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Pourquoi l’adoption du véhicule électrique est retardée sur le marché ?

Les flottes d’entreprises et de collectivités façonnent le marché de l’occasion. Or, tant que les entreprises ne verdissent pas suffisamment leur parc automobile, l’adoption de l’électrique par le grand public sera retardée.

Les atouts du véhicule électrique

Considérée comme polluante par ses détracteurs, la voiture électrique justifie pourtant d’arguments indéniables en termes d’impact environnemental, à condition de prendre en compte son cycle de vie !

Certes, la fabrication d’un véhicule électrique émet davantage de gaz à effet de serre que son équivalent thermique : 6 tonnes d’émissions de CO2 pour un véhicule thermique contre 10 tonnes pour un véhicule électrique (la fabrication de la batterie rejetant à elle seule 5 tonnes de CO2 pour une fabrication en Pologne ; pour la Chine, c’est encore plus).

Or, si nous nous intéressons à l’usage, la balance s’inverse très nettement. En effet, sur la durée de vie moyenne d’un véhicule, l’écart se creuse au fur et à mesure des kilomètres parcourus. Alors qu’un véhicule thermique émet 30 à 40 tonnes d’émissions de CO2 selon le kilométrage, les chiffres chutent à 2 – 3 tonnes (production d’énergie nécessaire à la recharge du véhicule) dans un pays à l’électricité décarbonée comme la France.

Ainsi, en prenant en compte leurs cycles de vie complets, le véhicule électrique émet 65 % de CO2 en moins que son équivalent thermique.

Le basculement timide des flottes automobiles vers l’électrique

Les objectifs de « verdissement » des flottes de véhicules professionnelles

Dans le cadre de la loi LOM (loi d’orientation des mobilités), visant la neutralité carbone du transport terrestre d’ici 2050, l’article R. 224-7 du Code de l’environnement impose depuis le 1er juillet 2022 le « verdissement » des parcs automobiles professionnels.

Concrètement, dans le cadre du renouvellement annuel de leur flotte, l’État, les collectivités territoriales et les entreprises privées doivent progressivement porter leur flotte de véhicules légers à 70 % de véhicules à faibles émissions (VTFE) d’ici 2030, qu’il s’agisse de modèles électriques ou hybrides rechargeables, à l’achat comme en location (LOA, LLD).

Une transition écologique difficile pour les entreprises et les administrations

En contraste avec cette réglementation ambitieuse, la réalité est bien plus mitigée. En témoigne la dernière étude de Transport & Environnement, publiée en mars 2023. Les quotas de verdissement des flottes imposés en 2022, à savoir 10 %, 30 % ou 50 % de véhicules faibles émissions selon les catégories d’acteurs, sont encore loin d’être respectés : 87 % des administrations de l’État n’ont pas atteint leur objectif, tout comme 66 % des groupes privés, 64 % des collectivités territoriales et 37 % des entreprises publiques.

Quelles conséquences sur le marché français des véhicules électriques ?

L’acquisition de véhicules neufs par les professionnels (entreprises et administrations) influence l’ensemble du marché automobile français. En effet, près de la moitié des véhicules neufs est achetée par les entreprises et les administrations. Ces véhicules se retrouvent en moyenne 4 ans après sur le marché de l’occasion. 70 % des véhicules d’occasion disponibles sont donc issus de flottes professionnelles. Pourtant, les véhicules électriques constituent à ce jour seulement 2,5 % du marché de l’automobile d’occasion. L’électrique reste donc difficilement accessible aux ménages les moins aisés, et la transition écologique à grande échelle semble encore bien utopique.

Le prix de l’électrique, principal frein au verdissement du parc automobile

Le prix des modèles électriques demeure la problématique centrale des professionnels, comme des particuliers :

  • À l’achat, le surcoût d’une voiture électrique neuve est en moyenne de 16 000 € par rapport à son homologue thermique selon France Stratégie ;
  • Le leasing, même s’il reste une alternative intéressante, propose un loyer 54 % plus élevé pour un véhicule électrique par rapport à un modèle thermique, selon un rapport de Transport & Environnement.

Les aides de l’État pour l’achat d’une voiture électrique

Sous certaines conditions, les entreprises peuvent bénéficier de différentes aides :

  • La prime à la conversion jusqu’à 2 500 €
  • Le bonus écologique jusqu’à 3 000 €
  • Des aides locales jusqu’à 6 000 €, suivant les régions
  • Plusieurs aides fiscales : exonérations de taxes sur les émissions de CO2 et de polluants atmosphériques, déductions fiscales, etc.

Le leasing nouvelle génération en faveur de l’électrique accessible

Les entreprises peuvent également se tourner vers les offres de leasing ou encore la location longue durée (LLD) pour bénéficier d’un véhicule neuf à loyer préférentiel tout en profitant des avantages fiscaux. Les Formules, le spécialiste de la location longue durée sans apport, propose des véhicules neufs et d’occasion en LLD sans apport « pour permettre aux professionnels de réduire leur investissement de départ et accéder sans frein à l’électrique ».

Vers un avenir décarboné

Le marché de l’électrique restait encore relativement figé ces dernières années, alors que le réchauffement climatique continue d’accélérer.

Pourtant, le verdissement des flottes professionnelles représente un levier de décarbonation incontournable à grande échelle, objectif porté par la loi LOM.

Malgré les réticences encore palpables et pour encourager cet élan vers le verdissement, les aides publiques et les initiatives privées ambitionnent de rendre l’électrique à portée de tous. Et si les points de recharge publics pouvaient encore manquer, l’électrification de l’Europe se déploie à vitesse grand V avec le Green Deal !