Vedette du marché, lorsque existait une Bourse à Lyon : « Thann » n’est plus. Il avait à son actif… 450 « intros »

La disparition d’un vieux lion de la Bourse. Décédé à l’âge de 87 ans, Louis Thannberger, surnommé « Thann » dans le milieu de la Bourse, avait 450 introductions en Bourse en Auvergne-Rhône-Alpes et ailleurs, au compteur, dont celles de Cegid, Seb, voire encore de l’OL et de bien d’autres…

Sa disparition réveille dans les mémoires l’âge d’or de la Bourse à Lyon qui avait sa « corbeille » installée dans l’actuelle Chambre de Commerce de Lyon.

L’une de ses principales vedettes, Louis Thannberger est décédé vendredi à l’âge de 87 ans à Seillans, dans le Var.

A l’âge où la plupart bénéficiaient d’une retraite bien méritée, « Thann » continuait à sillonner la France, naviguant entre le Midi et les régions françaises, pour développer encore et toujours de nouvelles « intros » en Bourse, avec une cible unique : les PME.

Cet homme volubile, chaleureux, n’avait jamais dételé.

Ainsi, en décembre 2023, à 86 ans, il faisait encore l’actualité, en créant en compagnie de Guy Chifflot l’homme qui a développé avec grand succès Orapi, la société IPO N°1 pour accompagner les PME en Bourse !

Parmi ses dernières « intro » sur Euronext Growth : la société angevine Stif qui avait mis au point une technologie qui arrive à éviter les explosions dans les batteries notamment, mais pas seulement.

Alsacien de naissance, fils d’agriculteur Louis Thannberger a d’abord connu une carrière bancaire : il était d’abord entré à la Lyonnaise de Banque, au bas de l’échelle, avant de gravir de nombreux échelons jusqu’à devenir directeur général et ensuite de voler de ses propres ailes.

En 1986, il lance la Financière de Lyon. Une naissance trop tardive pour résister au krach d’octobre de 1987.

Il récidive un an plus tard, cette fois avec succès en créant Lyon Finance et Industrie (EFI) devenue depuis Europe Finance et Industrie, avec son siège sur… les Champs Elysées.

Il s’implante également en Allemagne…

Un succès fulgurant : au cours des années 1990-2000, il accapare plus de 50 % des introductions en Bourse en France !

« Il n’hésite pas à atterrir avec des hélicoptères dans les cours d’usines de province » racontera Marc Moulin, dans son autobiographie.

On lui doit les « intros » de sociétés aussi célèbres et réputées que SEB, Smoby, Sword, Cegid, Piscine Desjoyaux, OL Groupe, etc.

Son âge d’or avait a a correspondu à la création du Second Marché de la Bourse de Lyon, le 1er  février 1983. Et ce, pour faciliter l’accès à la Bourse aux entreprises de taille modeste.

Ce marché présentait un cadre réglementaire plus souple que le Premier Marché, réservé aux grandes capitalisations.

Les sociétés qui s’introduisaient sur le Second marché pouvaient n’ouvrir que 10 % de leur capital au public contre 25 % pour les sociétés sur le Premier Marché

« C’était une vraie époque avec toute une nouvelle génération de patrons qui ont fait éclore de nouveaux métiers », aimait-il raconter, jamais avare de bons mots pour relater cet âge d’or de la Bourse lyonnaise.

Pour illustrer cette passion de la Bourse chevillée au corps, dans un post sur linkedin, datant d’une semaine seulement, il annonçait encore : « notre prochaine entrée en Bourse : Imeon Energy dans les onduleurs à Brest ».

Et d’assurer : « Voilà, pourquoi, il ne faut pas écarter les particuliers des régions des entrées en Bourse de PME qui deviendront des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) demain. »

Comme Molière, sur scène, « Thann » est mort à la corbeille…