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Selon une étude publiée par Manda le 18 juillet 2025, le salaire net moyen français atteint désormais 2735 €. Pourtant, à Lyon, cette hausse ne suffit pas à compenser l’évolution du marché locatif. Avec une surface moyenne accessible en recul de 13 m², la métropole figure parmi les territoires les plus tendus.

Un contexte national contrasté

L’étude, fondée sur plus de 20 000 annonces de location analysées sur l’année 2024, met en évidence un phénomène en apparence paradoxal : bien que le salaire moyen ait augmenté de 3,8 % en un an, le pouvoir locatif recule dans plusieurs métropoles.

Le budget logement des Français reste stable, autour de 35 % de leurs revenus nets. Pourtant, la rareté de l’offre locative dans certaines grandes villes limite l’effet bénéfique de la revalorisation salariale.

À Lyon, une perte de surface significative

La capitale des Gaules est l’une des métropoles où le recul est le plus net : avec le salaire moyen français, un locataire ne peut désormais plus prétendre qu’à un T2, perdant 13 m² en un an. Ce recul s’inscrit dans un contexte de forte pression locative, où l’offre abordable diminue.

Ce constat alerte les professionnels de l’immobilier et les acteurs économiques de la région : pour les entreprises, la mobilité résidentielle devient un enjeu RH, en particulier pour les salariés modestes ou les nouveaux arrivants.

Des disparités fortes selon les profils

L’étude Manda croise les données de salaire avec les catégories socioprofessionnelles. À Lyon, les cadres conservent un bon niveau d’accès, pouvant louer en moyenne un T3 de 77 m² (+11 m² par rapport à 2024). Les employés gagnent 3 m², mais restent limités dans leurs choix. Les ouvriers progressent légèrement (+2 m²), mais restent loin derrière.

Les agents de la fonction publique enregistrent une amélioration significative : ils passent de 46 m² à 61 m² de surface accessible, ce qui pourrait s’expliquer par les revalorisations salariales récentes et une moindre tension dans certaines typologies de logements.

Un marché sous tension, aux effets multiples

Ces évolutions mettent en lumière l’impact direct des tensions immobilières sur le tissu économique. Pour les entreprises implantées à Lyon ou désireuses d’y recruter, l’accès au logement devient un paramètre stratégique. Le logement peut représenter un frein à l’attractivité territoriale, notamment pour les PME ou les structures en croissance.

Les collectivités sont également concernées : garantir un équilibre entre offre locative et évolution démographique devient un enjeu d’aménagement. La baisse du pouvoir locatif à Lyon pourrait alimenter une dynamique de report vers la première couronne, avec des effets en cascade sur la mobilité, les infrastructures et l’emploi.

Des perspectives à surveiller

L’étude souligne que le salaire moyen national, bien qu’en hausse, est de moins en moins représentatif d’un confort résidentiel homogène. À Lyon, le décalage entre revenu moyen et surface disponible interroge sur la soutenabilité du modèle actuel, tant pour les particuliers que pour les acteurs économiques.

Selon Manda, « comprendre le marché locatif exige d’être à la fois local et multiprofil ». Pour les acteurs du secteur immobilier en région lyonnaise, ces données constituent un signal à prendre en compte dans les stratégies d’investissement, de développement ou de programmation urbaine.