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Pannes à répétition depuis août sur la ligne B, bug géant jeudi : mais qu’est-ce qui arrive au métro de Lyon ..?
Trop de précipitation pour passer la ligne B du métro de Lyon en tout automatique ? L’opérateur Keolis, mais aussi directement Bruno Bernard, le président de la Métropole, mais aussi du Sytral sont en première ligne depuis les pannes à répétition de la ligne B, puis la panne géante informatique du jeudi 6 octobre qui a touché l’ensemble du métro lyonnais : du jamais vu ! Des pannes d’autant plus malvenues lorsqu’on incite avec insistance les Lyonnais à utiliser les transports en commun…

Panique à bord du métro, des files d’usagers bloqués dans le tunnel et cherchant la sortie en s’éclairant avec leur portable…. On a tous vu sur les réseaux sociaux ces images de la grande pagaille qui a été provoquée par une panne informatique géante qui a touché vers 16 heures, jeudi 6 octobre, les lignes A, B, C et D du métro lyonnais,. Toutes les rames à l’arrêt. Plus une ne circulait.

Une grande pagaille qui n’a pris fin que vers 22 heures.

Déjà la ligne B…

Cette panne géante est-elle à mettre au débit de la ligne B du métro depuis peu rendue automatique après d’importants travaux et deux ans de retard par rapport au celendrier initialement prévu ?

Des pannes importantes ont en effet déjà eu lieu sur cette ligne B du métro à Lyon depuis qu’elle est devenue effectivement automatique en août.

A cinq reprises : il s’agissait de pannes majeures qui se sont produites en heure de pointe provoquant déjà un fort mécontentement des usagers.

Ainsi, par exemple, le jeudi 22 septembre, 1 500 passagers bloqués sous terre ont dû patienter près de deux heures avant d’être évacués par les tunnels. D’autres, n’ayant plus la patience d’attendre avaient déjà forcé, eux-mêmes, les portes des wagons pour s’engouffrer sur les rails du métro !

“Loi des séries”

Pour l’exploitant du métro, Keolis, d’abord montré du doigt, ces pannes à répétition seraient liées à chaque fois à des motifs différents. Thierry Fontaine, le président de Kéolis Lyon parle même de “loi des séries.” Mais, avec cette accumulation, on ne peut s’empêcher de penser à un problème de fond.

Pourtant au départ lorsque a été décidée l’automatisation complète de la ligne B, tout le monde s’attendait à ce qu’elle fonctionne aussi bien que la ligne D qui est, elle, automatique, depuis son lancement… en 1991 ; et ce, sans problème majeur. Ce fut alors la première ligne au monde de métro entièrement automatisé, sans aucun chauffeur à bord.

Il apparatrait en fait qu’il est beaucoup plus compliqué de transformer une ligne classique en ligne automatique que de concevoir dès sa construction une telle ligne automatique.

Concernant les déboires de la ligne B, les syndicats CGT et UGICT CGT des TCL pointent eux du doigt les choix de la majorité écologiste de la métropole, dénonçant une « ligne de métro low-cost ».

« Le Sytral et sa majorité d’Europe Ecologie Les Verts tentent de trouver des responsabilités autre part que dans leur propre décision ! Il ne s’agit pas de dédouaner Keolis mais faire porter l’entière responsabilité sur l’opérateur, c’est remettre en cause le professionnalisme des agents TCL »,

dénoncent les syndicalistes.

“Une sorte d’apothéose dans ce cauchemar”

Selon ces mêmes syndicats, c’est la précipitation à mettre en œuvre l’automatisation de la ligne B qui a conduit à une « insuffisance d’effectifs d’agents de ligne », réduisant désormais de six à cinq agents, « nombre déjà insuffisant afin de respecter les temps d’intervention » ajoutent-ils.

Même tir de barrage sur l’exécutif vert pour le principal groupe d’opposition politique à la Métropole de Lyon . « Depuis de nombreuses années, les Grands Lyonnais sont confrontés à des pannes à répétition du réseau métro et un réseau bus défaillant du fait d’un déficit de chauffeurs et de travaux impactant », écrivent Philippe Cochet et des élus du groupe La Métro Positive (Droite, Centre, Société civile).

Et ce, avant de lancer : « Aujourd’hui, c’est une sorte d’apothéose dans ce cauchemar : cette situation n’est pas admissible et nécessite des explications claires et précises…”

Bref, Bruno Bernard ne pourra pas échapper à une mise en cause directe si les problèmes perdurent.

Et à des explications qui, pour l’heure, manquent. Mettre en cause la “loi des séries” apparait un peu court.

Qui plus est, ces problèmes rencontrés par le métro de Lyon tombent d’autant plus mal que l’exécutif ne cesse de faire la promotion des transports publics, au détriment de la voiture. Sauf qu’en l’occurrence, ça marche mal, très mal…