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FNAE : l’auto-entrepreneuriat poursuit sa croissance en France
La crise sanitaire a dopé la création d’auto-entreprises en 2020. Malgré 312 000 radiations (+6,3 % sur un an), la caisse nationale des Urssaf, qui collectent les cotisations de Sécurité sociale, a recensé 1,928 million d’auto-entrepreneurs « administrativement actifs » à travers la France. Le freelancing a été particulièrement prolifique pour certains secteurs comme le bâtiment.

Essor de l’auto-entrepreneuriat malgré la crise

Le nombre d’auto-entrepreneur considérés comme actifs d’un point de vue administratif a augmenté de 17,5 % entre 2019 et 2020, avec 599 000 nouveaux inscrits. Cependant, seuls 55,5 % des 1,928 million immatriculés (soit 1,07 million) ont déclaré un chiffre d’affaires positif au titre du quatrième trimestre, un pourcentage en baisse sur un an (60 % en 2019). Selon l’Urssaf, la proportion de ces indépendants « économiquement actifs » est descendue à un niveau bas historique au deuxième trimestre de l’année dernière. Sur la base de cet indicateur, l’impact de la pandémie se fait plus durement ressentir.

Au total, au cours de l’exercice 2020, les auto-entrepreneurs ont produit un chiffre d’affaires (CA) de 15,94 milliards d’euros (+0,8 % par rapport à 2019). Cette légère progression dans un contexte économique difficile s’explique notamment par le doublement des plafonds de chiffre d’affaires mis en place en 2018. En revanche, le CA annuel moyen a diminué de 2,8 %, s’établissant à 14 883 euros. Selon Grégoire LECLERCQ, président de la FNAE, les indépendants s’en sont mieux sortis en 2020 que le PIB, qui a chuté de 8,3 %.

Bien que les Français aient su s’adapter et que le freelancing connaisse une popularité croissante, le plan social reste un enjeu majeur. Le portage salarial représente une solution efficace en offrant une bonne protection sociale aux indépendants, incluant les auto-entrepreneurs. Le statut de salariés portés leur donne accès à la prise en charge des dépenses médicales, aux indemnités d’arrêt maladie, aux allocations chômage, aux cotisations retraite, mais aussi au droit à la formation, et bien d’autres avantages. Des entreprises telles qu’ABC Portage salarial, ITG.fr, Jam sont considérés comme des références sur ce marché.

Des disparités régionales et sectorielles

Les conséquences ont par ailleurs été inégales sur les régions et les différents secteurs d’activités. Les trois périodes de confinement ont durement touché le commerce, la culture, le sport et les VTC. L’URSSAF estime qu’ils ont perdu entre 8,2 % et 15,7 % de leurs revenus. A contrario, le BTP, l’immobilier (+31,2 %), l’informatique (+ 24,8 %) et le conseil (+11,1 %) ont tiré leur épingle du jeu.

Dans la filière bâtiment, aussi bien le gros œuvre que les travaux de finition et d’installation se portaient bien. L’Urssaf a comptabilisé respectivement 15 600, 20 500 et 15 100 immatriculations sur 12 mois au dernier trimestre 2020, correspondant à des progressions de 18,6 %, 12,3 % et 15,8 % sur ces trois segments. Sur les 12 mois, 61,2 % des artisans spécialisés dans le gros-œuvre ont généré un chiffre d’affaires positif, contre 65,2 % chacun pour les professionnels des travaux d’installation et travaux de finition. La répartition est la suivante pour octobre-novembre-décembre :

  • travaux de finition : 412,6 millions (+12,3 % sur un an),
  • travaux d’installation : 268,5 millions (+15,8 %),
  • gros œuvre : 252,4 millions (+18,6 %)

Les différentes données montrent que le segment des travaux de finition attire le plus de candidats, mais son rythme de croissance est plus faible, en grande partie à cause d’une forte concurrence.

S’agissant des régions, l’Île-de-France s’est distinguée par son dynamisme (+10,9 % d’auto-entrepreneurs économiquement actifs en 2020), devançant la Haute-Normandie, le Nord–Pas-de-Calais et le Centre-Val de Loire (plus de 9 % d’augmentation annuelle du nombre d’actifs). À l’inverse, ce taux ne dépasse pas 7 % en Midi-Pyrénées, Auvergne et Basse-Normandie, et se limite même à 5,1 % en Bourgogne.

Il reste que la rentabilité n’est pas forcément là où le CA est le plus élevé. La région parisienne n’a amélioré son chiffre d’affaires que de 2,8 %, à égalité avec la Provence-Alpes-Côte d’Azur, derrière l’Est (+3,8 % par exemple en Champagne-Ardenne) et l’Ouest (plus de 8 %).