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Une décision qui fait l’effet d’une bombe dans la région

Le paysage industriel lyonnais est actuellement secoué par une nouvelle difficile : ACI Group, un acteur majeur de la sous-traitance mécanique dans la région, a été placé en redressement judiciaire. Une étape qui soulève de nombreuses questions sur la santé du secteur et sur l’avenir de cette entreprise emblématique fondée en 2019.

Une décision qui fait l’effet d’une bombe dans la région

Le tribunal de commerce de Lyon a officiellement prononcé le redressement judiciaire de la société holding du groupe, le jeudi précédent. La nouvelle a été confirmée par les dirigeants eux-mêmes, qui ont précisé que cette procédure ne concerne pas directement les dizaines d’entreprises opérationnelles du groupe. En effet, seule la holding financière a été placée en difficulté, laissant intactes les activités industrielles qui continuent de fonctionner normalement.

Ce statut de redressement judiciaire ne signifie pas nécessairement la fin de l’aventure pour ACI Group. Cependant, il marque une étape critique, qui pourrait influencer la stratégie et l’avenir de cette société. Il est essentiel de comprendre comment cette situation est arrivée et quelles seront les implications pour le secteur de la sous-traitance mécanique dans la région lyonnaise.

Un groupe en pleine mutation, entre croissance et revers

Depuis sa création en 2019, ACI Group s’est rapidement imposé comme un acteur dynamique, rachetant plus d’une trentaine de sociétés. La majorité de ces acquisitions ont été réalisées via des opérations de reprise d’entreprises en difficulté, souvent en situation de liquidation judiciaire. La stratégie de croissance externe du groupe a permis une expansion rapide, mais aussi une gestion complexe à maintenir à flot.

Le mois de septembre a été particulièrement difficile pour ACI Group. Deux opérations d’acquisition ont été abandonnées : le rachat de Belink Solutions, un fabricant de cartes électroniques basé en Sarthe, et la reprise partielle de NovAsco, un métallurgiste mosellan. Ces revers témoignent des défis que rencontre le groupe dans un contexte économique incertain, marqué par des tensions sur les marchés et une gestion financière compliquée.

Les enjeux derrière cette décision de justice

Le président et le directeur général d’ACI Group, Philippe Rivière et Patrice Rives, ont tous deux confirmé le placement en redressement judiciaire. La tension entre eux est palpable : Philippe Rivière envisage de faire appel, dénonçant ce qu’il qualifie de « gestion opaque » menée par la direction actuelle. Ce désaccord interne pourrait bien compliquer la résolution de la crise.

Le contexte actuel laisse penser que cette procédure n’est qu’une étape dans une période de turbulence, où la restructuration pourrait s’avérer nécessaire pour préserver le cœur de métier. La société prévoit de réaliser un chiffre d’affaires avoisinant les 150 millions d’euros pour l’année fiscale 2025, ce qui montre l’ampleur de la perte d’élan provoquée par cette crise.

Les impacts pour les salariés et le secteur

Le groupe emploie environ 1 600 personnes, dont 1 400 en France. La situation installe une incertitude quant à leur avenir, même si, pour l’instant, les activités industrielles semblent continuer. La réaction des salariés, notamment celle du délégué syndical CGT, souligne une gestion perçue comme opaque, alimentant le malaise au sein des équipes.

Ce mouvement pourrait également influencer la confiance dans la sous-traitance mécanique lyonnaise, d’autant que la région est un pôle clé pour ce secteur. La région lyonnaise, riche en zones industrielles comme le zone industrielle lyon, reste un terrain fertile pour les investissements et la relance économique. Cependant, cette crise montre que même dans des secteurs solides, la vigilance est de mise.

Quels scénarios pour l’avenir d’ACI Group ?

Le groupe pourrait opter pour une restructuration approfondie, visant à stabiliser ses finances et à redéfinir sa stratégie d’acquisition. La priorité sera probablement de rassurer les partenaires financiers, de préserver l’emploi et d’assurer la continuité de ses activités industrielles.

Une hypothèse plausible est la cession de certaines filiales ou activités non stratégiques, pour renforcer la stabilité financière. La relance pourrait aussi passer par une nouvelle gouvernance, plus transparente, afin de restaurer la confiance des salariés et des partenaires.

Le groupe n’a pas encore dévoilé ses plans précis, mais la situation demande une attention particulière. La capacité à négocier cette période de turbulences sera un facteur déterminant pour la survie à long terme d’ACI Group dans un secteur concurrentiel et exigeant.

Il est vital pour les acteurs locaux de suivre de près cette actualité, car elle pourrait bien faire jurisprudence pour d’autres entreprises en difficulté dans la région lyonnaise. La résilience du tissu industriel de la région dépend aussi de la capacité à gérer ces crises avec transparence et stratégie.