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Laurent Wauquiez  lance l’ouverture des TER à la concurrence, l’opposition freine…

La région Auvergne-Rhône-Alpes que préside Laurent Wauquiez , a décidé de mener la première étape menant à l’ouverture à la concurrence des Trains Express Régionaux (TER). Il s’agit de lancer un processus qui doit démarrer à partir du 25 décembre 2023 pour une complète mise en œuvre en…2033. Pendant dix ans, donc, la convention actuelle avec la SNCF reste effective.

La Région a ainsi décidé « de mettre à profit les dix ans à venir permis par la nouvelle réglementation », fruit d’une délibération présentée à l’assemblée régionale

«  L’enjeu consiste en effet à bâtir un schéma cohérent dont le but est d’assurer la continuité du service sur tout le parcours du voyageur et de préserver dans la durée un service public de qualité pour les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes »  , précise la Région

Pour Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux Transports, « cette délibération n’est pas la conclusion de l’ouverture à la concurrence mais bien l’engagement d’un processus visant à sélectionner des opérateurs qui seront chargés de mettre en œuvre l’ambition régionale en termes de service à l’usager.

Cinq lots

Dans la perspective de la constitution des futurs réseaux RER, la Région a ainsi choisi de partager le réseau régional en cinq lots géographiques d’exploitation :

lot Auvergne,
➢ lot Etoiles de Chambéry et de Grenoble ➢ lot étoile de Savoie et transfrontalier
➢ lot étoile ferroviaire lyonnaise
➢ lot relations longues distances régionales

« Ces lots seront exploités par les opérateurs entre 2029 et 2034 », explique le vice-président délégué aux Transports.

Bref, pour lui, « nous nous mettons aujourd’hui en ordre de marche pour être prêts d’ici à 2033. Nous allons pouvoir mettre toutes les données sur la table, en transparence, sans préjuger du résultat. »

« Sortie du monopole »

L’objectif reste clair : « ce processus va nous permettre d’ici à 2033 de construire la sortie du monopole historique en préservant et en améliorant le service public de transport ferroviaire régional. »

Une direction qui est loin d’engager l’opposition à Laurent Wauquiez au sein de la Région, c’est le moins que l’on puisse dire.

« Plus que sceptiques »

Jean-Baptiste Baud (groupe Socialiste, Ecologiste et Démocrate) et conseiller régional, membre de la commission transports, explique : « nous sommes plus que sceptiques sur le fait que la compétition instaurée entre opérateurs potentiels au niveau régional permettra de rendre un service plus fiable et accessible pour les usagers, un service permettant le désenclavement de certains territoires souvent oubliés par l’intervention publique. Nous n’allons pas, avec la mise en concurrence du réseau TER, vers de la simplification, et ce n’est certainement pas en démutualisant que nous allons faire des économies… »

Pour lui, « la mise en concurrence fait peser un risque majeur sur la sauvegarde des petites lignes et, plus généralement, sur la desserte uniforme de notre territoire. Nos propositions – rejetées par Laurent Wauquiez et sa majorité régionale – visaient justement à garantir le maintien des petites lignes, la réouverture de certaines, leur électrification. »

Reste que d’ici 2033, la discussion et les arguments vont continuer à pouvoir s’échanger entre la majorité et son opposition. Une certitude : on se dirige vers une mise en concurrence… Reste à en définir l’ampleur.