L’agence d’architecture Patriarche & Co s’installe à Lyon

« Christian Boiron avait invité un jour tous les architectes susceptibles de concourir à la construction de sa nouvelle unité de production de Messimy. Tout le monde le tutoyait et avait l’air de bien le connaître. J’avais l’impression d’être un peu le paysan qui arrivait de sa Savoie !

Christian Boiron a demandé à tous les cabinets d’architectes présents de lui envoyer leur projet d’ici huit jours. Nos concurrents ont fait travailler leurs équipes nuit et jour produisant force maquettes. Nous, nous avons simplement transmis quatre feuillets A3 sur lesquels nous expliquions surtout ce qu’il ne fallait pas faire, expliquant que nous manquions d’éléments pour préciser ce qu’il fallait mettre à l’intérieur du site de production, mais en précisant notre concept d’usine-village. C’est cette approche humble qui, je crois, a plu à Christian Boiron.»

C’est de cette manière, racontée par Jean-Loup Patriarche que la société familiale qu’il dirige a pris pied à Lyon. Une belle entrée en matière puisqu’il s’agissait là de construire 20 000 m2 d’ateliers et de labos.

 

Depuis, l’agence d’architecture savoyarde travaille également pour bioMérieux-elle a construit sa nouvelle unité sur la ZAC des Berges à Grenoble-, puis pour la société biotech américaine Genzyme, à la suite d’un concours lancé en 2006. Là encore un très beau marché : 22 000 m2 « unifiés par une double peau qui suit la courbe du boulevard à Gerland : elle joue un rôle bioclimatique et acoustique», explique le président de la société.

 

Patriarche & Co a également été choisie pour s’occuper des structures du futur Musée des Confluences, un projet actuellement encalminé, mais qui fera l’objet d’un nouvel appel d’offres à la fin juillet ou plus probablement fin août. Pour Jean-Loup Patriarche, ce projet pourrait repartir. Le rôle de la société savoyarde : « Notre travail sera de travailler dès l’amont sur la structure du bâtiment afin que celui-ci corresponde à son usage. Notre rôle sera de rédiger le cahier des charges technique, de manière à « préciser » et optimiser la structure ». En clair : gérer la complexité de cette sculpture architecturale, véritable ovni du BTP.

 

Tous ces projets en cours expliquent l’installation à Lyon depuis le 1er juillet de l’agence d’architecture. Elle a choisi de s’installer sur 400 m2, avenue Jean-Jaurès, dans le quartier de Gerland où travaillent déjà dix personnes et probablement plus à l’avenir.

Jean-Loup Patriarche précise en effet que pour soutenir cette croissance, sa société recrute actuellement : un paysagiste, des chefs de projets, des architectes ingénieurs, des économistes, etc. Il est vrai que cette agence d’architecture qui croît de 30 % l’an, devrait connaître le même rythme de croissance pour le nouvel exercice en cours. L’exercice 2008/2009, clos au 30 juin s’établit à 10,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.

 

Comment Jean-Loup Patriarche explique-t-il le succès de l’agence qu’il dirige ? Par la philosophie qui lui sert de fil rouge, assure-t-il : « Nous voulons créer une architecture pérenne au-delà des modes, mais forcément moderne. Nous recherchons l’authenticité, la fonctionnalité sans le fonctionnalisme. Nos mots d’ordre sont, simplicité, rigueur et quand même plaisir car à travers nos réalisation, l’idée est bien de dégager une émotion que l’on soit dedans ou dehors du bâtiment. »

Bref, elle promeut « un style sobre et contemporain ». Qui manifestement plaît.

 

Photo : La future unité de fabrication de la société biotech américaine Genzyme à Gerland qui devrait être livrée fin 2010.