation du fonds de solidarité car ils ne suffisent pas à combler nos charges. Songez que sur certaines salles, nous payons à Lyon près de 200 000 euros de loyer par an !

Nous souhaitons également une prolongation du chômage partiel. Dans nos métiers, les charges de personnel représentent 35 % de nos coûts.

Enfin, nous souhaitons voir passer la TVA de 20 à 5 %…

La demande a été formulée au Portugal et acceptée, après feu vert de la Commission Européenne, alors…