Études supérieures : 78 % des néobacheliers d’Auvergne-Rhône-Alpes restent dans la région

Selon l’analyse publiée par l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes le 18 avril 2024, 78 % des néobacheliers de la région ont poursuivi leurs études dans un établissement d’enseignement supérieur local. Ce taux place la région au-dessus de la moyenne nationale, confirmant l’attractivité de son offre universitaire.
Des pôles universitaires qui concentrent les étudiants
Parmi les étudiants qui restent dans la région, trois grandes zones d’emploi captent l’essentiel des effectifs : Lyon (34 %), Grenoble (16 %) et Clermont-Ferrand (10 %). Ces pôles universitaires concentrent à eux seuls 60 % des bacheliers restés en Auvergne-Rhône-Alpes. L’abondance et la diversité des formations offertes jouent un rôle déterminant dans ces choix d’orientation.
La proximité, un facteur important mais pas exclusif
Les bacheliers issus de territoires éloignés des grands centres universitaires sont plus mobiles. À l’inverse, ceux qui résident déjà dans ces zones restent très majoritairement sur place. Néanmoins, même au sein des zones bien dotées, certains jeunes optent pour d’autres académies, notamment Paris ou des régions limitrophes.
Une mobilité qui varie selon les profils
Le type de baccalauréat obtenu influence fortement la mobilité. Les bacheliers généraux sont les plus nombreux à changer de zone d’emploi pour leurs études (28 %), contre 19 % des bacheliers technologiques et 14 % des bacheliers professionnels. Ce phénomène est accentué par les différences d’aspirations et de filières envisagées.
L’origine sociale joue également un rôle. Les élèves issus de milieux favorisés s’orientent plus souvent vers des formations longues et sont plus enclins à s’éloigner du domicile familial. Les jeunes de familles modestes privilégient les filières courtes, souvent disponibles localement.
Un enjeu territorial pour les zones peu desservies
Dans plusieurs zones d’emploi rurales ou de moyenne montagne — comme Moulins, Yssingeaux ou Largentière —, l’absence d’offre universitaire conduit les néobacheliers à quitter leur territoire. Ces départs sont parfois contraints, notamment pour les jeunes n’ayant pas les moyens de subvenir à un logement autonome dans les métropoles.
Des perspectives pour une offre plus équilibrée
La concentration des établissements dans quelques zones interroge sur l’équité territoriale d’accès à l’enseignement supérieur. Si la mobilité des jeunes peut refléter des projets d’avenir, elle met aussi en lumière les écarts d’opportunités selon les territoires. L’Insee souligne que l’enrichissement de l’offre locale, couplé à un accompagnement ciblé, pourrait limiter certaines inégalités structurelles d’accès aux études post-bac.